
ir-r ••
,'•51!
ï'ilil-
146 II. DISSERTATION SUR LA RELIGION &c.
celebration dc la Paipe felon I'ufage des Grecs. Je m'arrête feulement à la
troifième, qui eft, tjue le jour de la Cette du Seigneur la terre des environs
du Caire & du Nil rejette les corps mOrts, Se continue ainfi tous les jours
jufqu'à celui de l'Afcenfion, après quoi elle les garde comme à l'ordinaire. Or
ce miracle fe conformant exadlement à l'ancienne maniéré de compter le tems
de Pâques, il eft impolTible de ne pas conclurre pour l'ancien ufage : d'autant
plus que les Grecs ayant effayé une fois de celebrer la Pàque félon le nouveau
Calendrier j la terre ne rendit aucun mort, & le Feu Saint ne parut point
comme auparavant. Voilà ce que le bon cyijlofhk Angelas a bien voulu
nous donner pour un miracle digne de Dieu.
Enfin, fi l'on doit ajouter foi à quelques Relations, & fur-tout à celles
de quelques (a) Miffionnaires, les Caloyers font (buvent un abus prophane
& fuperilitieux de l'Excommunication; Ils abuient du Pain beni pour découvrir
des fraudes & des larcins &c.
( j ) Voy. encre autres celle de SuBt-Erinii parle P. Rishurd,
ni. DISIIL
DISSERTATION
s U R L A
RELIGION DES GRECS,
Qui renferme les dherfes branches des Grecs Schifmatique
s répandues en ^fa, en Afrique en Mojco-
'vie, ^c.
|E rapporterai dans cette derniere Differtation fur la Religion des
Grecs la croyance & les Ceremonies Religieufes des Grecs d'Afie,
d'Afrique 8c de Mofcovie &c. & je ne crois pouvoir mieux
remplir cet engagement, qu'en d'inférant ici le refte de VHiJloirt
Critique de la croyance des Nations du henant, fi judicieufement écrite par le
P. Richard Simm. J e me contenterai dc diftinguer fon texte de mes additions,
& d'accompagner le tout de plufieurs remarques tirées des meilleurs Auteurs.
D^-x M E L C H I T E S.
Les Melchites ne différent prefque en rien des Grecs, tant pour la creari-
„ ce que pour les ceremonies. Le nom (a) de Melchites ou Royaliftes ne leur
J, flit donné que parce qu'ils fuivoient les fentimens communs des Grecs qui
„ obéiffoient aux decifions du Concile de Chalcedoine: & comme s'ils n'eut
„ fent eu égard en cela qu'à la volonté de l'Empereur, leurs ennemis les ap-
„ pellerent Melchites, voulant marquer par là qu'ils éroient de la Religion de
„ l'Empereur. Nous appelions cependant aujourd'hui Melchites les Syriens,
„ Cophtcs ou Egyptiens, & les autres Nations du Levant, qui n'étant pas de
„ véritables Grecs, font néanmoins de leur opinion: & c'eft ce qui 6 i t que
„ Gabriel Sionite leur donne indifféremment le nom de Grecs ou de M e l i i -
„ tes; & il remarque de plus, qu'ils font répandus dans tout le Levant, (?)
„ qu'ils nient le Purgatoire, qu'ils font ennemis jures du Pape, & qu'il n'y
„ en a point dans tout l'Orient qui combattent fi fortement la Primauté du
„ même Pape. Mais il ne faut pas s'étonner de ce qu'ils font fi grands enne-
„ mis de l'Eglife Romaine, puis qu'ils confervent tous les fentimens des Grecs
„ qui ne font point Latinifés. Pour ce qui eft de leur opinion touchant le
„ Purgatoire, elle ne différé point aufti de celle des véritables Grecs; & quoi
„ qu'ils
(a) Dc Melcc mot I-îcbwux & Syrien, qui fignifie Roi. Les Melchites eurent ce nom, parcequ'ils fe
conformèrent à l'Edit de l'Empereur Marcien, pour la publication & reception du Concile de Chalcedoine.
„ Ce nom, dit le P. le Brun, dans fon Explicaitor. deî Ceremonies de la Jlfefe Tome I I . a fub-
, , fifté, & a defigné durant long tems ceux qui Croient unis à l'Eglife Catholique; & depuis le S c h it
„ me des Grecs, il fignifie ceux qui font unis au Patriarche dc Conftantinople &c. ••C-i ) Peiudregmaj Bvirriuiicmij jwîmilol/ iOmi reixpi ijnîe treer priesj j»im«•è/ «cr Pedriidmexruumni ;f mitiidrme^ituter idllaisig oimdi.um i'irefliriHm in fummum Gabr. Sion. de Relig. &
mor. Orient.
O o