coupées par des fentes presque verticales, tantôt très-minces quoique
se continuant à une très-grande distance, tantôt larges de près de
sept décimètres. Les parois de ces fentes sont comme bosselées, mais
ces bosses ne sont point en correspondance régulière entre elles.
Ces parois offrent parfaitement l’image de surfaces usées et comme
polies par les eaux ; on voit même dans les parties où ces fentes se
rétrécissent assez pour que les deux parois se touchent, des trous
ronds à peu près verticaux, placés irrégulièrement et s ouvrant dans
les parties supérieures et quelquefois très-larges de la fente ; outre
ce bosselage, les parois sont picotées comme si elles l’eussënt été par
l’effet d’une pluie battante. Les silex sont en saillie dans ces fentes.
Leurs faces supérieures sont couvertes de cristaux de chaux carbo-
natée et quelquefois de chaux sulfatée; on n’en voit aucuns à leurs
surfaces inférieures.
On ne peut guère attribuer ces effets à l’action des eaux actuelles,
çar, i°. les masses de craie dans lesquelles nous les avons observés
sont beaucoup au-dessus du plus haut niveau des eaux de la Seine
et de tous les ruisseaux afïluens; 2°. les terres qui les reepuvrent et
les collines qui les dominent ont trop peu de masse et d’élévation
pour donner naissance à des courans d’eau capables de produire ces
effets; 3°. enfin l’eau et les sources; supérieures sont si rares dans la
masse de craie où se voient ces fissures à surfaces polies, que les
ouvriers des crayères de Meudon ont été obliges de creuser, pour
avoir l’eau nécessaire à leurs travaux, un puits dans lequel l’eau n’est
en été qu’à vingt-deux mètres au-dessous du sol déjà assez bas de la
carrière.
On ne trouve dans la craie de Paris aucun gîte métallique d’une
quantité et d’une étendue notable; le seul métal qui s’y rencontre,
c’est le fer à l’état de sulfure ou de pyrites globuleuses* soit disséminées
, soit incrustant les débris des corps organisés qui s’y rencontrent.
Ces débris organiques donnent le caractère géognostique le plus
clair , le plus essentiel et par conséquent le plus certain de la craie.
Ils sont très-inégalement répandus dans sa masse. Non-seulement
ils sont, comme on va lé voir, presque tous différens de ceux qu’on
trouvé dans d'autres terrains et notamment dans les terrains plus
récents; mais ils présentent aussi des différences notables d’éspèce et
même de genre, suivant qu’ils appartiennent aux parties supérieures
ou inférieures de la craie. Cette considération importante nous oblige
de rappeler ici qu’on peut recônnoître dans la formation de craie trois
parties assez distinctes dans leurs extrémités, quoique passant de l’une
à l’autre par des nuances insensibles! Cêé trois parties qui diffèrent
non-seulement par la position géognostique, mais encore par les caractères
minéralogiques , sont : i°. la craie Slànche, c’eSt celle que nous
ayonsplusparticulièrement caractérisée ici; 2®. là craie appeléètufau
en Touraine (1), qui est généralement grisâtre et sableuse , et qui,
au lieu de silex pyrômaqués, renferme plus ordinairement dés‘silex
cornés; 3«. enfin la .craie que nous avons appelée ailleurs chzte
chlo ritêe, et à laquelle nous’ donnerons a l’avenir le noin de
glauconiecrayeuse, qui ésf grisâtre, friable et toute parsemée de
grains verts qui ont la plus grande ressemblance avec la chloritë',"et
dé nodules verdâtres Ou rougéâtrès qui, d’après l’aifalysè qù’én à faite
dernieremént M. Berthier, renferment beaucoup dé fef et souvent tant
de chaux phosphatée qu’ils en sont pre^qu entièrement composés (2).
■ • ( i) ' |Ge, n om t e c h n iq u e a é té .tem p lo y é p a r M . O m a liu s - d ’H a llo y e t a d o p té p a r b e a u c o u p
d e m in é r a lo g is t e s . .
. (?) M . Berthier, in g é n ie u r d e s m in e s , a p u b lié ( A n n . des M in e s , 182 0 , 'p . 1 9 7 j l ’a n a ly s e
exEtciè ' d e c e s n o d u le s ; e t d ep u is c e t t e p u b li c a t io n i l a a n a ly s e a u s s i 'lès grains v e r t s q u i
c o n s t itu e n t l a g la u c o h ie C r a y eu s e .. N o u s r a p p o r to n s i c i c e s d e u x a n a ly s e s . •
Nodules de la glaucome crayeuse du Grains verts de la glauconie ,crayeuse du
r s i r - t • ■ .. et ., 1 Hâvre.
C h a u x p h o s p h a té e ................................... S i l i c e . . . 1 . . . . . . . . . . .
C h à ü x c â r b o h a t é e . . .................... . . . . - P r o to t id e d e f e r .. . . . . . . . .
M a g n é s ie c a r b o n a t é e . ; ..............
F e r e t a lum in e s ilic a te s ........................ P o t a s s e . . . . . V ; . . . . ; ...............
E a u e t m a t iè r e b i t u m in e u s e . . . . , E a u . " . t * . '* ïi K . . .V Ü . .
O n r em a r q u e q u ’ i l n ’y a d an s c e s g r a in s v e r t s ,
s i s em b la b le s a u x n o d u le s , n i c h a u x , n i m a g n é s ie ,
ç t q u ’ i l n’y a p a r c o n s é q u e n t a u c u n r a p p o r t d e
c om p o s it io n e n t r e c e s d e u x su b s tan c e s d is s ém in
é e s d an s là c r a lé / N o ù s d o n t a e r o h s à 'c e s g r a in s
l e n om d e for chloriteux granulaire.
T. II. a3