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94 II. D I S S E R T A T I O N SUR LA
des Jidelles5 pour l'Eglifê où I o n eft & pour ceux qui s'y trouvent alTcmblcs
pour y faire leurs devotions ; pour le Patriarche , ou l'Archevêque & les Disunites
inférieures de l'Eglife; pour les Souverains 5 pour la (anté, pour la fertilité
d e l à terre, pour les voyageurs, les malades, les captifs &c.
Après ces prieres commence la premiere Antienne, je pafl'e l'oraifbn {ècrete
& quelques refjjons du Diacre & du Chceur,le chant de la premiere Antienne
par ce Choeur, ou des (a) Typiques, fi c'eil: un Dimanche, l'Oraifon {ecrete de
la féconde Antienne dite par le Prêtre, la fécondé Antienne chantée par le Choeur,
(h) les Typiques chantés encore, les refpons qui les fuivenc, la troificme Antienne
ou le {c) TriteSie^ chanté par le Choeur, les beatitudes chantées aulTi
quand c eft un Dimanche. Je pafle auffi les trois inclinations du Prêtre & du
Diacre devant la Sainte T a b l e , lors que le Choeur eft parvenu au Gloria Patri,
l'Evangile rendu au Diacre, leur {brcie par la porte qui eft au leptenrrion, pour
rentrer enfùite dans le Sanctuaire , les nouve lies inclinations du Prccre &; du
Diacre, l'Horaire repris par celui-ci, l'oraifon d'entrée, dite (êcretement par cel
u i - l à , le Diacre tourné vers le Pretre, lui demandant la benediBion de la fainte
entrée, èc montrant en même tems l'Orient, le Prêtre failant le fîgne de la
Croix vers cette partie du monde & beniflant la faitite entrée. Je ne crois
pas non plus qu'il foit neceftiire d'ennuyer méthodiquement le lefteur par le
détail précis & regulier des prieres qui précèdent ou fuivent les ceremonies à
la Meflè des Grecs comme à celle des Latins.
Après cette benedidion de l'entrée, l'Evangile ayant été baifé encore par le
Diacre, ou faluéy felon le terme de l'original, ce Diacre fe préfente devant le
Prêtre, leve un peu les mains, & montre l'Evangile en difant à haute voix
n}OîU ia wcritahJe fagejfe. Le Prêtre &c le Diacre rendent les hommages convenables:
celui-ci met l'Evangile fur la fainte T a b l e , les chantres chantent les (d)
Tropaires qui Ibnt propres au jour. Vers la fin du chant, le Diacre demande
avec les mêmes ceremonies qu'auparavant la hnediBion du tems du Trifagium.
T o u t reftemble ici à ce qui a précédé. Le Choeur repond, ou dit Amen à la
priere du Prctrc, le Choeur chante le (?) Trifigium, ôc cependant le Pretre làic
tout bas ou fècretemenc l'oraifon qu'on appelle du Trifagium-, le Choeur repond
à cette Oraifon. Les inclinations du Prêtre & du Diacre recommencent, de
même que les benediâ:ions, & continuent jufqu'à ce que le Trifagium loit fini.
Alors le Diacre s'avance à la porte, & diz,foyms attentifsôc le Prêtre celebrant
a jout e , (ƒ) paix foit à tous. T o u t ce préliminaire eft un commenc ement de
préparation à la ledure de l'Evangile. Il fuie en ordre quelques petites fbrma-
Utcs
(il) Ce font les Pfeaumes CII. CXIV. &c. qu'on appelle Tjpi^ues. Les deux paities du Choeur les
recitent aîternativement.
(b) Les féconds Tjpi^fies.
(c) TriicBe chant ainlî nommé, comme qui dirait troifième &r fixième. L'Office diurne a neuf chans :
l'Office de la Mcffe en prend deux ; le troifième & le fixième , qui font le Tiite<5tc.
(d) C'eft-à-dire le chant qui eft à l'honneur du Saint dont on doit cclcibrer le jour.
(e) On trouve dans ceux qui ont écrit fur l'Hifioire Lcclcfiaftique diverfes remr.rques curicufes fur le
Trifagium. Je rapporterai ici un miracle, qui, par fes circonflances, peut être mis de pnir avec d'autres
auffi célébrés. Lorsque Pierre le ^i>«fca,Chef des Theopafchues , qui vivoit dan': le cinquième fiecle,
eut eflayé de faire accepter le Tripigiam avec cctte addition, f«»' ave's été crucifié pour nous., tout à coup
un enfant Grec fut enlevé au Ciel, d'où il revint un peu après fur uue nuée avec le Trifagium tel que
les Anges le chantent, & par confequent fans aucune addition hérétique. Ce miracle fe fit à Confiaminople
pendant un violent treml>lcment de terre.
( f ) Cela fe dit chez les Grecs, au commencement, au milieu & à li fin du facrifice. I.e Prêtre &
l'Evêque s'en fervent également. Cette formule s'tmployoit auGi au commencement des SciTHons &c.
Voy. Haberti Vontif. Gr<ec. p. 350.
