dpnc à présenter quelques exemples que j’aurai cru devoir choisir en raison ou de
leur éloignement du bassin de Paris,, ou de leur importance, ou des renseignemens
plus précis et plus particuliers que j ’ai sur eux. Mais avant de commencer cètte
énumération il faut encore rappeler quelques règles ou principes de géologie.
i°. Pour établir qu’un terrain est postérieur ou inférieur à un autre, il n’est pas
nécessaire de le Voir immédiatement placé dessus ou dessous ce terrain. Il suffit
qu’on n’ait jamais vu au-dessus de lui le terrain ni aucun des terrains qu’on regarde
comme plus anciens et vice versa; il peut donc se présenter tantôt à nu à la
surface du so l, et tantôt placé immédiatement sur un terrain très-ancien.
20. Il n’est: pas nécessaire que dans une formation composée de plusieurs sortes
de roches;et de minéraux, comme est celle de l’argile plastique, toutes ces roches
se présentent, ni même que la roçhe principale s’y trouve pour que la formation
soit représentée. Par conséquent, en admettant que la formation d’argilè plas-r
tique soit composée d’a rgile, de.sable, quarzéux et de lignite mêlés de pyrites , de
sucCin, d’huîtres, de cérites et de coquilles d’eau douce, la présence de deux de
ces roches, même d’une seule quand c’est la principale et de. quelques-uns de ces
minéraux ou pétrifications, suffira pour caractériser la formation.
- C’est d’après ce^ principes que je rapporterai à la formation de l’argile plastique
les. terrains que je vais citer en exemple,
§ I. En France.
Nous trouvons en France l’association complète de ces roches sur les bords du
bassin de Paris, dans presque tout le département de l’Ain, et notamment aux
environs de Soissons ; nous avons déjà parlé de ce lie u , et je ne le rappelle ici
que pour faire remarquer qu’il se présente avec toutes les circonstances propres
à établir son véritable gisement; il est sur la craie qui se montre évidemment et
immédiatement au-dessous près de Laon, près de Rheims, près d’Epernay; il est,
recouvert par le calcaire grossier dans un grand nombre, de lieux et'notamment
aux environs de Soissons ? comme le font voir les coupes (fig. i de la pl. II, B ).
Il est composé de lignite, plus ç.u.moins compacte, de pyrites, .de sable et d’argile
plastique. Celle des environs d’Epernay est renommée par l ’emploi que l’on en. fait
dans la fabrication des poteries les plus, réfractaires. Enfin, on a trouvé dans plusieurs
points dès environs de Vauxbuin et de Villers en Prayer près Soissons, des
nodules de succin. Nous ne parlons plus des coquilles fossiles qui raccompagnent
presque constamment, puisque nous en avons donné, d’après MM. Dandebard-
de-Ferussac et Prévost, une énumération assez complètes l’article I I , dans lequel
nôùs avons établi les caractères zoologiques de cette formation,
Au fort Sainté-Marguerite près de Dieppe, le lignite pyriteux alternant avec des
lits d’argiles', dé sablé* et des masses de grès renfermant des huîtres lovacina, ( os.trea bel- L am. ) , des céntesXcêrithium funatumf L am. ) , se montre placé immé.
diatement au-dessus des falaises de craie blanche, mais ici il n’est recouvert que
par des terrains de transport (i),
Lés- argiles plastiques .célèbres d’Andennes et d’autres lieux des environs de
N am u r , semblent à l’inspection de la carte être dans le terrain de transition, mais
on apprend, par la description que M. Bouesnel a donné de ce g îte , qu’elles sont
sur ce terrain dans des espèces de bassin ou cavités de sa surface. On voit d’ailleurs
qu’elles sont sur les limites du terrain de transition et peu éloigné de celui de
craie. Enfin, on reconnoît dans la succession des lits, qui composent.-ceLte formation
,■ le .sable quarzéux et le lignite terreux et compacte qui lui appartiennent
généralement.
Aux .environs de Cologne , les argiles plastiques employées dans les fabriques de
poterie de. grps de cette ville et les masses immenses de lignite terreux de Brühl
et de Liblar , ne peuvent être placées que sur la craie tufau qui est la roche fondamentale
dp ce p a y s . , *
Au mont Bastberg, au l)ied des Vosges et non loin de Bouxviller en Alsace , on
exploite .depuis long-temps une puissante couche de lignite alumineux, qui est accompagné
d’argife plastique et bitumineuse et placé sous un calcaire d’eau douce
également célèbre par les belles coquilles.et lés os de Lophiodon qu’il,renferme.
Le tout paroît être recouvert de calcaire marinade.la formation de sédiment supérieur;
les géologues qui ont donné la description de cette montagne, n’ayant pas
eu les moyens de déterminer les espèces, et n’ayant pu indiquer que des genres^
il n’ëst pas possible de dire avec Certitude qu’il appartienne au calcaire à cérites ,
mais celui de Lobsann près de Weissembourg, qui est accompagné de minéraide
fer en grain et de bitume , et qui ,■ suivant M. Calmelet, est situé dans un terrain
iertiàire dont un grès coquillier fait partie , ne laisse'güères de douté sur sa position
et éclaire par conséquent celle de Bouxviller qui en est peu éloigné.
Ces exemples suffiront pour le nord de la France ; nous allons en prendre
quelques autres au midi. ^
Les rapports de position des argiles plastiques et des lignites ont encore été moins
bien observés dans cette région plus éloignée de la route des observateurs que
dans celle du nord, en sorte que nous n’avons, pour1 ainsi dire, que des faits
négatifs^, rapporter; mais tous concourent à faire voir qu’aucune roche solide
calcaire ou autre plus ancienne que la craie, ne recouvre les dépôts de lignite ; et
( i) C ’ e st l ’ o b s e r v a t io n d e c e l ie u o ù je v is s i c l a i r em e n t la p o s it io n d e l ’ a r g i le p la s t iq u e e t d u .
s a b le s u r d e la c r a i e , e t l’ as so c ia tio n ' d e s l ig n it e s p y r i t e u x a v e c le s h u î t r e s e t le s c é r i te s d an s le s
p a r t ie s su p é r ieu r e s d e c e d é p ô t , q u i m e c o n d u is î t à r e g a rd e r, c om m e d é f o rm a t io n id e n t iq u e ’
le s l ig n it e s d e M a r l y , d u S o is s o n n o is , e t c . M . B u c k la n d , a u q u e l je c om m u n iq u a i c e s o b s e r v
a t io n s e t c e t t e o p in io n , v o u lu t b i e n , e n l ’ a d m e t t a n t , l a . c o n s ig n e r ,a v e e d é ta ils d an s son
M ém o ir e su r l ’ a r g ile p la s t iq u e d u b a s s in d e L o n d r e s , .in s é r é d an s l e q u a t r ièm e v o lu m e d es
T r a n s . d e l a S c c . g é o lo g iq u e d e L o n d r e s p o u r 1 8 1 7 , p . 298.
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