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R E L I G I O N D E S G R E C S . 261
EccleHafliqiie c'tft h calotte. Elle efl: fi refpedée des Mofcovites, (a) qu6
pour battre & inkilter un Prêtre, il faut auparavant la lui ôter. Ces Prêtres
ne prcchoicnt jamais au peuple,ou s'ils prêchoienc {h) ce n'étoit que bien
laremcnc. Outre que l'ignorance dans laquelle ils vivent ne leur permettroic
pas, mcmc aujoûrd'nui, de prêcher fbuvent , ils croyent que la prédication
ert une fource d'erreurs, que par fon moyen les Herefies fe repandent
dans le Monde. C'eft par la même raifon, qu'avant le Czar Pierre Grand
l'imprimerie ctoit défendue en Ruiïie. „ Il n'y a , nous dit Perry en parlant
„ de l'Lifage de fon tcms, qu'un petit nombre des principaux Prêtres, qui
„ prêchent quelquefois devant le Czar & dans les Eglifes Cathédrales les
3, jours des plus grandes Fctes. Le plus haut point de Do£lrine où s'éleve
„ le bas Clergé, ce qu'on requiert effedtivement de ceux qui fe prefen-
„ tent aux Evêques , pour être admis aux Ordres facrés efl, qu'ils fichent
„ chanter & lire diftin6lement l'Office, {c) qu'ils ne foient pas en mauvaife
3, réputation parmi leurs voifins , qu'ils ayent la voix bonne & claire , &c
„ qu'ils puiflént prononcer aufli ferme qu'il eft poffible , douze on quinze
„ fois fins prendre haleine, Hofpodi pomiliy Seigneur ayés pitié de nous ".
Les Rufliens aiment à bâtir des Eglifès, des Chapelles & des Couvens.
Okarius en a compté plus de deux mille : {d) „ il n'y a point de Seigneur qui
3, n'ait fa Chapelle particulière, ni même qui n'en ait plufieurs. . . . Elles
„ font la plupart fort petites . . . & n'ont que quinze pieds en quarré". Le
Brun,(\\i\ eft venu long-tems après Ofearius^ ne compte que tant Eglifes
, que chapelles & Couvens. Le nombre des EgUfes juftifie en quelque
façon celui des Eccléfiaftiques qui eft exceffif par la facilité avec laquelle on
fê fait d'Eglife. Le nombre des Moines n'eft pas moindre. Dans ces Egli-.
^ès on employe des bougies & non pas de l'huile au lêrvice de l'Autel. Ces
bournes font miles dans des tuyaux pofés fur des lampes. Le fàint Sacrement
eft confervé dans un ciboire fait en forme de colombe. La Mufique n'y
confifte qu'en la voix naturelle.
Autrefois il n'étoit permis qu'aux jfèuls Chrétiens du Rit Se de la Religion
Mofcovite d'entrer dans les Eglifes du pais : du moins il falloir regarder la
pcrmillion d'y entrer comme une faveur extraordinaire, après laquelle on employoit
ôc l'eau benite fie l'encens à purifier cette Eglife prophanée. On ne
permettoit pas nou plus d enterrer les étrangers dans les Cimetieres des Ruflès.
Si ces ufàges ne font pas abfolument abolis, on les a du moins beaucoup négligés
depuis le regne de Pierre le Grand.
Pendant le Mefle, les Laïques, fans excepter le Souverain,font toujours debout
{e) ou à genoux Se découverts : ils font de même pendant tous les autres
Offices. Le Grand Duc, qui regnoit du tems à'Olearius, faifoit fês devotions
étendu par terre. Ainfi il n'y a ni fieges,ni bancs dans les Eglifes Ruffiennes,
excepté quand on prêche, ou ^uand on lit quelques Homélies. Les chiens
n y
(d) Okarius Se autres.
(b) OlcariM rapporte „ qu'un Protepope s'étant amufé ri prêcher» ; ^ '. le Patriarche le de'pofa avec
les Prêtres, qui avoient voulu fnivre Ton exemple, les excommunia & le relegua en Siberie.
( f ) Cependant on ne regarde ni à k famille ni à l'éducation j & pour les moeurs, les Relations s'accordent
à en dire bcAucoup de mal.
(d) Paroles A'Olc irifts.
(e) C'eft OUarius qui le dit : dans Y Etat de l'Èglife de RuJJIe par 'Bergms on alUire i{Vi'Olear>MS fè
trompe. „ Les Ruffes prient toujours ou debout ou profternés, craignant, en fe mettant à genoux, d'i^
„ miter les foldats qui infulcerent à J . C . ' ' Je tire ceci du P. le Brm ubi fup.
Tome I I L Part. I. Vvv
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