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98 II. D I S S E R T A T I O N SUR LA
te, 1 cleve & le montre au peuple en l'invitant de s'approcher par ces paroles,
approchés mec la crainte in Seigneur ^ la foi &c. Le Prêtre bénit le peuple, le
Choeur (<j) répond par un fouhait. Ils retournent à l'Autel, le Prêtre l'enccnfe trois
fois avec une élévation du coeur à Dieu. Il réprend la Patene, la pofe fur la tête du
Diacre, qui s'en retourne à la Prothefe où il la remet. Le Prêtre reprend auffi
le Calice, adore, le tourne du côté de la porte. Sa regardant le peuple, fait
une Oraifon fecrete, qui eft l'aftion de graces. Le Diacre èc le Choeur prient
& répondent tour à tour. Le Prêtre reprend tout haut la ptiere, le Choeur
dit Ameit, &: le Diacre, allons en paix, à quoi le Choeur ajoute au nom du Seigneur
, & le Diacre prions le Seigaeur. La Meffe finie, le Prêtre dit hors du Tabernacle
une Oraifon à haute voix, le Choeur, qui a mis le lè.iu à cette priere
en dilant Amen, chante trois fois, ^ue le nom du Seigneur foit Unit, ajoutant
cnfuite une Antienne qui renferme tout le Pfèaume 3 4. Une prière lecrete
fuit, après quoi le Prêtre part.ige les relies du (h) pain (acte au peuple &
prononce l'abfôlution.
Il rencreenbeniflàntlepeuple. Si, aptesl'abfolution, il n'yapoint deDi.acre,
le Prêtrepallèàla Prothefe, prend avec refpeft ce qui refte dans le Calice, le lave
trois fois, afin qu'il n'y demeure aucune (c) parcelle ou miette de pain, & recite
le Cantique de S. Simon. Il va quitter les ornemens facerdotaux à la Sacriftie,
prononce l'abfolution de S. Chryfoftonie & lui demande (on interceffion. Toute
cette ceremonie finit par la benedidion qu'il donne aux fidelles, à laquelle
ceux-ci répondent, Sei^eur donnés une longue ^ie à celui qui 'vient de nous henir ^
de vous fanBifer.
Voilà un extrait fidelle de cette Liturgie de S. Chryfojlome. J'ai fuivi fcrupuleufement
l'ordre des Rubriques Se des prieres &:c. Ainfi j'elpere qu'on ne
m'accufera ni de fiilfification, ni de partialité, ni d'envie d'exciter des di(putes
& des controverfes. Au refte je n'ignore pas que les Proteftans s'infcrivent
en faux contre cette Liturgie, comme étant fuppofce, ou tout au moins fort
corrompue. Mais s'il eft vrai qu'en quelques endroits on y remarque des alterations,
fâ conformité dans les points eflentiels avec plulieurs anciens Ecrivains
juftifiera pleinement l'autorité qui lui eft encore due dans l'état où nous
r.avons.
La COMMUNION des LAÏQUES, &c.
Parmi les Grecs {d) le Peuple, comme le Clergé, communie fous les deu.î
Efpèces & reçoit de la main du Prêtre le pain ^ k nin confacrés dans une mime
(e) cueiller. Ainfi s'exprime l'Auteur que je cite, & ainfi parlent aufli la plupart
des Proteftans : Au contraire les Catholiques, au moins la plus grande partie,
ne voient qu'une feule Efpèce dans cette pratique. La Communion des
Laïques commence ordinairement après que e Prêtre a donné cette benediction
au peuple, à laquelle le Choeur répond (ƒ) pour longues années. Sur cela
)<=
(a) j4d multos amos.
{b) ^»ridoro», rHmuntrMioH lepain d'où le Prêtre prend l'Hoflie, ou les Hofties qu'il confâci'c.
(c) Le Grec a ce qu'on appelle Mar^aritei^ par où il fnut entendre les miettes de pain qui relient artachées
au Calice ou à la Patene,après la confécration. A caufe que l'humidité fait reluire en quelque façon
comme des perles ce qui eft mouillé, il a plu aux Grecs d'appeller c'cft-à-dirc ferltst ces
petites miettes qui reftent attachées au Calice V. HAbert. p. 1^7. du Ptntijiç.
(_d) Ricaut Etat de l'Eglife Grecque.
