
I ( -Hüf
I t,
m
III. D I S S E R T A T I O N SUR
à droite en entrant, il y a une autre facriftie, qui fert de trcfor. . . . Ordinairement
il n'y a qu'un Autel dans chaque Eglife. . . . Le Choeur n'cfl:
„ que pour le Clergé, les Laïques n'y entrent point. Il n'y a point d'autre
j, liege que la chaire de l'Evêqiie placée à gauche en entrant. . . . S'il s'y
„ trouve quelques autres Evêques , on leur porte des chaiies qu'on place à
„ côté du fiege Epifcopal. . . . Tous les autres fe tiennent debout ou à tef-
„ re les jambes croifées à la maniéré du pals. Il n'y a ni fiege, ni lutrin fixes
5, pour les cliantres, & quand on veut faire les lectures, on porte un pul-
3, pitre pliant qu'on place au millieu, fur lequel on met un grand voile orné
„ qui couvre tout le bois. Il n'y a pas non plus de chaire fixe pour le Fré-
„ dicatenr. Quand il doit prêcher, on place communément la chaire à la
„ porte du Choeur : mais le Patriarche prêche dans le Sanduaire. La troifie-
„ me partie de l'Eglilê . . . & la quatrième . . . n'ont rieu qui les diftin-
„ gue . . . fi les Eglifes font pauvres, le pave eft couvert de nattes, ou de
„ beaux tapis, fi elles font riches . . . & pour ne rien gâter, on a près de
„ foi un crachoir ". Cell peut être pour la même raifon, que l'on ôte fes
lôuliers à la porte de l'Eglife.
Dans les villes où les Armeniens font un grand commerce, les Eglifes y font
ornées de belles peintures, & de riches tapiflèries, principalement le Sanduaire,
qui hors du rems de la MefTe efl couvert d'un beau rideau. Les vales &
tous les ornemens n'y font pas moins riches, & pendant que les Grecs ont à
peine deux miferables bougies, pour éclairer le Prêtre qui dit la MelTe, tout
eft éclairé chez les Armeniens de belles illuminations. C'eft ainfi que Toimefort
nous le dit.
: Continuons le détail dés uCiges qui concernent l'Eglife Arménienne. Je fuivrai
prefque toujours le P. k B<-in<- H " " J " ^"us des UHices l'Autel demeure
découvert : pendant la Meffe il eft couvert. Les Autels, fuivant le P. Mcmier,
font petits & fans Reliques. Autrefois on n'y mettoit que la Croix & le Livre
des Evangiles. Depuis long rems les Armeniens, à l'imitation des Latins,
y mettent des chandeliers, fouvent même ils en mettent plufieurs & chargent
les gradins de Croix. Pendant la Meflè on voit brûler plufieurs lampes, il
en brûle toujours une au millieu du Sanctuaire , 6c les fidelles offrent des
cierges pour les faire brûler pendant la Meffe. Celles dont le P. /e Brm donne
une defcription abregée, felon Meff. de Nointel & Tamrtiier, (emblem avoir été
célébrées par des Armeniens reunis. „ Il eft rare, dit le P. Mmier , qu'on
„ célébré deux Meffes en un jour dans la même Eghfe, mais on n'en dit ja-
3, mais qu'une fur chaque Autel. . . . On n'y célébré que des Meflès hautes,
„ & toujours à la pointe du jour, mais la veille de l'Epiphanie & la veille de
„ Pâques les Meffes fe difent le foir ". Le Crucifix eft peint ou figuré ; rarement
il eft en relief. Les ornemens & l'habillement des Prêtres font, du Prêtre
non marié, la robe noire & le capuce de même couleur , {a) des Prêtres
mariés, la foutane bleue, un manteau noir par deffus & un turban bleu (lir la
tête. Le Prêtre celebrant a la tête couverte d'une mitre furmontée d'une croix
haute. Cette mitre, ou ce bonnet s'appelle Saganard en Armenien, L'aube
de ce Prêtre eft étroite & courte. Les Diacres en ont auffi une, & fins ceinture.
Us ont l'étole lut l'épaule gauche, ornée de croix, pendante également
par
( t ) Il faut Te rcflouvenir ici, que les Armeniens, non plus que les antres Orientaux, ne £ê marient
pas après avoir reçu la Prètrife.
i f - ë l