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R E L I G I O N D E S G R E C S . 143
mos, les habitans, qui font tous nageurs, ne donnent leurs filles en mariage
qu'à des garçons qui plongent du moins à huit braflès de profondeur. „ il
„ feut, dit Tlievenot, qu'ils en apportent un témoignage. Quand un Pafas,
1 quelqu'autre des plus riches de l'ifle veut marier (a fille, il prend un jour
iquel il la promet au meilleur nageur: aulli-tôt les garçons lè dépouillent
, ids . . . la fille préfenie, & fe jettent dans l'eau. Celui qui demeure le
, plus long tems deflous cpoulè la fille ",
Mais que dirons nous de l'ini-agination de ces Grecs de la Terre Sainte, qui
difent de la meilleure foi du monde, qu'aux environs de Jcrufalem les Oileaux
ne chantent point pendant la femaine tic la Paffion, qu'ils relient alors prefque
toujours immobiles & confternes, qu'il (èmble même qu'ils Ibient touchés d'une
elpèce de compaflîon : («) Un Anglois entr'autres fit cette remarque & queP
tionna fon guide fur ce merveilleux Phenomene. Si le récit eft véritable, j'ofcrois
répondre, que le Grec étoit des plus credules, ou qu'il Ce moqua du voyageur
étranger.
J e placerai ici le Feu Saint des Grecs, cette ceremonie beaucoup plus fuper-
(litieufê & extravagante que devote, cet ufage bizarre & burlelque, qui fait à
jufle titre le fujet du fcandale des Mahometans, & du mépris qu'ils lemoignent
aux Chrétiens Orientaux. Cette ceremonie n'elt qu'une fourberie des Pretres,
qui pour efcroquer de l'argent aux trop credules pelerins font accroire au peuple,
que le Samedi Saint le feu defcend du Ciel dans le Saint Sepufcre.
Les Turcs connoilTent la fraude, mais ils la fouffrent , parce qu'elle leur
donne du profit. Se de leur côté les Patriarches , difent qu'ils ne pourroient
payer les t.ixes & les tributs, Ci on leur ôtoit ce moyen, quelque indigne
qu'il lôit de la Religion. Voici la delcription que (J) Thevenot nous a
donnée de cette elpèce de farce. „ Sur les huit lieures du matin les Grecs é-
„ teignirent toutes leurs lampes. Se celles du Saint Sepulcre. . . puis courant
„ comme des infenfés, ils crioient, hurloient. . . . . làns aucun rcfpeft pour
„ le lieu où ils étoient. Toutes les fois qu'ils pafïoient devant le Saint Sepulcre,
„ ils crioient (c) E l e y j m . C'étoit un plaifir de les voir alors Ce jetter les uns
„ fur les autres. Ce donner des coups de pie au eu & des coups de cordes Cui
„ les épaules. Ils lè mettoient plufieurs enfèmble, portaient des hommes fur les
„ bras, & continuant de courir autour du Saint Sepulcre, les'lailToient tom-
„^ ber, enfuite de quoi il fe faifoit des tifées horribles. Ceux qui étoient tom-
„ bés couroient à leur tour après les autres pour (è vanger. En un mot, ils
„ avoient l'air de véritables fols. . . . De tems en tems ils levoient les
„ yeux au Ciel & tenant les mains hautes montroient'leurs bougies, c mm
„ pour demaniier ait Ciel le Feu S.aint. Cette extravag.ance ayant duré julqu'à
„ trois heures du foir deux Archevêques & deux Eveques Grecs. . . . vêtus
Se coiffés patriarchalement ( en l'abfence du Patriarche ) fortirent du Chceut
avec le Clergé, Se commencèrent leur ProcefTion autour du Sepulcre. . . .
Les Arméniens s'y rendirent avec leur Clergé. . . l'Evcque Cofte de même,
„ tous feparés les uns des autres, mais fe fuivant immédiatement. Après trois
j , tours de procelTion autour du Sepulcre, un Prêtre Grec fortit (d) de la Cha-
„ pelle de l'Ange Se avertit celui qui tenoit la place du Patriarche, (de Jerufa-
„ lem ) que le Feu Saint étoit delcendu du Ciel. Alors il entra i n s le Saint
Se-
(rt) Dmenko Laffi Via
( ù ) f^aja^e an LtvMit
^10 in Levante.
:hap. 4î. & voyés ici la planche.
U) fitié de I _
{/) Chapelle qui eft à l'entrée du è. Sepulcre.
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