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260 III. D I S S E R T A T I O N SUR LA
contre Is culte des autres peuples. Pierre le Grand,i le premier introduit les arts & les
fciences dans fes Etats,il a force les RutTes à reconnoitre l'utilité d'une infinité d'ufages
qu'il avoit lui-même examiné dans fes longs voyages. Aujourd'hui qui
dit un Mofcovitc ne dit plus un être abfolument dépouille de raifon & d'humanité
: mais pour achever de le rendre homme, il faudroit dit-on, achever auffi de
lui ôter tout ce qui lui relie encore de brutalité, fa fourberie, fâ perfidie,
des vices dont les bêtes auroient elles mêmes honre. (a) Peny fait marcher
de pair le Mofcovite & le Moine Cahinifér car il dit du premier ce que l'on
dit partout du fécond. Voulés -vous frvoir fi un Mofcovite efl hmncte homme,
layc! s'il a du poil au creux de la main. Il n'a, continue-t-il , ni probité, ni
honneur. Il regarde la qualité de frifon, conme quelque chofe de recammandahle,
& il dit hardiment d'un homme de ce caraBere, il entend le monde é" nan'
quera fas de profferer. Je foutiendrois que ce caraâcre n'eftpas trop chargé, fi je
ne craignois d'être accaie de partialité : mais quoi qu'il en foit j'ellimc
heureux ceux qui n'ont éprouvé que de bien loin la mauvaifê foi du Ruffien.
Pour amener les Ruffes , ou (k) Mofcovites à des fentimens d'honneur
& de probité, Pierre le Grand commença par établir des Ecoles àc obligea
les peres d'y envoyer leurs enfàns. La peine de la defobeiffance f u t , que "les
enfans non inftruits n'heriteroient pas des biens de leurs peres. Il fit auffi imprimer
& difttibuer tous les Kvres nécellâires à ce nouvel etabliffement. Le
Clergé auparavant fi ignorant, qu'il fit un jour enlever & punir de mort
comme forder un gros finge qui avoit prophané une Eglife de Mofcou,
fiit obligé de s'inftruire, d'apprendre le Latin & furtout les devoirs de la Prêtrife.
Malgré les foins d'un Prince cjue l'on doit comparer aux plus trrans
Legiflateurs de l'antiq uite , Perry qui etoit encore en Ruflie en l'année l y i ot
fe donne pour témoin de la débauche & de l'yvrognerie des Eccléfiaftiques
Riifliens, „ il eft, dit-il fort ordinaire, lors que l'on va dam Mofiou le foir
„ des grandes Fêtes de voit des Prêtres . . . étendus yvres dans les rues, &:
„ fi l'on vient à leur parler & a les relever , ils vous difent, que vouUt
„ mous . . . c'eji aujourd'hui fête je fuis fml".
J e paffe préfentement à ces ufages religieux qui font particuliers aux Ruffiens.
Ils ont à leur maniéré beaucoup de veneration pour leurs Ecctcfiaf.
tiques. Ceux-ci [d) portoient autrefois les cheveux fort longs : aujourd'hui
cette ufage a beaucoup perdu de fon crédit. Le Métropolitain de Hmiogrod
porte une mitre prefque femblable à celle des Evêques Latinsjlcs autres Evêques ont
un bonnet rond fur la tête. La foutaiie noire & ie manteau noir font les
habillemens de ces Evêques. Les Popes (ce font les Prêtres Mofcovites) portent
fur la tête une petite calotte Se qui n'eft qu'une des marques de leur Prêtrife
, car à celle-là il feut joindre le B.îton (;) qu'ils ont à la main, & l'habit
qu'ils ont fut le corps. Cependant k premiere marque de leur dignité
Ecclé-
(•«) Ubi fup.pse. 207. & io8. il lesaccu&de n'avoir aucun fmiimcnt d'honnnit 1 caufe dit-il "
que la fupplice n'eft fuivi chez eux d'aucune note d'infamie. Souvent mÊme, aprèî avoir reçu le 15>»»f,
on eft riom à dç- poftcs d'honneur & de confiance. Us inondent fans fe déconcertei- \ ceujt qiri
veulent leur faire honte de cet aifront^ nU m^ tjl arrivé par ne, pichù. Dim ^ U C « ^ étmm irrilcs
contre mus. Olearifti traire les Mofcovites encore plus mal que ne fait Perrj,
0 ) On employe indilfëremment les deux noms.
( 0 ^oy. cette hiftoire dans ubi fup. p. ZI4. die relfemble aKs à celle de la jument faife
par I Inquiiition comme forciere, & i, celle de «TOcW.qiieleConfeil d'imdesCantonsde laSuilTe, qui
n'avoit ïamais vû de marionettes, vouloir faire punir comme Miicicien.
M OUarim. ^
W P'fiK- ce Bâton eft courbe' î peu près comme une crolTc. Voy. dans les figures les d i / 6W lia-
Billemens des Eveques.