
i
370 D I S S E R T A T I O N S SUR LA
de preuves auxquelles il n'y aie point de répliqué. D'où vient que l'on £iic
tous les jours de nouveaux Cacechifines dans toutes les Communions ? Cette
méthode a t'elle jiifqu'à pré(ënt rendu la Religion plus claire & plus populaire?
Cette multitude de Catechifmes a t'clle diminué le nombre des ignorans dans
1,1 Religion ? Ceux qui Font les Catechifhies font ils d'ordinaire les plus habiles
du parti ? Ont ils la juilcfle d'efprit nécelîàire pour cela ? Connoifient-ils bien eux mêmes
parla convidtion intérieure Ôc par la pratiaue la Religion Ôc Tes devoirs?
Enfin tant de Catechifines que l'on donne iî liardiment pour complets &:
pour raifonnés {ont ils toujours raifonnables?
La Difcipline Lutheriene efl: aflés uniforme fur le mariage. Luther donna,
d'abord un formulaire de mariage duquel on ne s'ell pas éloigné dans la fuite.
On y commence par les bans, ou les mmo-nces y pour parler a la maniéré des
Protertans. Le mariage ne trouvant aucun empcdicmenc , on fê prélènte à
l'Eglite devant le Pafteur, qui demande aux Epoux le confèntement mutuel, aprcs
quoi ils fè donnent mutuellement la main droite & font l'échange des
anneaux. Alors ce Palleur dit à peu près ces paroles: Tel ^ telle 'voulant fe marier
l'un à l'autre en fréfence de toute l'Eglife, je les déclare maries au mm du Pere
&:c. Enfuite il lie ou recite à l'Autel diverfes paroles de l'Ecriture qui lonc
autant d'exhortations aux mariés , & tout finit par une priere qu'il £iit pour
eux. Voilà ce que Luther avoit preicric & fur quoi l'on regie encore aujourd'hui
ce qui ell du rcffort de l'Eglife dans le mariage.
A cela j'ajoute que l'Eglife Lutheriene ne bénit point de mariage dans un
tems de jeûne ou de préparation à la Communion : i i même en divers endroits
où regne le Lutheranifme, on obferve le Canon d'un ancien Concile, qui défendoit
de (è marier le Dimanche. M. Maichelius (a) dit „ que les gen& d'une
,, condition mediocre, foit par la naidance, {bit par le bien, (è marient genera-r
„ lement à l'Eglife, mais que les perfonnes dilHnguées fe marient' de nuit chez
„ eux . . . & la ceremonie e f t , de même que^dans l'Eglife^i^ptéced^e-d'une
„ longU£--e*Wmtron-'CS des pneferconvenaCIgsr^Onareprcfenté ici la manière
-dant on fe marie à Augsbourg.
Mon Auteur Saxon, avant que de decrire les cercmonies ecclefiaftiques du
mariage, employe beaucoup de paroles pour montrer à ceux qui veulent fc marier
, qu'avant que d'en venir là ils doivent avoir devant les yeux la crainte de
Dieu & examiner cet état avec toute la précaution & toute la prudence imaginable.
Qui doute de cela • mais qui prend toutes ces précautions en Saxe non
plus qu'ailleurs ? Le bon Miniftre croit mieux faire fentir les fàcheufes conièquences
d'un mariage malheureux & mal afforti en employant un proverbe
trivial de fon païs, dont le fèns eft, quily a bien de la difference entre rechercher
une fille en mariage ^ f enfer â acheter un chenal. La comparaifon peut avoir fes
agremensdans le païs où elle eft née, mais pour nous,qui obfervons la bienfeance
& la politelfe,même à l'égard des chofes que nous méprifons le plus,
nous la trouverons toujours dure & choquante. Le Miniftre Lutherien nous
dit enfuite, qu'en quelques endroits de fon Païs ceux qui penfent à fe marier
fe rendent avec leurs parens & leurs amis chez le miniftre de leur paroifle ôi
font fiancés devant lui. Le refte du chapitre n'a rien de particulier.
Si les ceremonies nuptiales ecclefiaftiques font affés uniformes par tout, il n'en eft
pas ainfi des civiles. En Saxe & ailleurs aufli, l'artifan & tout ce qui s'appelle
(a) Dins fon IVlanufcrit cicc ubi fup.