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24 DISSERTATION SUR LA
chifmcs Heretiques aux Evcques, le(quels Catechifmes contiennent des erreurs
condamnées non feulement par le Siege Apoftolicme & le Concile de Trente,
mais aujjt pcir fes prédéceffews. (a) Il paroit aufli que le véritable deflein politique
étoit d'ériger autel contre autel. L'intérêt des Puifiànces Proteftantes
demandoit l'établiffement de leur Reforme parmi les Grecs fur les ruines des
Miffions & des Séminaires des Catholiques. Ils employèrent Cyrille ennemi
du Pape , & profitèrent de & haine jointe à fon penchant au Calvinifme,
pour tâcher de faire reuffir leur projet.
Finiflbns fur la reunion projettce des Grecs avec les Communions Proteftanille
Lucar. No
a donner l'abreg;é c
par le moyen de Cyrille Nous le trouverons une autre fois dans
notre chemin, lors qu'il 6udra de la croyance des Sectes Chrétion
tiennes du Levant. Supofé qu'il fut vrai que les Grecs marquent plus d'inclinates
pour les Proteftans que pour l'Eglife Romaine , on les rendroit peut
•être {¥) plutôt Anglicans que Calviniftes : mais cependant il iè trouveroit enfin
que deux caules empêcheroient leur reconciliation 6c la rendroient aulîî
peu [olide que tant de projets propofcs pour raprocher les deux Eglifes Grecque
&que Romaine. L'une efi; l'extrême i^g norance des .p eup. les q,u i les attache
CTrolïierement à leurs fuperftitions : enlôrte que Cyrille ne peut s'empêcher
de (c) le reconnoitre. Or ce penchant à fa fuperftition leur donneroit tou^
jours de l'éloignement pour une Religion , qui , fous prétexte de garantir
de la fuperftition, ne permet à fes peuples qu'un culte dépouillé d'extérieur,
uniquement fpirituel, à peine capable de fixer l'attention de ceux qui s'clevent
au dcffus du peuple. L'autre caufe e(l W l'ignorance des Pafteurs.
A ces deux caufes il en faut ajouter une troifieme qui eft la jaloufie des
T u r c s , laquelle porteroit les Infidelles à fe défier des liaifons que les Grecs
entreprendroient de contraûer avec les Proteftans.
D'autre côté l'averfion qu'ils ont pour le Siege de Rome en particulier eft fi grande,
que dans leur extrême ignorance, ih croiront tout ce qu'en •voudra, (e) dit
un Voyageur , pour^â qu'an n'exige point d'eux me foumifîon au St. Siege:
mais comme cela ne regarde que les perfonnes déjà élevées,ou qui ont vieilli
•dans les préjuges, on doit s'attacher aux enfans. Il faut convenir que s'il eft
jamais poffible de reunir les Grecs à l'Eglife Romaine, ce fera par les Ecoles
& les Séminaires, où les Miffionaires Catholiques s'employent à inftruire k
jeuneftè. En les inftruifint dans les fciences humaines, ils leur cnfeignent leur
propre Religion, les élevent dans leurs fentimens & leur donnent des impreffions
avantageufes au Siege de Rome, qui, comme on vient de le dire, cil
aux Grecs la véritable pierre d'achoppement. On a établi de femblables
Séminaires à Rome pour l'éducation des enfans des Grecs. Ce fut Grégoire
X i n . qui fonda pour eux une ( ƒ } Eglife & un beau College qui
fub-
U) Voy. ibid, la RcUtun des comphts dts Jefnirts ^c. Ceux qui la liront avec attention y remarqueront
ce que l'on avance ici.
(by Ct tjifi fait un peu revenir les Orient/tnx de leurs préjugés, e'ejl iju'ih voyenl parmi les Anglais sine
lÀîstrgie réglée, une difiipline Eeelcjiajiieitic une griinds devetim pour tes dimanches ^ les josirs de Fête.
Sans ceU ih atiroient bien de la peine a prendre les Réfermés pour des Chrétiens j on du moins ils
les prendroient pour des Chréiietss cjui n'ont conjervé nsslle infiitution de l'Eglife primitive. Ceft ainfi que
parle Rjcaut Préface de l'Etat préfent f^c.
(c) Jo Je puotejfe riformare la mia Chiefa lo farci molro volontieri, ma Iddio fa clie traBatur dt impojjl'
bill. Lettre il Mr. de îFilhem dans les Monumens atilenti^ucs e^c.
(d) Mihi difplicet Pajferes ^ Epifcopos nojlros tenebris ignoranlia dtrfergi &c. Idem ubi fupra.
CO Poulet Relation du Levant.
( f ) Tout y eft conforme à leurs ufai^es. Le maître Autel y eft bîiti à la Grecque. On y officie
en Gtïc : un Evêque Grec y fair l'Office , il confère les Ordres. De ce Seminaire ou envoyé des
Mif-
R E L I G I O N DES GRECS. aj
fubfilTe encore. Ceux qui voudront apprendre par quels moyens il feroit poCfible
d'ouvrir le chemin à une reunion générale des deux Egli(ès,fans autre peine
que celle d'inftruire avec loin de jeunes Grecs dans ce Seminaire & dans
ceux de Conftantinople & c , n'ont qu'à lire un {a) palTage remarquable par
plus d'un endroit, côté ici au bas de la page.
