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S26 III. D I S S E R T A T I O N SUR LA
Chrift. A l'égard de la Fncejjîm des Dms, C]ue les Diacres & les Clercs font
autour de l'Auiel, en chantant le Corps du Seigneur- ^ le Sang de h redemption
eß en préfince, auquel tems les fidelles fe profternent, il e(l inutile de repeter
tout ce cjui a été dit en parlant des Grecs. Le P. le Brm (a) jullifie ces u-
&ges, mais avec cette diftinäion , „ cjue les Ceremonies qu'ils cblervent
3, fe font avec une veneration qui peut tromper le peuple peu inftruit font qui
„ (candalife les Voyageurs ". Il eft bon de mettre ici les ceremonics des Armeniens.
„ A l'Offertoire, dit Toamefort, un de ces Voyageurs fcandalilés , le
j , Prêtre va prendre le Calice ôc la Patene en ceremonie . . . (uivi des Dia-
„ eres & des Soudiacres . . . Le Prêtre, précédé des encenfoirs, & au milj
, lieu des flambeaux & des inftrumens de Mufique (les §uechouez) porte les
„ Efpeces en procefiîon autour du Samäuaire. Alors le peuple mal inftruit
„ fe profterne 8c adore les Efpeces non con&crées. Le Clergé encore plus
„ coupable chante à genoux le Corps du Sei^eur &c. Il femble que les Ar-
„ meniens ayent pris cette abominable coutume des Grecs &:c". Dans cet
ufage ß ahomaahk felon Totmiefort, il regne un défaut d'inftruâion , & ce
défaut (ê peut voir afles au long dans une Dilfertation du P. le Bnm.
Je ne dois pas oublier auffi, que des Grecs eux-mêmes fe fervent d'une diftinction
(c) de Culte pour juftifier cet ufige.
„ Au baifer de paix, {d) le Diacre ayant reçu la paix du Prêtre la porte au
„ premier du Chceur, un du Choeur la porte à un des Laïques , & un des
„ Laïques va faluer une des femmes, qui eft ordinairement une des plus âgées.
3, Enfuite ils s'embraflent tous les uns les autres fans fè baifèr à la joue. Cela
j, fe fait de même dans les Eglifès des Armeniens Catholiques, comme dans
„ celles des SchiCnatiques ". A la Confécration, le Prêae prononce d'abord ces
paroles: prenemt le pain dans fes mams dhrirwt ^ ßrvr^r, immortelles, Jans tache ^
fir fit mt le fotmir de créer, il h henit, rendit graces, h rompit, le donna d fes
Vifciples &c. Après la Confécration levant le voile qui couvre le Calice Se
prenant l'Hoftie, il dit, aß« ^ue par ce moyen ce pain heni foit fait nêritallement
le Corps & c . C'eft ici qu'il faudroit remarquer que les Arméniens ne tiennent
la Confécration pour faite qu'après l'Invocation avant ces paroles de la Liturgie;
alors la Confécration du Corps é'd« Sang de Jefus Chriß eß achevée. («) Cette
difcuflion appartient au P. le Bnm.
Avant la Meife les Armeniens font une procefEon de foi, qui commence
par un exorcifme, & finit, dizlel'. Monier, par une confeflion de toutes
fortes de crimes les plus capables de choquer les oreilles chaftes.
Comme les Armeniens, non plus que la plupart des Orientaux, n'ont point
de Melfe particulière pour les morts, on ajoute feulement quelques paroles
à la Liturgie pour l'amour d'eux, (ans prendre les ornemens noirs. Quelquefois
même, nous dit le P. te Brm, on prend du rouge pour cette Melfe,
fms pourtant s'y afujettir de telle maniéré ^u'on ne fe ferse aufß de quelques
autres
fes Litur^iti. Je crois pouvoir remarquer ici , que le célébré antagonifte du Port-K.oyal, a.indc
Miniftre ä Charanton a regardé TEutychianirme des Armeniens comme une preuve qu'ils ne croyent
pa^ 8f qu'il n'efl pas même poffible qu'ils croyent la Tranfubftantiadon. Voy. ià RtpanC» À U
Pcrpi:mi t» fri Scc. '
(") Ibid. paç. i8î.
0) Tbid. paç. 187. 1S8. & 190.
(O Voy. Ibid. citation de CJaùrifl Je Philadelphie,
(ä) Copie' du P. U Bru» ubi fup. pag. aoo.
