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RELIGION DES PROTESTANS. 395
coupes, c\ai\ diftribue de ntême. Ailleurs, comme à Geneve & en Suifle,
ou ae (c range pas autour d'une cable ; en quoi l'on prétend que les premiers
Reformés ont voulu imiter Ja Ceite ^ie f t J . C- aifec [es Apôtres. On
y pa(Iè en revue devant deux Miniftres, dont l'un donne aux Communians le
morceau de pain myjlifte & rep-éftntatif ^ l'autre la coupe, ou un (împle verre
contenant du vin. Si le communiant fe trouve avoir une repugnance invincible
pour le vin, la Difcipline des Eglifes Reformées de France (<») permet
de le communier feulement avec l'elpece du pain. Pour ctre admis à la
C«ne il faut avoir atteint les années de difcretion. En quelques Pais on annmce
publiquement ces jeunes Catechumenes. Avant la premiere Communion
ils font tout au moins examinés dans le Confiftoire. La Communion
a fbn formulaire liturgique , qui commence par un diicours fur l'inftitution
& le caradere de la Cene , & lûr les devcàrs des Communians. Après ce ditcours
les Communians fe rendent à l'^idroit où iis doivent recevoir la Cene
i les hommes les premiers, les femmes enfuite : & pendant que la Cene dure,
le ledeur, qui en même tems eft chantre, lit alternativement divers chapitres
de la Bible & fait chanter pluHeurs Pfeaumes. Ce ledteur eft un Laïque,
{buvenc même un arti(àn, ou tout au plus un maicre d'école. A Geneve &
en divers autres endroits où la Religion Reformée domine , des Propofans
font ces ledurcs. Toute la Communion finit par une priere & par une
exhortation plus ou moins longue, telle enfin que le Miniftre le juge à propos
: à quoi on ajoute pour conclusion le chant du^ Cantique de St. Simeon.
La folemnitc des Dimanches confifte en trois Strmons prechés régulièrement
tous les Dimanches par trois difFérens Miniftres. Avant le Sermon le
ledeur dont j'ai padé lit qu^ques chapitres de la Bible & fait chanter deux
ou trois pfeaumes. Enfuite le Miniftre monte en diaire, ordonne le chant
d'un autre pfeaume, après quoi il rcrire la priere qu'il a lui même compofee.
Immédiatement après la priere il ouvre la Bible & y lit le texte qu'ii doit
expliquer, ou paraphrafer. Le Sermon ayant duré une heure, & quelquefois aufli
beaucoup plus long tems, le Miniftr«, qui l'a prononcé, tait une feconde priere,
mais auparavant il recommande aux prières des fiddles les malades, les affligés
La priere fiite on chante im autre pfeaume, & le Miniftre congédie
enfin les fiddles en leur donnant la benedidion. Si quelqu'un me demandoit
des reflexions fur cet exercice de devotion , je lui dirois que les mêmes
défauts qu'on remarque ailleurs s'y trouvent mêles,
A l'égard des autres fcremnités.'ïttts^fe reduKent à un ou deux jeûnes qui
reviennent tous les ans, &: à quatre Fêtes folemnelles, qui font Noël , Pâques
, Pentecôte, l'AfcenCon, auxquelles on peut ajouter le premier jour de
l'année chomme en plufieurs Pais Reformés.
J e finis cette petite Differtation par une remarque où je prétens rendre juftice
à la Difcipline de ces Eglifes Reformées, contre ceus des autres Communions
q u i , faute de la connoitre, accufent les Reformes de beaucoup de relâchement
for cet article. Leur Difcipline eft tics fage & même fevere en plufieurs
citconft.inces. Pour s'en convaincre , on doit lire dans celle des Egli«
fes Reformées de France les chapitres qui traitent des Miniftres, des Confif^
toires & du mariage. Elle recommande affés generalement la modération
cvangelique , & je vais en donner pour exemple l'article 2.3. du dernier
Cha-
(«) D</t.;;i»( &c. nbi fup. Ch. XII. Articls VII