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382 D I S S E R T A T I O N S SUR LA
& je donnerai ici un petit détail de la croyance particulière du parti, pour
pafler endiite aux u&ges religieux.
Ils
^«.v ames foibles. V. Hofpin. ubi flip. p. 1 5 1 . La premiere Confeffion de Foi de C a l v i n , F a r e l& Virct au
nom des I-gUfes de France eft de l'an 1 5 } 8 . On y trouve ces paroles touchant la Cenc. „ La vie fpi-
„ rituelle . n'efl pas feulement en ce que J . C . nous vivifie par fon efprit, mais suffi en ce q u e,
„ par la vertu de ce même efpric, il nous fait participer i fa chair . ^ . qui nous nourrit à la vie éterr
„ nelle. . . a i n f i les Fidellcs ne communient pasmoinshUchair&au fang qu'à l ' e f p r i r ,& poiTedcntainfiJ.
„ C. entier". On peut voir le paiïage dans Ifofpinieti ubi fup. pag. i p p . Buccr ne s'expliqua pasd'u^
ne manière plus intelligible dans la Confeffion qu'il donnaen l'année 1 5 4 4 . On trouve cette Confeffion dans
Hofpin. u b i f u p . p . ^ u . & r f u i v . V o y . a u f f i c c q u e M . Bofîuet y cenfuredajisfon Hiß. des Farial. See. L. V I.
Ceux de Zuricoppofei-ent en 1 5 4 5 . leur Confeffion apologétique à la petite Confeffion que Luther avoit donnée
l'annce d'auparavant. Ils ne craignirent pas d'accompagner cette Confeffion apologétique d'une prtTace, oà
L u t l i e r , cePcrede toute la Reformation eft traité d'une maniéré bien dure. V o y . Hofpin. ubi fup. pag.
544. Mais Luther ne demeura pas fans répliqué dans une lettre qu'il écrivit au Surintendant de Breme,
dans laquelle le Réformateur piqué parodioic contre Zuric & les autres Sacramentaires le commencement
du Pfeaume premier. Lafco gentilhomme Polonois &: premier Miniftre (prapofitus ou Snrintcndant) de
PEglife des Proteftans éuangers de Londres, donna auffi une Confeffion de Foi en l'année 1 ^ 5 2 . Long
îems après on vit celle de Frederic I I L Comte Palatin &: Eleaeur de l'Empire. Celle que Beze &
Farel portèrent aux Lutheriens a[Temblés à Wörmes eft de l'année 1 5 5 7 . Elle eft toute Lutheriene: car
on y dit „ que le corps de J . C . eft waiment & certainement rendu préfent avec les fymboles, qui ne
„ font pas de fimples lignes &:c. " V. Hofpin. ubi f u p . p . 4 5 i i f u i v . J e nefai li cette Confeffion différé '
beaucoup de celle que les^Reformés de France dreflerent en 1 5 5 p . qu'ils préfenterent à Charles IX. en
15<ÎI. au Colloque de PoifTy. On y fit dans la fuite quelques cliangemens & même quelques additions,
mais peu importantes, furquoi on peut voir le V I I I . Synode National dans les ^Ùcs d<s Synodes
8cc. T . I . p. 1 1 5 . & fuiv. Les libraires, qui ne manquent jamais de faire valoir leurs éditions, avoienc mis
Iwdiment au tin-e de la ConfeÛions revue Bcc. Le Synode de Montpellier tenu -en 1 5 9 8 . le défendit^
l'on en fent affés les raifons. Il y a âparence que dcs-!ors on craignoit d'être accufé de variation,ou
du moins que l'on prenoic les devans pour l'amour des ames foibles , puifqu'un Miniftre nommé Sulvar
entreprit en Latin l'harmonie des Confëffions. Le Synode de V i t r é l'appelle «« excellent oavrage. Goubrt
la traduifit en François & l'accompagna de fes notes. Je trouve digne de remarque, que fous les
yeux des R o i s de France tous Catholiques,on ait ofé inferer dans la Confeffion,que le Pttfe eß l'j4ntethriß
té- le fils de ferditiofi. Le Synode de C a p tenu en itfo? r.oi ^ouvciti uidonna que cet
artidc fcroit le 5 1 . de la ConfciTiuii dt Toi : mais dans 11 fuite ces maniérés de parler outrées furent défendues
de la pai't du Roi au Synode National d'Alcnçon en 1 6 5 7 . même Synode de Gap déclai-a
auffi que la vocation des premien Reformateurs étoit une vocation extraordinaire, k l.iquclle Dieu les avoit
pouffes imerieurement, Voy. ylSlcs des Synodes &c. pag. 259. T . I. Les Suiffes firent une autre
