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RELIGION DES PROTESTANS. 353
thetienes dc ce jout St. Michel ne font qu'une fuite de l'ancien uûge, qui
cil lefté chez eux je ne fai comment, puifque leur Communion ne rend
aucune forte d'hotomage aux Anges. Voilà les principales Fêtes des Luthe-
Jriens. Je dois remarquer ici qu'en quelques endroits le peuple obfèrve entre
Pâques &c Pentecôte un ulàge auiïî ridicule que les fuperftitions de Noël. Des
filles parées felon leurs moyens, & couronnées de toutes fortes de fleurs de la
faifon s'en vont en chantant quêter dans les rues, autant peut être pour fiiirc
les honneurs de la (àifôn, que pour honorer la fête : je fuis perfûadé que cet u-
(àge ert un rcfte de Paganifme, &: que la Pentecôte n'ell que le prétexte de ce
peu de devotion qui paroit encore dans cette coutume. Elle s'ell audi confervée
dans quelques Villes des Pais-Bas. Dans la Nord-Hollande quatre jeuiles
filles en portent une cinquième debout fur une civiere. Celle qu'on porte
efi; otnée à la nianiere du pais de plufieurs colliers d'ambre & de corail, de bourfes,
dechaines de ceinture, & par deffus tout cela de dix ou douze grelots d'argent.
Pour rendre, à ce que je crois , l'alTortimcnt plus grotefque elle tient
dans là main droite une petite gondole d'argent & dans gauche un petit
fitîet de même metal, avec lequel elle fifle quand on fait la revue de la petite
récolté. Un Auteur Hollandois alTure que cette ceremonie bizarre fut interdite
à Amfterdam, à Enchufe Se en d'autres endroits dans les années i S i z . i « 5 ; .
& à cau(ë de certains abus qui s'y gliflbient. On la voit reprefentée
ici de deux diverlès maniérés.
J e ne dis rien des Fêtes que la Seiîte à conlcrvees après Luther, & que l'on
a fuprimées peu à peu : comme l'Invention de la C r o i x , (a) la Fête de tous
les Saints, celle des Trepaffés, & plufieurs Fêtes particuheres des (h) Saints &c.
E n voici de plus importantes pour les Luthériens
Ils ont célébré jufqu'à prclent le Jubilé de leur Reforme. C'eft ici que les
Beaux Efptits de cette Reforme Lutheriene diftillent ingenieufement leur cervelle
pour trouver des Chronograplies & des Chronoftiches &c. à l'honneur
de Luther & de (es travaux. Du refte il n'y a rien de réglé pour la lôlemnité
de ces Jubiles. Ce font des rejouiffances publiques mêlées de devotions : chaque
Etat y met plus ou moins, felon qu'il le juge à propos, comme l'on fait
généralement lors qu'on célébré une vidoire remportée fur l'ennemi. Pour
marquer leur triomphe Ipirituel & la défaite de la Papauté dans une partie
confiderable de l'Allemagne & du Nord par les armes nJïBmeufes de l'Antipape
Luther, (c) quelquefois Tes Lutheriens ouvrent le grand jour du Jubile pat une
grande affemblée des premiers de la Ville ou de l'Etat en manteaux noirs, laquelle
fe forme à l'hôtel de V i l l e , 8c de là part de grand matin en proceffion
pour fe rendre à la principale Eglifê, où fe trouvent aulli le Clergé Se les college
qui viennent de même en proceffion à la rencontre des autres. On fe range
enfuite dans l'Eglife pour participer à la devotion de la Fête, qui confille à
^ chanjimeliul,
Vitmafins, oU M^gal^h, Gulgaldth, Saracin, ou enfih Gnjpitr, Melchior & Batchafar^ On les
fait regner l'un en Pcrfc, l'autre en Nubie, & le troifième en Ethioçie ou en Arabie. Tous ceux qui
ont écrit ces fables cherchoient à fe divertir aux depens de )a crédulité du peuple.
Crt) La Féte de tous les Saints ell abolie comme telle en Dannemarc, mais elle y ell confacrée à re^
mercier Dieu d'avoir purifié l'Eglife par les foins de Luther.
ih) Les Superftitions populaires dont j'ai parlé à l'occafioQ de la Fête de Noël m'obWnt de faille
mention ici d'une autre opinion ridicule,qui n'eft pas encore deracinée. En quelques endroits d'Allemagne
les enfans expofent la nuit de ta faint Martin des vafes pleins d'eau.s'imaginant qu'elle ne manque
jamais d'être convertie en v i n , parce qu'en effet ils trouvent leurs vafes pleins de vin le lendemain.
Cff) On décrit ici la maniéré dont le Jubilé à été célébré à Drefde. Y o y . BJi. du Ortmmict dt S^xt
en Alleman.
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