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290 D I S S E R T A T I O N S SUR LA
„ il, que la Reforme doive aboutir à dcfroqiicr des Moines 6: à marier des
„ Prêtres . . . (a) tout finie en fe mariant, comme dans les Comedies".
Après le traite contre la Profeffion des Rcligieulès, Liidicr en fie un pour
la luprclUon des Ordres Monalliques des Couvens. il vouloit que les
revenus des Communautés Religieules fuflent employés à l'entretien des Pasteurs,
des Ecoles, des Vieillars, des Orphelins, des pauvres & des étrangers
&c. Ce qui ctoit en effet bien plus digne du Chriftianifîne que l'entretien de
une de gens inutiles & fbuvent mcme pernicieux à l'Etat.
- La Se£te des Anabaptiftes commença dans ce tems-là par Thmias Mmicef
Se Nicolas Storck. Je n'en dirai pas davantage piéfêntement. Seulement je
(c) remarquerai que Luther objedoit contre ces Sectaires, qui furent chafles de
Wittemberg, „ qu'ils étoient obligés de déclarer, de qui ils avoient reçu chat-
, , ge d'enfeigner , au lieu- de les recevoir à prouver la vérité de leurs ienti-
„ mens par l'Ecriture. S'ils difent,ajoutoiE Luther, qu'ils tiennent leur charge
„ de Dieu, qu'ils le prouvent par un miracle. C'elî ainfi que Dieu fe dé-
„ clare quand il veut changer quelque chofe dans la forme de la Million
Z'wingle , qui avoit^ycommencé comme Luther , continuoit de même en
SuilTe. Je laiffe le {d) détail des Conferences de Zuric. Le refultât fut qu'on
aboliroit la Dodrine &c le Culte extetieur des Cathohques Romains. Tout
fut fupprimé jufqu'à l'ulâge des (?) orgues, mais on, ne rejetta la MefTe qu'en
1 5 KÎ. L'année i y 2.5. fut aufli remarquable par l'établiflement de la Reformation
Lutherienne en Dannemarc & en Suede. Avant ce changement public
le Lutheraniûne avoir déjà commencé de lê faire connoitre dans ces- deux
Royaumes. Guftave Ericfon fit afl'embler les Etats de Suede pour le recevoir
&c pour abolir la vieille Religion. Olaus Petri, qui avoit apporté le Lutheranifme
de Wittemberg dans (à patrie, lui communiqua le Nouveau Teftanienc en
Suédois d'après la Verfion de Luther en Alleman. Ce même Lutlieranifhia
fe fit aufli connoitre en France & en Flandres. Jean le Clerc premier Miniftre
de la nouvelle Religion en France, & félon Beze reftaurateur des EgUfes
de Metz & de Meaux, fut brûlé pour avoir brifé les Images. En Pologne,
où le Lutheranifme (c maniielloit comme ailleurs, Sigifniond donna un
édit rigoureux contre les nouvelles opinions & défendit de lire les ouvrages de
Luther. En France le Parlement les condamna au feu,&: l'Univerfité cenfura
ceuxdeMelanchton. Malgré ces précautions le Lutheranifine fit des progrès.
L'abolition du Célibat des Prêtres enfèigné fie autorifé dans la nouvelle
Religion, commença de (c faire aufli connoitre à Strasbourg en 1 5 1 4 . 6c
fut goûtée de plufieurs Eccléfiaftiques de cette Ville. En Allemagne on esfâya
d'engager Clement V I L à promettre à la Diette de Nurenberg daflèmbler
un Concile hbre : mais le Pape fut inflexible à l'imitation de (es prédeceffeurs.
Son Légat donna pourtant quelques reglemens, qui furent peu agréables
aux Allemans, à caufe principalement qu'ils ne redreflbient que des
abus peu confiderables en comparailon de ce que demandoient les Lutheriens
& même beaucoup d'anciens Catholiques. Par exemple on ftatuoit dans ces
reglemens, qu'il n'y auroit point de felHns dans les cabarets pour les Prêtres
(a) Erafine dit à peu près la racme chofe dans une lettre que l'on peut lire à l'article Borre dans le
Diflionnairc de Bnyle.
(h) Traaatm de F.fco commnm.
. (c) Après BofTuet H'Jîoirc des Varht. L. 1.
Le 19. Janvier l-jij. & le . . Oftobre de la mSme année.
(e) Qui n'a pas laifTc que de revenir dam la fuite à Geneve Se en d'autres Villes Calviniftes.