Confeffion en l'année 1 5 0 5 . pour fe mettre a couvert des reproches de Weftphale & de quelques autres
Luthériens, qui leur reprochoient qu'ils ccoient plus ou moins heretiques dans prefque tousles Dogmes
de la Religion : mais Bafle ne jugea pas à propos d'enti-cr dans les mefures des autres Suiffes, parce
qu'une Confeffion de Foi nouvelle ne leur paroiffoit d'aucune néceffité. Les Eglifes des Païs-bas en
dreffcrent une cette même année 1 ^ 6 6 . pour être préfentée à l'Empereur Maximilien I I . elle f u t confirmée
Si ratifiée en 1 5 7 9 . par un Synode. Cette même Confeffion fut revue en i f i i p . par ordre du Synode
de Dordrech. Comme le principal but des Reformés, & fuitout de ceux de France, avoit toujours
été de fe rtunir avec les Lutheriens, pour rendre la Reformation plus generale & la mettre mieux
en état de faire tête aux Catholiques, on s'en étonnera moins fans doute des raenagemens & de la
politique de ces Reformes à l'égard des Lutheriens dans plufieurs Confëffions de Foi : mais cette politique
n'avança pas les affaires. Les Lutheriens , bien loin de fe reconcilier, regardoient toujours les
Calviniftes comme un parti mal réglé où chaque Eglife avoit fa Confeffion particulière. Ce fut en
pâiTÏc pour fe juftifier de ce reproche que les Calviniftes s'afTemblerent à Francfort en 1 5 7 7.
pour convenir d'une Confeffion de Foi que l'on put oppofer à celle d'Augsbourg. Le Synode de
Sainte Foi renu en 1 5 7 8 . sprouva ce deffiein défaire à" dreßer tin formulaire de Confesßen de Foi commune
h tomes les Eglifes, & remit par un pouvoir très-ample la foi de tous fes fidellcs entre les mains de quatre
Députés qu'il nomma pour cette affaire. Si elle eut reuffi à la fatisfadion des deux partis , h
derniere Confeffion auroit très-certainement ruiné toutes les autres. Le Synode National tenu à Tonneins
en i ( î i 4 . reprit le projet d'une Confeffion de Foi generale & communeaux differens partis,dreffife
fur les différentes Confëffions des Eglifes Reformées. Voy. AUes des Synod. Tom. II. pag. 57.
J e n'ai point parle ici des Confëffions de Foi des Reformes (Calviniftes & Zvinglicns) de Pologne.
E l i I J 7 0 . ils en dreffi^renc une à Czenger, à laquelle on peut ajouter l'afte d'union de Sendomir entre
les Lutheriens, les Bohémiens & les Zvingliens. J e finis par le projet de D u Moulin, où je trouve
quelque raporr aux idées de d'HuiiTcau &: de Ponxt. Voy. ci-deffus à page j c p . S: fuiv. Il auroit
voulu une Confeffion de Foi generale drcftce fur toutes les autres, o ù , felon l u i , il falloir diffimuler
b rucotîp de chofes , fans la connoifTance defquelles on peut bien être fauve. A la vérité cet excès de
comnbifance ne fc-roit point admis dans les traités de paix que les Souverains font entr'eux : mais
auffi les Princes ne difputent que fur des clmfes vifibles & palpables. Dans le Chriftianilme les difputcs
de Rc-ligion ne roulent que fur des chofes entièrement hors de la portée de la raifon,obfcurcies
par les hommes à mefure qu'ils ont cherché ä les deviner. J'ai dit plus haut qu'il fcmbloit
que les Reformés craignifTent d'être accufés de variation dans leurConfe-ffion : mais il femble auffi que le
Synode de-Dordrech ne s'embaraffii guercs de ce reproche, puifqu'il dt'elara que les Confëffions pouvoi'enc
RELIGION DES PROTESTANS. 383
Ils rejettent les livres Apocryphes, c'eftâ dire ceux qui ne Ibnt pas du Canon
Hebreu de la Bible, ce qui n'empêche pas que ces livres ne faflênc partie
de la Sainte Ecriture chez les Catholiques. La Sainte Ecriture ert l'unique regie
de Foi & le fëul juge que les Reformés reconnoiflènt dans la Religion, ils
n'admettent dans le falut que la juftification par la foi (ans aucun mérite, ou
pour mieux dire, fans aucun concours des oeuvres. Les plus rigides Calviniftes
