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DISSERTATIONS
S U R LA
R E L I G I O N ,
Et ks Ceremonies des Chrétiens qui fe font donnés le
nom de Proteflans, Emngeliques Reformés.
P R E M I E R E D I S S E R T A T I O N.
oE deftine ces dernieres Diflèrtations à la defcripcion des Religions
Protcftantes -, c'eft-à-dire du Lutheranifme, du Calvinilme & de la Reformation
Anglicane, cjui ell fuivie par cette partie de l'Eglife An-
^ glicane, qu'on appelle en Angleterre la (a) haute Eglife, & les
Epifiopaux. Toutes ces Sedres (on me pardonnera un mot que j'employe dans
£i véritable fignifîcation, & par confequent dépouillé de ce qu'on y attache de
choquant & d'injurieux) font plus ou moins profeflîon de renoncer à la Tra.
dition, qui fuivant elles ne feit aucune partie de la f o i . Se ne peut cmjlater la
vérité de la croyance, parce que cette Tradition eft incertaine, fouvcnt différente
{èlon les différentes branches du Chriftianifine, & fclon les peuples &: les païs
qui l'adoptent. En u|i mot on la recule, parce qu'elle (h) n'a point de fondement
ajBuré. Elles méprilènt & rejettent unanimement l'autorité d'un Chef
vifiblo de l'Eglilê. Beaucoup de Calviniftes font, ou peu s'en faut, du corps de
l'Eglife un Etat purimM Démocratique, où i'ArtiÊn pourroit en cas de befoin,
& fuivant fes idées particulières, difcuter les droits de la foi contre (es Miniftres,
fie monter lut les bancs pour les attaquer. Les autres principes generalement
reçus de ces Sedles conuftent à nier l'Infaillibilité de l'Eglife, & celle de fes
Decifions, à moins qu'elles ne foienc conformes à l'Ecriture, qui doit être la
feule ngle de U foi. L'Ecriture, nous difent elles enfuite, contient generalement
tous les Articles de f o i , elles contient clairement & d'une maniéré proportionnée
à l'intelligence de tout le monde es qui eft néceffaire au falut.
Enfin elles permettent à chacun l'examen delà Rel ligion, de chercher le {èns
des Ecritures Se de fe l'expliquer à foi-même. Bien loin de fe foumettre aveuglement
aux decifions des Minières & des Dofteurs, chacun eft en droit de
juger de leur Doftrine, de la qualité du dogme qu'ils prêchent, ou qu'ils enfeignent
de vive voix & dans leurs Ecrits, de la maniéré, dont ils les enleignenr,
des preuves qu'ils donnent. On appuyé la liberté de cet examen fur divers pat
làges des Ecritures, Se avec un tel lècours le moindre du peuple, la Bible à la
main, montre au Pafteur, qui l'a en{èigné du haut de fa chaire, qu'il eft en
état de chercher lui-même dans ces Saintes Ecritures le véritable fêns du paffage
que ce Miniftre a expliqué, de comparer fa propre explication & celle du
predicateur, de raffeinbler & de conferer les paflàges. Après cela cet homme
eft
W High Church.
(h) Voyés ks Ecrits de Claude & de tous les Controverfiftes Proteftars.
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