RELIGION DES PROTESTANS. 291
tres qui affifteroiciit aux funeraillesi que les Moines ne feroient plus Curés,
nu on ne feroR point de quêtes ; qu'on ne piêchcroit point d'indulgences Can
1 approbation des- (a) Ordinaires; qu'on chatieroit les Prêtres Concubinaires &
quon proccderoit contre les Religieux & les Prêtres qui fe niaricroient • qui
e nombre des Fetes feroit diminué. Le plus important des articles étôit celui
qui ordonnoit aux Prêtres de s'appliquer à la ledure de la Bible En Suede,
le Roi Guftave s'empara des biens des Eccléfiaftiques & des richeffes des
tgliles : mais 1 ouvrage de la Reformation ne s'y acheva qu'en 1 1 z 7 A Wittemberg
Lmhr & Carloflad continuèrent de fe brouiller ju&u'i devenir ennemis
- ^ .,. , , r. n , 'r- juluuil ucvenir ennemis
irréconciliables. Carhfiai fut même obligé de fortir de Vittember<r au commencement
de l'année & de fe retirer à Orhmmi, où il fut élu Minillre'
& comme on le foupçonnoit d'y (i) favorifer les Anabaptilles & les païfans qui
setoient fou eves fous l'autorité de la doûrine de ces Fanatiques , l'Eledeur
envoya Luther d Orlemund pour y pacifier les troubles. Luther paffiint i Tene
prêcha violemment contre Carlollad fans le nommer, mais en le défimant
fi bien qu'd etoit impoilible à celui-ci, qui étoit préfent, de s'y méconnoitre.
Carlollad sen plaigmt a lui fur le champ (.) & après lui avoir reproche (es
variations,s offrit auffi tot de prouver publiquement ce qu'il avançoit. Luther
le défia: Carloftad accepta le défi, en recevant pour gage du combat un
ecu dor que Luther tira de fa poche: après quoi ils fe donnèrent la main &
burent a la fante l'un de l'autre. Cependant Luther ne voulut plus avoir de
communication avec Carlollad. (i) Il refufa abfolument de le voir & de
conferer avec Itii à Orlemund, Lmher fit chaffer Carhflad bientôt après. Carlùjtad
le retira a Strasbourg & fit imprimer deux livres à Balle Ces ou
vrages furent défendus à Zurich & à Strasbourg. Carhflad ne foutenoit pas
feulement, que le Corps & le Sang de J . C. ne font point dans l'EucharilHe,
Il vouloir aulli que J . C. en prononçant ce mot hoc ceci , au lieu de défigner
le pam, (e) fe fut montré lui-même à fes Apôtres
Oecolampade fe defroqua pendant ces troubles & fur le premier Miniftre
de lialle, après avoir cte quelque tems Curé, avant que de paffer dans la Reforme.
Il fotmnt contre les Lutheriens, que les paroles Êicramentales,«« efl
mm Corps, renfcrment leulement un feus fymbolique Se figuré.
Zwingle fe déclara auffi pour le même fcns, en expliquant ces paroles
Cl ejl mm Corps , ceci J J g , l i f e , ou npréfente Km Corps. On d o n n a le nom' de
Sacrametitams a ceux qui fe déclarèrent pour ce fcntiment. Zwingle en a
donne l'explication dans un Traité de la -vraye & àe la faife Relimn & dans
un autre qui porte pour titre (ƒ) du fecours de tFjicharijUe, tous deux publiés
en i5i<r. Un fonge (g) tira Zwingle des difficultés qu'il trouvoit i fou
expli-
(4) C'eft4-dire les Evêques Diocefiins.
(.b) Vide Hofpin. Hîll. Sacram. pair. pag. yo. .
W Idem iW. Hofpinjen ajoute c,ue a««», D„a£„r L„therien a voulu fiirc palTer cette entrevus
de r mkr & i Crioftad pour un conte : mais ,1 le refute par de fort l»nnes raifons.
(d) vm, m'iu,fi,f,,a,
Hofpmiamis ubi iup. pag. 51. ' '
(e) Hsfpimanm ubl lup.
( f ) SitbfiMim de Ei«kirij}ia.
(D Voici le longe, tel qu'Hofpinlen le rapporte, part. î. Hijl.n S«»»,^. pag. Zwingle fe
trouvoit fort embaraffe a foutenir l'opinton c,u'il avoit embrace, lors qu'un efpri^, blanc ou noiï apparut
en fonge au Réformateur & le tira de fa peine en lui indiquant le palTage de l'Exode ciiaC
kll. 1 ' ^ ™ » ƒ la P.,,.., c;ell-ll-d,re eu eft le /g.,. Sur cela le Reformateur S'éveille chamaé de la
d&ouvene fort du lit, va examiner le p^iTage & l'allegue i fon adverlaire. Ce palTage lui fournit la Inatiere
dun long difcours qui fernt il didiper les tenebres de fes auditeurs. Aurefc il eft à remarquer
r ' J u S"» ' • f l "" ™ P" '''= • cm"'» » traduit B o f a L.
II. de 1 H,f. fmM, m par celui d'<Jfrt,,niais par celui de çmfM«- ou plutôt Ce
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