vont plus loin encore, {a) car ils établiflent cette rigoureu(è pvédelhnacioiî
des hommes & ce decret éternel de Dieu {h) en vertu duquel ils font ou fauves
ou reprouvés. Cette dodrine, qui renverfe fi abfolument la liberté, èc
deshonore la bonté de Dieu,a produit un nombre infini de Traités & d'objections
pour &: contre. Elle ell menie fi incompréhenfible & fi difficile à Ibutenir,
que fes défenlêurs font obligés de fe contredire quelquefois. Voici du
moins comme (c) ils s'expliquent dans une de leurs Confeflions. ,, Il eft: im-
5, poflîble que cette fainte fi^i foit oileufe en l'homme . . . nous parlons de
„ cette foi que l'Ecriture appelle foi ouvrante par charité, laquelle induit Thomj
, me à s'exercer és Oeuvres que Dieu a commandés par (à parole, lefquel-
„ les Oeuvres procédantes de la bonne racine de foi (ont bonnes & reçues
,, devant Dieu, d'autant qu'elles font toutes ûnûifiées par fà grace. Cependant
3, elles ne viennent point en compte &c. . . . nous tailons de bonnes oeuvres,
„ non point pour mériter, mais plutôt nous fommes redevables à Dieu pour
J, les bonnes oeuvres que nous hiifons c'eft lui qui met en nous le
„ vouloir &: le parfaire. . . . Nous ne voulons pas cependant nier que Dieu
J, ne rémunéré les bonnes oeuvres, mais c'eft par (à grace qu'il couronne fes
„ dons. . . . Nous ne pouvons faire aucune oeuvre qui ne foie fouillée par
„ notre c l i a i r ^ auffi digne de punition". La foi n'eft point oifeufe en l'hommet
par confëquent l'action de l'homme concourt à b foi-.-cil«-induit i'htmimc à s'exercer
aux bonnes oeuvres, qui font reçues devant Dieu, parce qu'il les a fanctifices
par fà Grace: par confèquent la Grace coopéré avec l'homme, trop foible
à la vérité pour agir feul. Mais enfin il agit, n'ell pas un Etre créé pout
[d) obeïr machinSement à fon Créateur, après avoir été monté comme une
montre l'eft par l'ouvrier. Apres cela , comme fi l'on craignoit d'en avoir
trop dit , on ôte encore une fois à Thomine le pouvoir d'agir librement ;
mus fommes redevables à Dieu Scc. cejl lui qui rrut en nous k vouloir ^ le parfaire.
Enfuite on lui rend la liberté : Dieu re?tiimerc les bonnes oeuvres. . . . par
fa grace, mais ce font fes dons qu'il couronne, c'eft à dire encore une fois, que
la Grace de Dieu accompagne les oeuvres de l'homme. Dans la Confcifion
de Foi des Eglifes de France {e) on trouve les mêmes idées & à peu près les
mêmes
Ctre examinées de nouveau. Ajoutons i c i , que la fameufe addition de deux articles faite par ceux de Geneve
en ii549. & en 1 6 7 ^ . fur V imputation du péché d^Adam antérieure à la corruption, & jur l'envoi de
J . C. apre's le Decret d'Ele^lion, reprochoit en quelque façon l'inexaftitude à ceux qui avoient dreffi; h
Confeffion. Mais le prétexte véritable de cette addition étoit, qu'il fiUoft lier plus fortement les Théologicne
à l'Orthodoxie.
(<-.) Nudo Dei arbitrio homines in <eternam mortem pndefiinantur. Voy. Calvin dans VInJlitui. Chrétienne:
l'homme corrompu pécl\e volontairement, mais pourtant ncceUùremcnt.
(b) Voici l'article X V . de la ConfeJJîon de Foi des p.iis-Bas. „ Nous croyons que toute la lignés
„ d'Adam étant précipitée en perdition & ruine, . . . Dieu s'eft démontré tel qu'il e f t , à favoii' miferi-
„ cordieux & jufte. Mifericordieux, en fauvant de cette perdition ceux lefquels en fon confeil éter-
„ ncl & immuable il a élus & choifis par fa pure bonté en J . C. N. S. fans aucun égard à leui-s ccu-
„ vrcs: jufte, en 'aiiïant les autres dans leur ruine trebuckmcnt ou ils fe font précipités.
(c) Article X X I V . de la Confe[fwn ubi fup.
(d) Ur Jatiiis nmho jam /.t panre quierum. Lucret. L. V.
( f j Arc I X . V homme efl déchu par f t propre fame de l.i gr.ue qu'd avoit refue. . . . . . bien iju'H
D d d d d z ait