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R E L I G I O N DES PROTESTANS. 589
t]ui cft de n'être point gené dans leurs deliberations par la préfence d'un Commidairc
Laïcjue qui affilie de la part de l'Etat aux Synodes Hollandois, conformément
à ce qui fe pratiquoit autrefois fous les Empereurs Chrétiens. Ce
Synode Wallon (<i) eft compofe de cinquante Eglifes, toutes Synodales, c'eftà
dire qui ont le privilege de députer aux Synodes , „ entre Icfquelles, dit l'Au-
„ teur de cette préface, il y en a ving neuf ou trente allés fortes, pour af-
„ fembler le Synode dans leur fein. " Il ajoute „ que ces Eglifes aiment
„ maintiennent condamment la paix & l'uniformité, l'orthodoxie , la vérité
^^ qu'en toutes choies elles recommandent la charité. " Jl les loue enfitl
„ de ce qu'elles s'oppofent foigneufement aux changemens & aux nouveautés. "
Au refte on ne fauroit s'empêcher de remarquer que ces Synodes temoigiienc
alTés par leurs décifions la néceffité inevitable de recourir à l'autorité, & tout
ce qui arrive dans ces aflemblées prouve auffi la même choie. Les Communions
les plus hbres font forcées d'exiger de leurs fidelles une foumiffion fans
borne : fi l'on en doute on n'a qu'à lire les formulaires.
Suivons à préfent l'ordre de ces aifemblées. La premiere féance du Synode
commence à huit heures: le Miniftre du lieu où il s'aiTemble fait la priere, on
le Modérateur du Synode précèdent. Celui qui a fait cette pricre reçoit les lettres
de créance des autres Eglifes, après quoi on élit le Modérateur & le Secretaire.
L'éledion efl fuivie d'une autre priere pour le Synode, & la priere eit
fuivie du Sermon Je tOwvermc, qui n'a que le nom de prapojitim. Celui qui
le fait a été nommé pour cela par le Synode précèdent. L'aifemblée examine SC
cenfure le Sermon du Predicateur, à moins qu'il n'ait déjà foiiTante ans. Le
Synode qui nomme le Miniftre pour faire cette ouverture lui donne le texte :
& comme il peut arriver que celui qui doit prêcher ne foit pas en état de le
faite, on nomme deux Miniftres, dont le premier eft obhgé de prêcher fur le texte
donné & l'autre eft hbre de choifir tel fujet qu'il juge à propos. La Cenfure fuit im^
mediatement le Sermon, & le même jour le Synode établit des Commiftàires
pour examiner les étudians & les propofans. Ces Commiffiires font ordinairement
trois Pafteuts & deux AriUens. Il y j dcui fortes d'examen, l'un que l'on
nomme préf aratoire pour les étudians, qui ont donné leur n om au Synode precedent
pour être reçus propofans. Les CommiiTaires les examinent par ordre Se
de la part du Synode; après quoi ils font reçus. Mais avant la reception ils figncnt
la Confellion de foi & le Synode de Dordrech. Des efprits difficiles
pourront objeéler que de jeunes gens tout firaichement fortis de 1'Academic
n'ont p,is encore affés de lumieres pour foufcrire à une doitrine qui demande de
longues études & l'examen le plus refléchi. A cela les Reformés peuvent repondre
ce que le Synode pcnfe, s'il ne le dit pas; que les jeunes gens ne s'é{>arent
jamais en fuivant une afl'cmblée toute compofée de petfonnes confommees
dans les études & qui ont réfléchi fucceJftDemeKt depuis les premiers Reformateurs.
Ainii les propofans commencent nécefl'aircment par être foumis à l'autorité
, & fe déclarent orthodoxes avant que d'être en état de lavoir douter.
L'autre examen nommé fieremptoire elk ^om les propofans. C'efl: h table qpi nomme
les Prédicateurs du Dimanche qui fuit l'ouverture du Synode. Par la table
ntend chez les'^'allons le Modérateur, les Secretaires &c. aflSs dans le Synode
auprès d'une table fur laquelle on étale tous les p.apiers fynodaux. Le
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cond jour du Synode on s'affemble à neuf heures du matin Se à trois l'après
midi;
(a) En 1710 lorfclue ces Rcglemens furent imprime's.
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