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R E L I G I O N D E S G R E C S. 1 7 1
Des I N D I E N S ou C H R E T I E N S de St.
T H O M A S .
„ On peut comprendre fous un même Chapitre les Indiens ou Chrétiens
, de St. Thomas, & les Neftoriens; parce qu'il eft conftant que ceft la
, même Scûe, & qu'ils n'ont tous qu'un même Patriarche, dont la Turif-
, diaion s'etcnd ju{ques dans l'Inde: les Chaldéens qui font à Goa, a'^Co-
, chim, à Angamala, & dans les autres lieux de ce quartier-là font verita-
, blement de la SecSe Neftorienne. Les Papes ont fouvent envoyé des M it
, fionnaires en ces païs-là, principalement depuis que les Portugais y ont été
, établis. Mais celui qui a le plus travaillé à la reunion de ces Chrériens de
, St. Thomas avec l'Eglife Romaine, a été Alexis de Meneles de l'Ordre de
, St. Augullin, qui fut làit Archevêque de Goa, & prit la qualité de Primat
, de l'Orient. Comme l'on a compilé fon Hiftoire fur fes Mémoires & fur
, la relation de ceux qui l'ont accompagné en ce pais, & de quelques fefui-
, tes qui ont été dans les mêmes endroits que lui, on fera voir l'état & la
, Religion de ces Peuples au tcms de cette fameufe Miffion qui arriva en 1 5 5 5 .
, Plufieurs avoient déjà tenté avant Menefes de teiinir les Chrétiens de St.
Thomas avec l'Eglife Romaine, (a) Don Jean Albuquerque, de l'Ordre dé
{b) St. François, fut le premier Archevêque de Goa, & ce fut fous lui en
I 5 4<r. qit'on établit un College à Cangranor, pour infttuire les enfans
dans les ceremonies des Latins. _ Mais les Tefuites, qui étoicnt plus habiles,
s'apperçûrent bientôt que les jeunes Chaldeens inlltuits à la maniéré des Latins,
étoient inutiles. Si que c'étoit en vain qu'on penlbit convertir les
Chrétiens de ce païs-I.à fans la connoilTance de la Langue Chaldaïque ou Syriaque.
Ils établirent donc un autre College à une lieue de Canirranor en
1 5 8 7 . où ils enfeignerenr la Langue Chaldaïque aux enfins, afin nu'ctanc
devenus grands,ils fuflènt reçus dans leMmillere comme de véritables Chaldéens.
Cela ne fervit encore que fort peu, parce qu'il ne fuffifoit pas d'être
„ de parler étoient bien différentes de ce qui étoicnt communément reçu dans
„ le pa'is. Cell pourquoi il fut impoITlble aux Jefuites de leur faire quitter
„ entièrement leurs vieilles coiitumes, ôc de les détourner delà foûmiffion
„ qu'ils rendoient au Patriarche de Babylone, qui n'étoit point dans la Com-
„ munion du Pape, non plus que les Evêques qui étoicnt fous fa Turif-
„ diftion.
„ Le rcmede donc qu'on trouva à cela, fut de (ê faiflr d'un certain E-
), vêque
(rf) Ufji. Orient, des pragrii liAex. Men. en U redoB. des Chrétiens de St. Thm, irnpr. à Î(Î09.
(è) Des le commencement du i<?. fiecle ces Clirétiens avoient rendu un hommage afTe's dcdàré à
fco de Sam.i, qui le reçut au nom du Roi de Portugal fou maitre. Ils prc'fentcrent i l'Amiral Portugais
un haton de bois d'Indes, garni d'ai^ent & fur-monte de trois clochettes, en figne d'hommage & de
foumilTion. Ce baton, à ce qu'ils dirent à ^afee, avoit été le Sceptre de leurs Rois.
(I) Prcrc Cordelier eut foin de ce College, lit bâtir dans Ci-anganor des Eglifes J la minière
des Europeans, fit élever dans fon College des enfans Indiens fuivant les Dogmes & le rit des Latins
dans la vue de les ordonner avec le tems Prêtres des indiens, & de les amener par ce moyen » la reunion!
Mais les Indiens refufetent de tccoiuioîire ces nouveaux Prcties 81 de les admettre parmi eux.
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