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Croix avec de l'huile qui a etc benite pour cette cerenionie. Après la cérémonie
ijuck^ues hommes vigoureux elevent le fauteuil iîir lequel l'Officiant cil ailis,-
afin t-Ju'il donne la benediftion à tout le peuple en annonçant la difpenfe dè
manger chaque jour de la viande jufquà l'Afcenfion. Les fpirituels dilênt
qu'il convient qu'un Prêtre qui s'abaiffe jufqu'à laver les pieds à tout le monde
foic élevé au deffus de tous. Je tire ceci du P. le Brm.
Le Samedi faint on célébré la Meffe à cinq ou fix heures du foir, & l'on
y donne auffi la Communion. La fécondé Fête de Pâques cil employée à
Vifiterlescimetieres, Se l'on y lit des prieres & des Evangiles.
A ces Fêtes il &ut ajouter une fuperftition judaïque, rapportée par ce même
Pere Manier, que j'ai déjà cité plufieurs fois. „ Les Arméniens offrent
„ a Dieu, comme les J u i 6 , le facrifice des animaux, qu'ils immolent à la
„ porte des Eglifes par le miniftere de leurs Prêtres. Ils trempent le doit dans
„ e fang de la viftime égorgée, ils en font une croix fur la porte de leurs
„ maifons. Le Prêtre retient pour lui la moitié de la vidime & ceux qui
„. l'ont préfentée en confomment les reftes. Il n'y a point de bonne fa-
„ mille qui ne vienne offrir fon agneau aux Fêtes de l'Epiphanie , de la
„ Transfiguration, de l'Exaltation de la Sainte Croix, & de l'Affomption
„ de la Sainte Vierge, qu'ils appellent le jour du Sacrifice general. Ils font
„ de pareilles offrandes à Dieu, pour en obtenir la guérifon de leurs maladies,
„ ou d'autres bienfaits temporels". J'ai déjà remarqué cette fuperftition judaïque
entre {a) les ufages religieux de quelques Schifmatiques d'Alie. On
BOUS dit, que pour juftifier celui-ci les Arméniens allcguent l'exemple de tEglifi
Romaine, qui henit des agneaux à Pâques : mais de q^uelque maniéré qu'on
t'y pùiffe prendre pour autorifer ce dernier u&ge, je dis hardiment, que ce
o'cft pas mans un telle de Judaiûne, o „ . „lui Je ces Afiatiques.
; tf,) Pour donner une idee jufte des EgUfes des Arméniens, je ne lautois mieux
feite que de copier le P. h Brm, „ leurs Eglifes font tournées à l'Orient, en
„ forte que le Prêtre celebrant la Meffe & tous ceux qui font dans l'Eglifc ont
„ la face tournée à l'Orient. Elles font ordinairement divifées en quatre par-
„ ties. La premiere eft le Sanftuaire, la fécondé ell le Choeur, la troifième
„ eft pour les hommes Laïques, la quatrième, qui eft la premiere en entrant
„ par la grande porte, cft pour les femmes. Le Choeur & la place des hom-
„ mes font féparés pat une b.-iluftrade d'environ fix pieds de hauteur. Le Sanc-
>, tuaire «ft plus élevé que le Choeur de cinq ou fix marches Au mil-
„ lieu du Sanâuairc eft l'Autel, qui eft petit & ifolé pour tourner & encen-
„ fer put autour . . . prefque toutes les Eglifes ont un dôme où il y a des
„ fenêtres qui éclairent le Sanduaire. Il n'y a aucun fiege dans le Sanâuaire,
„ parce que le Prêtre & les autres Officiers s'y tiennent toujours debout. Ce'
„ pendant felon la Liturgie le Prêtre doit s'affeoir pendant la Prophetic &
„ l'Epitre, & alors fi c'eft un Evêque ou un Prêtre âgé qui officie, on lui por-
„ te un ficge. Il y a ordinairement entre les deux efcaliers qui vont du Sanc-
„ tuaire au Choeur une petite baluftrade auprès de laquelle les Officiers de
„ l'Autel peuveiu s'appuyer. . . . A côté du Sanduaire à gauche en en-
„ trant dans l'Eglife eft la facriiUe. D.ins les grandes Eglifes, de l'autre côté
„ à
t«) Voy. Ci-deffu! les Georgiens. Le P. B i f ™ dans fa Sjrir S^hli ajoute que l'on mc'ne la viSîme
à la porte de l ' E g l i f e , que le Prêtre bénit le couteau avec lequel il doit l'immoler , Se le fel du facrihce
&c,
(tr) V o y . ici la planche qui reprcTente une de ces Eglifes.
K k k i
^ G L I S i : A R M E N I K N S.