(0 Le P. U Bruu ubi fup.pag. m. Se fuiv.
R E L I G I O N DES GRECS. 227
^res couleurs <voyantes. ,, L'ulâge, continue-t-il, de ne rien joindre de lu-
, , gubre à la Mellè célébrée pour un défunt vient . . . de h-incienne coutu-
„ me des Chrétiens, qui regardoient la mort des fidelles comme un jour
, , de triomphe & de joye".
A l'égard de ce qui concerne particulièrement la Communion ; (êlon la
Liturgie Arménienne [a) les Prêtres donnent aux Diacres l'EucharijUe dans leurs
wains. Ils font les feuls qui la donnent trempée toute entiere dans le Calice ^ qui
m prennent les parcelles a-vec les doigts pour les mettre dans la houche des fidelles
qui la Kfo^vent dehout. Ils donnent la Communion aux enfans- nouvellement
baptilés, {h] en trempiint un doit dans le Calice &: mettant enfuite
ce doit dans la bouche de l'enfant. L'antiquité de cet u&ge eft remarquable,
mais il eft plus remarquable encore, que l'Antiquité n'ait pas connu les
<i;) fuites fàchculès de cet ufage, que l'on a (i bien connues dans la fuite chez
les Latins.
A ces uiages il faut ajouter divers abus par rapport à la Communion,
Le P. Monier ic plaint que les Communions font rares parmi les adultes,
i^ue pluheurs paflênt des années fans communier, ou ne communient que le
Samedi làint & le jour de l'Epiphanie. Toumefort d i t , que la plupart des
-Arméniens fe prcfentent à la Communion fans préparation , qu'on la donne
aux enfàns de 15. ou ans fans Confcflîon.
Pour donner le Viatique aux malades, le Prêtre doit être précédé de la
croix & de l'encenfôir. Il doit reciter des Pfeaumes, des Epitres, des Evangiles,
& le Symbole de la foi avec le Trifagium. On obfêrve, dit le P. Ma.-
nier, dé ne donner la Communion, même aux malades, que quarante jouis
après la précédente Communion.
Les Arme-nipna taptift-nr AA la ^manière fiiivjjntc. Je ne m'attêtc pas au reproche
qu'on leur fait d'attendre à baptifer au huitième jour après ' la naiffance:
à caufe de quoi on a voulu les accufêr de ne pas croire le Péché originel.
Voici donc la ceremonie. Celui qui doit adminiftrer le Baptême reçoit l'enfant
à la porte de l'Eglife qui eft fermée, recite là un Pfeaume & quelques
prières, à quoi il ajoute l'exorcifme répété trois fois en fè tournant vers l'Occident.
Enfuite fe retournant trois autres fois vers l'Orient il feit, & cela trois
fois, des queftions fur les articles de la Foi Chrétienne. La porte de l'Eglife
s'ouvre après cela: on marche vers les fonts. Le Prêtre oint le petit enfant
d'huile, bénit l'eau, y plonge le Crucifix & y verfe le Chrême. Après
ces ceremonies, le Prêtre qui baptife, demande le nom de l'enfànt. Se
eu le nommant le plonge trois fois avec tant d'exailitude, qu'au rapport de
Ricaut, &c chez les Armcniens & chez les Grecs, lors que les fonts font trop
petits, le Prêtre "obferve de faire paflér l'eau baptifinale avec fa main fur tout
le corps de l'enfîmt, afin que cette eau touche & régénéré chaque membre en
particulier, & faffe de l'cnfint comme un autre Achilles , invulnerable partout
& capable de refifter p.ir cette ablution détaillée .i tous (d) les traits du Demon.
Je ne dis rien de la formule du Baptême repetée à chaque i.nmerfion.
J'ajou-
(A) Le P. !c Bru» ubi fup. pag.
(i) On peut voir la con form i ce de cet ufage avec l'Aniquité dans le P. le "Brm ubi fup.
(c). Une de ccs fuitts étoit que Jc5 petits enfans pouvoient rejetter l'Euchariftic. Malgré cela on les
communi.Mt encore avec l'Efptce <jii' c'teit dam le Calice, au commencement du douzième Gecle.
(d) Ou fait la lablc d'Achille: fi l'on veut prclllr li comparaifon du fidelle à ce Héros, il ne fera
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