IDE'E G e n e r a k d e l ' E T A T d e /'EGLISE GRECQUE.
[h) 5, Cemme les Seiftes qui font aujourd'hui dans le Levant, font toutes
„ forties des Grecs, & qu'à la referve de quelques points particuliers, en quoi
j , elles font (cparées d'eux, le refte de leur créance & dç leurs ceremonies eft
J, commun, il ell néceflaire de traiter de la Religion des Grecs (ptoprement
„ dits ) avant toutes les autres qui en dependent.
„ L'EgliIê Grecque, qui efl; de la dépendance du Patriarche de Conftantino-
, , pie, n'a pas eu toujours cette grande eftenduë qu'elle a eue depuis que les
j . Empereurs d'Orient ont pris plaifir à diminuer les autres Patriarchats pour a-
, , grandir celui de Conftantinople. Ce qui leur a été d'autant plus facile à
5, exécuter, qu'ils ont été en cela beaucoup plus puilTants que les Empereurs
„ d'Occident, & que pour établir de nouveaux Evêchés, ou pour donner de
„ nouvelles Attributions ôc Jurifdidtions, ils fe foucioient fort peu du confen-
„ tement des Patriarches. Au lieu que dans l'Eglife Occidentale, les Papes fe
, , font rendus peu-à-peu les maîtres de toutes ces chofes-là. Se qu'il faut que
, , les Princes ayent maintenant recours à eux.
„ Il y a plufieurs Notices des Eglifes qui font foûmifes à celle de Conftanj
, tinople: mais comme elle font anciennes, & qu'elles ne font pas alFez con-
„ noître l'étendue que cette Eglife prétend avoir, nous en produirons deux
, , plus nouvelles, dont la premiere a été faite par un Grec peu connu, nomj
, mé (c) Nil us Doxopatrius, & rapportée par Leon Allatius. La feconde fe
, , trou-
Miiïionnaires dans le Levant.
(a) Le paiïage eft de Thomas à
pour le mettre ici.
Les Tefuites ont la diredion du Seminaire.
I ycfii cité pai- CUuJe Réponlc L. I V . ch. 6. Il cft trop long
ib) C'eft le P. Simon qui parle ici. J'emprunte de lui le premier Chapitre de Ton Hifloire Critique de
la créance ^ des coutumes des ^T^itions du Levant. Tout ce qui fe trouve diftingué du refte de la matière
par des guillemets, dans ces Diflertations fur la Religion des Grecs, appai-tient à l'ouvrage du P. Simon,
Co Comme ces d.'ux Notices pourront faire plaifir à quelques Ledeurs, je les rapporte ici dans la
verfion Latine feulement, & telles qu'on les trouve à la fin de l'Ouvrage du P. Simon.
N O T I C E D E S E G L I S E S qui dependent du Patriarchat de Conßantinopie,
par Nilus Doxopatrius, rapportée par Leo Allatius, Lih. L de Conf.
Eccl. Occid. ôc Orient, cap. 14.
1 . ^'"^yEfarea Cappadocia: habens Epifcopatus 8
2. ^__^Ephefus A f i i haliens Epifcopatus 54
3. Hciacka Thracia: in Eiu'opa, habens Epifcopatus
15
4. Ancyra Galatts Iwbens Epifcopatus 8
5. Cyzicus Hellefponci habens Epifcopatus 11
6. Sardes A f i x habens Epifcopatus 15
7. Nicomedia Bichynii habens Epifcopatus 11
8. Nica:a ejusdem Bithynii habens Epifcopatus 6
5. Chalcedon ejusdem Provincix fine fubditis.
ÏO. Side Pamphylii habens Epifcopatus 16
I I . Sebaftia fecundx Armenix, habens Epifcopatus
7
Ï 2 . Amafea Hclenoponti habens Epifcopatus 7. cujus
Epifcopatus em & ipfa Iberia.
I J . Mclicene Armenia; haljens Epifcopatus 9. ex
Tome III. Part. I.
quibus cft & Epifcopatus Cucufus , quö in
exilium mifTus eft aurea lingua Joamies.
14. Tyana fecundx Cappadocic habens Epifcopatus
5
15. Gangra Paphlagonice habens Epifcopatus 3
16. Theltilonica ThefTalice habens Epifcopatus-s,8
1 7 . Claudiopolis Honoriadis habens Epifcopatus;.5
18. Neocxfarea Ponti Polcmoniaci habens..Epifcocopatus
" 7
19. Pifinus fecund® Galatix habeijs Epifcopatus 7
so. M y n Licis habens Eplfcqpatiis 35
2 1 . Stauropolis Carix habens "Epifcopatus z6
zz. Laodicxa Phrygi® Capatian® habens Epifcopatus
1 r
i j . Synada Phrygix falutsris habens Epifcopatus io
14. Iconium Lycaonix habens Epifcopatus 15
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