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86 D I S S E R T A T I O N S U R LA
La figne de la Croix & le Recueil de prières que l'on appelle Xhorologey qui
revient aux Heures des Latins, comprennent toute la devotion des Grecs. On
voit par ces Heures, que les Grecs prient les Saints & la {a) Sainte Vierge.
Leurs prieres appellent la Vierge Mere de Dieu, Reive de IVnhers, gloire des
Orthodoxes. Les autres Saints ont aufiî leurs titres : le plus ou moins de confiance
& de dévotion leur ajoute ou leur retranche les épithetes. (h) Les Images
font plattes 5 on ne voit aucune fculpture dans les Eglifes.
- J e ne dois pas oublier qu'en certains cas , on interdit aux (c^ femmes l'entrée
dans les Eglifes, qu'alors elles font obligées de refter à la porte comme fi
leur (ouffle étoit empoilbnnc , & qu'en cet état il ne leur eft permis ni de
communier, ni de bailèr les Images.
LES CEREMONIES de la MESSE.
(d) La Liturgie de St. Chryfoftome ordonne la pureté de coeur, la continence
& la Conte/Tion au Prêtre qui va dire la Meflè. Le Prêtre ainfi prépare
entre avec un Diacre dans le choeur de l'Eglifè. Ils (ê tournent l'un & l'autre
vers l'Orient & font trois inclinations devant les Images du Sauveur & de la
Sainte Vierge, ce qui eft fuivi d'une courte priere , après laquelle reviennent
trois inclinations vers l'Orient. Le Diacre s'approche du Prêtre afin qu'il beniffe
la {e) Tunique & ( ƒ ) l'EtoIe qu'il lui prélènte, après quoi le premier
fe revêt de l'une & de l'autre. Le Prêtre prend aulfi fa Tunique, & tout cela
eft accompagné des prieres convenables à ces ornemens qu'ils baifènt en même
tems par je ne fài quel mouvement de devotion que les ufàges anciens 6c
modernes de toutes les Religions ont fait chercher dans les baifers. De là le
Prê-
• ( a ) Dans une priere du No(Surne, ou prie la Sainte Vierge A JiJJîper Us confiUs des méchans,de cornbattre
pour le Roi, d'intercedtr four la paix de l'Univers &c. On trouve une priere de même force dans
l ' O f f i c e des Matines. Voyez Ric^iut Chap'. 1 8 . de VEt.n de l'EgUfe Grecque touciiant la Croyance des
Grecs fur ces articles. Il y rapporte un affcs long extrait de la Confeffion de Foi des Eglifes d'Anatolie
fur l'Invocation des Saints, dfl trouve pour toute différence entre les Bréviaires Latins & les Grecs,
j f f f ceux-cifint fort retem> fur l'article de l'Iuvocâtion. Il rapporte h ce fujet des extraits de prieresaux
Saints, & de celles qu'on fait apprendre aux enfans adreiïces à !a Vierge , aux Anges, aux Saints & à
la C r o i x , qui ne prouvent pas trop ce qu'il avance.
Ricaut ubi fup. Chap. 1 7 . d i t , „ que les Grecs ont des Images dans les Eglifes pour l'ornemenf,
„ pour l'hiftoire & pour le culte, qu'ils tiennent des lampes allumées devant ces Images, qu'ils les en-
, , cenfent, qu'ils leur font des reverences au commencement & à la fin dé leurs prieres . . . . qu'ils
„ ont par-tout fur une efpèce de pupitre, l'Image de la Sainte Vierge & de St. George, qu'ils baifcnc
, , dévotement lors qu'ils entrent dans l ' E g l i f e , lors qu'ik en fortent, & à la conclufion de quelques
, , parties confiderables de la Liturgie mais que cependant ils prononcent Anatheme contre ceux
„ qui adorent de femblables repréfentations Ricam rapporte encore, au fujet du culte des Images,les diftinàions
que les Grecs admettent entre ce culte & celui de la D i v i n i t é ; diftinftions qui ne différent
point de celles de l ' E g l i f e Catholique.
(c) Tournefrrt dit qu'on eft moins fcrupuleux dans les Monafieres, & qu'on y entretient des blanchi
fleufes.
(d) Edit, de Venife in 4. apud Juliaftos, très-peu correde, tant pour le Grec que pour le Latin.
N'ayant befoin que du fens de la Liturgie, je me fois fervi de celle-là faute de mieux.
(e) Siocchjrinm. C'eft un Ornement facré, qui repond à V^tthe des Latins. St. Germai» ubi fup, trouv
e que le Stoicharium eft l'emblème de l'éclat de la Divinité & du faint entretien du Fidelle revêtu de
ce Stoechariunt a^ec Dieu. Cet ornement eft commun au Prêtre & au Diacre. Poiu- en favoir davantage,
il faut lire Haberti Pontifie. Grtcum pag. 22.
( f ) Orarium. Le mot eft Latin, quoi qu'employé par les Grecs. St. Germain ubi fup. dit que cet
Orarinm fignifie la diligence du Diacre dans fon Minifterc. Voy. Haberti Pontif. Grecnm ubi fup. Entre
les ornemens facerdotaux des Grecs, il y a auflî VEpurachehum, que l'on rend par Collare Collier,
par ctrziical, qui en mauvais Latin fignifie un ornement qui fe pofe fur le c o l , & par St^/a Etole. Tournefoit
parle encore d'un autre ornement qu'il appelle/'o/-«: c'eft un quarre de brocard large de trois doigts,
en lozange, appliqué fur la Chape avec une épingle entre les deux épaules. On peut voir tous ces ornemens
fur le corps d'un Papas que la figure repréfente ici.
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