{() On l'appelle Lab'n dans le Grec moderne,
(f) A4 mtilm <inm. Voy. ci-dcvant.
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je rapporterai deux ou trois chofes particulières que je trouve dans les obfervations
de l'Evêque de "Vabres (a) fur le Pontifical des Grecs.
Les Laïques communient debout à la porte du Sanftuaire, premièrement les
hommes, enfuiteles femmes. Ceux qui feprefentent à la Communion doivent ayoir
une attitude de corps modefte& refpcftueufe, les yeux baiffés, la tête panchée
à la façon d'une perfomie qui veut adorer, & les mains en croix. Tournefort dans
fes Voyages dit „ que ceux qui doivent communier s'y préparent par des figues
„ de croix réitérés coup fur coup, 6c accompagnés de profondes inclinations."
Ricaut rapporte, que les Grecs avant que de recevoir la Communion, fe retirent
dans le fond de l'Eglife, & (h) demandent pardon .à l'Affemblée. Si alors quelqu'un
feplaint en particulier d'avoir reçu quelque outrage de celui qui doit communier,
ce dernier fc retire jufqu'à ce qu'il ait fait une rep.iration convenable.
La formule de reparation eft, nous frères, nous avons péché par nos difcours
é" f^r nos aBions: l'ofFenfe répond. Dieu mus pardonne. Autrefois on
cxaminoit de près la confcience des Coramunians, &: tout au moins on s'informoit
de fâ perfonne, on prenoit fon nom &c. Aujourd'hui le Prêtre ou le
Diacre qui communie un Laïque lui dit, en le faifanc participer au corps &
au fang de ƒ. C. & le nommant par fon nom, m tel. Serviteur de Dieu, rece-vés
k corps facré & k fretieux fang See. Voilà ce qui eft refté de cet ufage.
Tournefort décrit la Communion des Laïques de cette maniéré : „ Le Pa-
„ pas met le Rituel fur la tête du Communiant, & dit les prieres pour le
, , pardon des péchés tandis que le Communi.int dit tout bas : Je crois Seigneur
que 'VOUS êtes njéritahlew.ent le fils du Dieu 'vivant, qui êtes 'Venu
„ au monde pour fau'ver les pécheurs, dont je fuis le plus grand." Le refte de fon
lecit fe raporte à ce que je viens de dire.
On porte, comme chez les Catholiques, la Communion aux malades j
mais cela fe fait avec beaucoup plus de fimplicité dans une bocte dé bois
qu'un fac renferme, & que le Prêtre prend fous fon bras. Selon Ricaut, c'eft
une portion du pain beni, dont je vais parler bientôt. Ricaut ajoute qu'ils
portent auffi de ce pam àceux que kJcj affaires retiennent chez eux. L'Evêque
de Vabres dit, fc) qu'on prend une portion du pain confàcré', de la grandeur
du pouce, fendue endorme de croix & artofée-d'un peu de Sang ^c'eft
le vin tranfubftantie). Cela fe garde pour les malades. On en prend une p.ucelle
humeaée avec un peu d'eau, ou avet un peu devin, & c'eft là le riatiqus
qu'on donne aux malades ic aux mourans.
Je ne redis rien ici de la Communion donnée aux enfans. Voici un point
fort controverfé: c'eft celui des Meffes privées, ou des MefTes fans Commu.
nians. Dans toutes les Eglifes Grecques, nous dit o n , (d) il fè trouve des Mef^
fes publiques & privées fans Communians. Ceux qui nient qu'il y ajc chez!
les Grecs de ces Meflês fans Communians ont pris pour Communion 1.-» diftri^
bution du Pain fàcré qui fe fait après la Meflè. Ainfi nous le dit Allatius,
qui prétend juftifier que ces mêmes Grecs ont l'ufàge des Meffes pour les
morts, par la commemoration qui fe fait pour eux felon la Liturgie de
Saint Cliryfoftome.
J e finis ce qui regarde la MefTe Si la Communion des Grecs par l'opinion
que
ia) Habcrt Fmific. Grtc. p. ifïp;
(i) Chrillsfh. jlngdM dit, qu'en falCint cet aSede réconciliation ils fc tournent vers te ouatrepjttits
du Monde. , ^
(c) Pontijîc. Grac. p.
(d) .SlMiH, L. III. c. i;. Cmfaf.Ecckf. Occil & OriM»!.
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