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362 D I S S E R T A T I O N S S U R LA
„ paroles, / i r a « manges &c. ne doivent point être regardées comme uns
„ formule de Ceremonie, & qu'au contraire il &ille les prendre en quelque
„ maniéré pour une partie eflèntieHe (de la Cene) puifque N. S. J. Q s'en
„ eft fervi (pour l'inftituer) on demande s'il faut dire aux perfonnes quali-
„ fiées, f renés (f" mmgés &c. (a), ou JKC Mcmßeurou Madame prenne. J'ai vâ-
„ difputer afles long-tems iùr cet article : mais pour dire ce que j'en peniè, je croi
„ qu'on ne doit gêner pcrfonne Quand on s'adreffe ( en donnant la
„ Cene) à une perlbnnc qualifiée,, on pourroit bien lui dire, que Mcmßeur 0»
„ Madame frenne im^icommit on fe fert toujours de Tlmptrarif en s'adreffant à
„ des perfonnes de baffe condition, il fembte qu'il ne conviendroit pas tout
„ à fait de l'employer (en donnant la Cene) à des Rois ou à d'autres Prin-
„ ces " & par confequent il fàudroit leur dire, que •nôtre Majefié frenne &c.
Voilà comment la fotife des liomme trouve le fecret de mettre de l'abfurdité
dans ce que la Religion a de plus grave, & de mêler le ridicule avec des chofès
qu'ils regardent comme efrciwielies à leur fâlut.
Celui qui a reçu la Communion fe met à genoux devant l'Autel pour tendre
graces à Dieu : en pliificurs endroits on a la coutume de fe feliciter les
uns les autres après la Communion. A l'égard du nombre de fois que le fiddle
Lutherien doit communier dans l'année, on ne lui limite rien. La fréquence
& la rarete de cet aûe de Rel^ion font abfolument arbitraires. On peut
même communier tous les dimanches. Je dois remarquer aiiflî une précaution
qui, en même tems qu'elle prouve le refpeâ des Lutlieriens, pour cet a d e de
Religion fi effentiel au Chriftianifme , femble montrer qu'ils connoiffent le défaut
de leur fyllême fur l'Enchariflie. Deux Clercs, ou deux Enfans de Choeur
qui font à l'Autel tiennent ordinairement un linge (appelions le un Corporal)
devant les Communians, afin que par la negligence du Pafleur qui adminiCtre
la Communion ou du fidelle qui la reçoit, il ne tombe point d'Hoflie (h) k
terre, & qu'il ne fe xépande point «Je vinr. la Communion étant faite, le
Pafteur cHante un verfetde Pfeaume avec un Hallelujah, auquel le Choeur repond
par on autre. Le Pafteur continue enfuite les Avions de graces, & le
peuple fe joignant au Choeur repond Amen.
Aucun Miniftre ne doit fe communier foi-même, & cela eft défendu expreffement
par la difripline de Saxe. Cependant il s'eft trouvé, & il fe trouve
encore des exceptions inevitables : le défaut de Pafteurs qui puiffent communier
le Miniftre officiant eft une de ces exceptions. Enfin pour achever ce
qui concerne cette devotion, je dois remarquer auffi, que non feulement h
Confelfion, dont je parlerai bientôt encore une fois, précède la Cene ou Communion,
mais que de plus la veille de cette dévotion il fe fait un prêche préparatoire,
auquel tous les Communians doivent aflifter. Se ceux qui manquent
d'yaffifter, (c) font juges dignes des cenfures Ecclefiaffiques. Pour ce qui eft
de la maniéré de communier, on a vû qu'en Saxe on communie à genoux:
cela fe pratique de même en plufieurs autres endroits. Dans le (J) Wirtemberg
on communie debout & de même à Ausbourg. On voit ici une de ces Cenes
Lutherienes d'Ausbourg d'après nature.
Les (a) On ne peut traduire autrement ces mots er nehme hi», fîe nehme hin. C'efl par rcfpeft que îes Alkmans
/ë fervent de TOpratif. Bien loin d'avoir donné trop de force à la traduftion, i! auroit fallu traduire,
Monßtur ou Madame je vont prie de frendre. La chofe eft fi ridicule, qu'il cft furprenant qu'elle
puilTc entrer dans l'efprit d'un liomme raifonnable.
(by Ou peut-être auffi afin qu'il ne tombe rien de l'Hoftie.
(c) M. Mttichtlius dans fon M. S. cite ubi fup.
(d) Le même ubi fup.
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