R E L I G I O N DES GRECS.
lités mêlées de ceremonie & de devotion , qui fe terminent par l'encenfcment
de la Sainte T a b l e , & (a) du Sandluaire &c. le Diacre, après avoir f i i t cet encenfement,
tenant fon Horaire comme de coutume, demande au Prêtre celebrant
la benedidion de l'Evangile. Tout va dans cette ceremonie comme auparavant,
excepté qu'on tait marcher des lampes allumées & l'enCenfoir devant
le Diacre,lorfqu'il fort du Sanctuaire avec l'Evangile pour monter à {b) l'Ambon
& Elire la ledure de l'Evangile. Après cette l e d u r e , le Prêtre dit au Diacre, la
paix foit a'vec 'vous y & celui-ci lui rend l'Evangile. Qiiclques prieres lùivent
avec les élévations du coeur dans l'ordre que la Liturgie les a prc(crices-
Ici paroiflent les Catechumenes. On prie pour eux : mais ce n'cft pas là
fimplement prier. Le Diacre fait des voeux très-ardens pour eux , & à chaque
fois le Choeur lui repond {c) Kyrie ekifon. L'Oraifon des Catechumenes
prononcée prefqu'entierement tout bas par le Prêtre {d) termine ce qui les
concerne-, après quoi le celebrant déployé le (e) Corporal. Saris entrer dans
l'enumeration des prieres & des élévations de coeur alternatives encre le. Prêtre
& le Diacre, auxquelles le Choeur répond toujours ou par des Kyrie ou par
des Amen , ni de l'encenlement en croix de la fiinte Table , &C de l'Oraifon
fecretc du Pretre pendant le chant de l'hymne appelle le Cheruhique , je dirai
tout d'un coup comment les faijiîs Dons font apportés de la Prothefe au grand
A u t e l , q u e j'ai prefque toujours appelié la Sainte Table, ôc comment ils y font
confâcrés.
Le Diacre, après avoir encenfé les chofes facrées à la Prothefe & prié tout
bas un moment, adrçiTe au Pretre celebrant ces m o t s , élews Seigneur : alors
le Prêtre leve le (ƒ) "voile, le mer fur l'épaule gauche du Diacre &c prie. Enfuite
le Diacre prend la Patene & la met for fa tête, le Prêtre prend le Calic
e , & le Diacre l'encenfoir. En cet état ils font la (g) Proceflîon dans l'Eglifè
& repetent une priere, julqu'à ce qu'ils foient arrivés à l'entrée du (A)
Tabernacle, où l'un l'autre difont tout hmt, bénit foit celui <^ui njient au nom
du Sei^eur. Après cela le Prêtre pofo les chofes facrées fur le grand autel, il
ôte les voiles de delTus la Patene & le Calice, & Yaër de deftus l'épaule du
Diacre, qui encenlc trois fois ces chofes fàintes. Je continuerai de p.illcr toutes
les petites prieres, qui accompagnent ces fréquentes évolutions. Ils adorent
tous deux trois fois devant la fainte Table les faints Dons étant fur l'Autel. Le
Prê-
C^) Biffi«.
(b) Lieu élevé deftiné aux Leâeurs, aux Diacres, aux Prêtres &c. pour lire, inftruire, prêcher. L'y/wio
» efl hors du Sanftuaire, à portée du peuple, mais fcpai'é de la nef par le moyen d'un mur ou d'une
balluftvade. Autrefois l'Ambon pouvoir contenir beaucoup de monde, & par confequent étoit beaucoup
plus grand que les Cluires des Eglifes Catholiques. Voy. Haberti Poatif. Grac. p. 57.
(c) Seigneur a)és pitié.
(d) Le Pontifical Grec met ici leur renvoi. Por.tif. Grac. Halïcrti p. 74.
{e) Voile quarré que le Prêtre celebrant déployé après la Icélure de l'Evangile. Sur ce corporal fe font
les SS. Myftere?. Les Grecs y mettent auflî les Reliques de leurs Saints.
(•ƒ) Appelle en Grec aè'r.
C'eft alors que le peuple fe profterne & adore. D;s Grecs ont embrouillé cette mitiere en voulant
la défendre. Voy. Habcrt Pontif. Gr.«c.rpag. 105. Les Proteftans, ainfi qu'on l'a déjà dit , one
fait tout ce qu'ils ont pû pour en tirer quelque avantage. Tourncfort dans fes f^oyttgcs du Lcv.wt appela
le cette pratique um igaorunce inexcafible. Elle le choque , & il faut convenir de bonne foi qu'elle a
quelque chofe de choquant.
(h) Biffi«. Je ne fais au refte fi l'on ne doit pas taxer de fuperftition l'ufage des Grecs , qui portent
les malades &les perfonnes infirmes près de la porte du grand Autel, afin que cette Proceffion aes cho'
fes facrées les touche, influe fur eux Si contribue à leur guerifon. De pareils préjugés font de tous les
ficelés. Souvenons nous de ces malades portes dans la Pagode à'Ixora aux Indes, Sr préfentés i ce Dieu.
(Voy. Cerem. des Idolâtres Tom. IL p. i8.) & de ceux que l'on portoit autrefois dans le Temple d'Efculape.
Dieu n'a jamais ni ordonné ni approuvé de pareils ufages dans la veritable Religion.
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