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222 III. D I S S E R T A T I O N SUR LA
cation l'ori en doit ajouter une autre, qu'une longue & rude diète eft bien capable
d'amener ; c'eft l'ablHnence des femmes. Les plus dévots croiroient com*
mettre une grand crime, s'ils ne l'oblervoicnt. Je regarde comme une abfti*
nènce fpitituelle le dé&ut de MefTes dans les jours de jeûnes, & dans le Carêfne
Se l'ufâge établi de n'en entendre que le Dimanclie, ainfi que le dit Toimefort,
qui ajoute, que la Mefle ledit le Dimanche à midij & qu'on la nomme Meß haß
parce que l'on tire un grand rideau devant l'Autel, &quc le Prêtre, que l'on ne
voit pas, ne prononce tout haut que l'E'vangik & le CreJo. Tous les jeûnes
lotit aulïî rigoureux due le grand Carême. J'ai déjà parlé de leur Anzibuti
à l'égard des autres, fi l'on veut de plus grands détails iur cette matière, il faut
aller aux Auteurs que j'indique ici. Je rapporterai maintenant ce qui concerne
leurs Fêtes. Les plus folemnelles font l'Epiphanie ou la benedidtion des
eaux, la préfcntation du Seigneur, les Rameaux, Pâques,l'Afcenfion, l'entecô'
l e , la Transfiguration, l'AlTomption de la Sainte Vierge, & l'Exaltation de la
Croix, {a) Voici ce qu'elles ont de remarquable. Le Samedi qui précède
l'Affomption eft employé à des Anathemes contre le Concile de Chalcedoine
& contre St. Léon. Le jour de l'Aflomption l'on fait la benedidion des raiïîns
& des fruits nouveaux avant la Mefle. Le jour des Rameaux eft folemhifé
par la Benediftion des palmes & la ProcelTion qui fe fait de la maniéré
Clivante. ,, Au retour delà Procêilion, dit le P. Mfffiier^ le Prêtre accom-
„ çagné du Diacre entre dans l'Eglife, & ferme la porte. L'Officiant qui eft
, , a la tête de la Pràceffion frappe à la porte & chante ces paroles, Ounirés nous
à, Sei^t& ècc. Le Prêtre & le Diacre, qui font dans l'Eglilê , repondent,
i, ^ t f m t ceux f à dèmandent ^ûé je îettr oa^re? Cefl ici Uporte du Seigneur, par
„ lafielk les jufles entrent avec lai. L'Officiant Se fes Alliftans, repondent,
-„ Vott feulement les jaßes entreVt, mis a'uß lèi pichèitrs, ^ui fe font jußifes &ic.".
•Ceux de l'Eglife répliquent par un petit détail du mérite de l'Eglife, à quoi l'QÉficiant
r e ^ i l d , ce fie mus dites de h Saiute Eglife efl pße gj- 'vrai, elle eß pour
•hbus une mere fans tâche &c. „ Apres ce pieux Dialogue, la porte de l'Eglii
, fe s'ouvre, lâ Procelîîon "ctttré, & l'Office finit par d'autres prieres édifian-
„ tes". . .j,"
Poùr apprendre l'atitiquité de la Benedi£lion des eaux qui le fait le jour de
l'Epiphanie, il fuffit de lire les témoignages que le P. le Brun rapporte à cette
bccafion. Les Armeniens obfervent auffi religicufement que les autres Orientaux
les ceremonies de cene Benedidlion & le Baptême qui la fuit. D'abord
on place un grand Baffin plein d'eau à la porte dù SanÜBairc. Tout le Clergé
fort en proceflion de la ficriftie & montant au Sanftuaire continue eette
Proceffion autour da baffin. Le Celebrant, qui a dit la Meffe auparavant, fait
plufieurs prieres fur l'eau du baffin, y plonge fa Croix., avec laquelle il fait enlùite
le figne de la Croix dans cette eau & enfin y verfe du Chrême. Apres
cela les fidelles viennent s'y laver &: emportent de cette eau chez eux où elle leur
fert comme à nos Latins l'eau benite.
Le Jeudi Saint on dit la Meffe à midi & les fidell'es y communient. Ce
même jour on porte vers les cinq heures, du foi'r à la porte du Chceilr un
baffin plein d'eau qu'on bénit avec des prieres. L'Evêi!(ué & le premier du
Clergé lave les pieds aux Prêtres & enfuite à d'autres, en faifant un figne de
Croix
(«} Le P. Mtmtir dans la Relation dt l'jirwimc met au rang des Fêtes des Armeniens la mriviié, l'annonciation
& l'aflbmptlon de la Sainte Vierge. Sjcnut ne parle que de celle-ci Tans faire mention des
deux autres.
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