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RELIGION DES PROTESTANS. 347
fous le nom du Prince. On peut appeller du Confiftoire au Souverain, mais
le Senat Ecdefiaftique juge (ans appel, & il peut y avoir auffi revifion dans le
Supreme Cmßßoire des caufe jugées dans les deux autres.
Les Minières inférieurs de l'Eglife Lutheriene font compris generalement
{ a ) fous le nom de Clercs. Entre ceux-ci on devroit compter fans difficulté'pour
les premiers ceux {h} qui font établis & gagés pour inllruire la jeunelfc.
Emploi néccffairc&difficile, qui demanderoit des gens rafinés, capables de penetrer
dans tous les replis du cceur, au lieu qu'il eft communément occupé
par des perfonnes fans éducation & fans connoiffance. On devroit bien fe
reflôuvenir que l'Ecole eft un Seminaire où commencent de fe former les Princes
& les bourgeois, les nobles 8c les roturiers, les philofophes & les artifans,
les fivans & les généraux d'armées, les conquerans & les inventeurs des arts,
enfin les gens de bien &: les firipons, les juges & les criminels, (c) Un
Alleman judicieux a penfé tout ce que je dis ici, & je ne croi pas que perfonne
refufe de foufcrire à fon jugement. Les autres Miniftres inférieurs fönt les Sacrilbins,
les Marguilliers,les Chantres Se les Organiftes &c. Il appartient aux
Pafteurs d'examiner la conduite 8c la capacité des uns 8c des autres : l'examen
fe fait en plein Confîftoire.
Des condudeurs de l'Eglife Lutheriene nous allons paffer à l'affemblée
qui la compofe. En entrant dans l'Eglife , le fidelle Lutherien doit élever
fon coeur à Dieu : comme il y a toujours quelque ceremonie
dans les chofes qui en demandent le moins , voici la forme extérieure
de cette petite devotion préliminaire. Le Lutherien fait une priere jaculatoire
ayant le chapeau devant fon vifagc , la Lutheriene la fait de même derriere
fon évantail. La même chofe s'obferve en fortant de l'Eglife. La priere ordinaire
de ces fidelles, c'eft,dit mon Auteur Saxon,l'Oraifon Dominicale: mais
comme il n'arrive que trop au Lutherien, ainfi qu'aux Fidelles des autres Communions
de hriifquer cette devotion, il fait lui-même, dans le Chapitre qui
traite des CiJWes, une paraphralc des trois premieres demandes de fOrailon
Dominicale pour les dévots de fa Religion. Un autre Ecrivain Alleman a trouvé U
maniéré âs frier fous le c j a p « « fi importante, {i) qu'il en a fait un chapitre exprés
dans fon Rituel Ecclefiaftique. Ces ColkSes que je viens de nommer (è
chantent : perfonne n'ignore que ce font des prieres deftinées à certaines circonftances
de l'année 8c aux Fêtes du Calendrier des Lutheriens. Le Fidelle
Lutherien étant dans l'Eglife doit s'y acquitter de toutes les devotions établies
dans fa Communion: je vais les détailler par ordre. D'abord il faut remarquer
comme en paflânt ; qu'ici comme ailleurs l'on compte beaucoup fur l'o^aj
p{MW,c'e(l-à-dite fur le mérite intrinfequedes pratiques de devotion acquittées régulièrement
comme un compte s'acquitte par un débiteur qui voudroit bien
refter infolvable avec honneur. Vapus operatum fuppofe que tout a û e de devotion
eft virtuel, 8c que fans contribuer du fien, celui qui s'acquitte de cette
dette religieiife ne laiffe pas de faire fon devoir devant Dieu. Toutes les Religions
(A^ Nmim ClirimHta vtmml, & fub mimmo dmmmi crdint ctmfrihiiiJMHr. Carpx.. ubi ftp;
<b) On le! ippelk en Alleman 5c4»Wf(»(r<, Miniftres d'Ecole. En Dannemarc les ecolcs font auffi
feblies par l'Autorité EcdeGaftique. Les SHmitrÀm ou les Imniani mftillent les maîtres d'Ecole a,
ptïs les avoir examiné. „ ,. ,
(c) Dans Carpzovius i» Jtmspr. Confipr. ubi fup. , . .
(d) Voy. Hiß. dis Ceremmicl Eecle/iäfliipiis de Saxe. L'Auteur du curieux chapitre qui porte ce titre
s'appelle CJTO'. L'heureufe penetration de cet auteur lui a fait t r o u v a le même ufage de devotion dant
la maniéré dont Moife fe cacha le vifage devant le buiffbn &c.
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