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R E L I G I O N D E S G R E C S . 233
Thcodoret a écrit la vie, lequel Maron vivoit au commencement du V. fic-
„ de. Cette opinion, qui a été fuivie par Brercwod, eft fortement appuyée
„ par le Jedlite Sacchini, qui pretend, auffi bien que les nouveaux Maronites,
que ces Peuples ne le font jamais (èparcs de l'unité de l'Eglife, & que
„ ce qui a donné lieu à croire qu'ils ont été dans le Scliifine, eft qu'on a pris
„ le renouvellement de leur reunion avec l'Eglife Catholique pour un veritable
retour à la Foi Catholique, &; que les erreurs c|u'on a trouvées parmi eux
„ leur ont été imputées, comme s'ils en euffent été les auteurs ; au lieu que
„ cela venoit des Heretiques parmi lefquels ils vivoient. Mais (^uoi que cette
„ opinion paroifle d'abord avoir quelque probabilité, elle eft néanmoins fans
„ fondement, & les témoignages {h) d'Eutychius Patriarche d'Alexandrie, de
i, Guillaume de T y r , de Jacques de Vitry & de plufieurs autres, font autant
„ de preuves évidentes, pour monftrer que cette Nation a véritablement été
), dans le parti des Monothelites : ceux qiii regardent le Monothelifiue com-
„ me une Herefie, doivent aufli regarder Maron comme un Heretique, quoi
,, que les Maronites le qualifient de iàint dans leur Office, L'on doit donc te-
„ nir pour conftant, que ces Peuples, après avoir été feparés de l'Eglilè environ
„ 500. ans, firent abjuration de leur Herefie, foit vraye ou imaginaire, en-
„ tre les mains d'Aymeric Patriarche d'Antioche, qui vivoit du tems de Guil-
„ laume de Tyr. Avant ce tems-là ils faifoient profeffion de ne reconnoitre
„ qu'une volonté Se qu'une operation en Jefus Ciàtift, quoiqu'ils avouaflent
j, qu'il y eût en lui deux natures.
Les Maronites ont un (c) Patriarche qui refide dans te Monaftere de [d) Ca-
5, nubin au Mont Liban, lequel prend la qualité de Patriarche d'Antioche. H
J, ne fe melle point de ce qui regarde le temporel ; mais il y a deux Seigneurs
„ qui prennent le titre de (d Diacres ou Adminiftrateurs, lefquels gouvernent
„ tout le pais qui eft fous la domination des Tuits, li «jui iU pa^rcm de grands
tributs. L'clcaion Je cc PaLdaiche fe fait par le Clergé & par le peuple, (e-
" Ion l'ancienne Difcipline de l'EgÜfe:" (Douze des principaux Prêtres, qui rcpréfentent
fans doute les douze Apôtres, s'aifemblent pour cette éleaion dans
le Monaftere de Canuh'm. Ils y procèdent par la voye du fcrutin: & quand ils
font tous d'accord, les Ecclefiaftiques & le peuple tous enfetnble la confirment.
Si le fcrutin ne reuffit pas, on procédé à l'éle£Hon par le compromis,
c'eft-à-dire que des 1 1 . Prêtres on en choifit trois pour faire cette éleftion, que
le peuple confirme enfuite. ) „ Depuis qu'ils font entietement reunis avec l'Eolife
Romaine, le Patriarche élû eft obligé de prendre du Pape des Bulles
" 3e confirmation. Il garde un perpetuel célibat, auffi bien que les Evêques
„ fes Suffragans ; & l'on remarquera, que de ces Evêques il y en a de deux
" fortes : car les uns font véritablement Evêques, ayant un véritable titre &
„ des peuples qu'ils gouvernent. Les autres ne font proprement que de fimples
Abbés de Monaftere, & ils n'ont aucune charge d'ames. Ces derniers ne
" portent point l'habit d'Evêque, n'en ayant aucune marque; mais ils font
» hi-
W-teA»/» Hiß. Sain.
(0) Emych. in ybind.
(c) Les Patriarches Maronites prennent d'ordinaire le nom de Pierre, .dit le P. SitnDK dans fes Remarques
furie Voyage de Dandini au Mont Liban, à caufe que S. Pierre a été Evêque d'Antioche. Le
Pape leur envoyé des Bulles de confirmation, comme aux Evêques d'Occident.
(d) CMubin mot corrompu de ccenobium.
CeJ Ces Diacres font proprement des Seigneurs & des adminiftrateurs du temporel. Voy. la raifon
l'origine de cet établilTemem dans les Kemarques du P. Simga fur le Voyage de Danàm.
Tome I I I . Pitrt. I. Nnn
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