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568 D I S S E R T A T I O N S SUR LA
baptifés, on nc laifleroic pas <jue de leur donner le Baptême, parce qu'un ccmoignage
de cette nature ell cenfé douteux. Dans un danger de more on nc
bapti(è pas un enfant avant qu'il foit entièrement forci du fein de fà mere. Enfin
l'on n'y baptife point des adultes fous, ou furieux, à moins qu'ils ne reviennent
dans leur bon fens, & qu'ils puiflent être inftruics dans les principes
du Chnftianifme; En Suede {a) le pcre n'aflîfte pas au Baptême de fon enfant,
ou du moins il n'y affilie pas toujours. On y baptile les enfàns legitimes
avant que le fervice divin commence, & les bâtars quand il efl: fini.
L'iiiltorien des Ceremonies Eccleliartiques de Saxe raporte qu'autrefois (es
compatriotes negligoient tellement le Baptême, que fbuvent on nc baptifoit les
enfàns que douze ou quinze jours après leur naifTance, & cela, continue t'il,
pour avoir le tems de préparer des feftins, où l'oii folennifoit le jour du Baptême
par des réjouïflances tout à fait payennes. Ces mêmes abus ne lailTent pas
que d'être fréquens dans divers païs fournis à la domination Lutheriene, &c
l'autre Reforme ne tombe pas moins dans la même indifférence pour le Baptême.
Selon l'ordre établi dans les Eglifes de Saxe, on doit baptifer autant qu'il
fe peut le Dimanche, parce qu'alors l'alTemblée des fidelles cil plus complette:
mais il neft gueres pofllble de fuivre exadlement cet ordre, à caufè deplufieurs
inconveniens qui l'empêchent. Un Rituel de ce païs-là ordonne de fonner une
cloche pour appeller à l'Eglifê, au cas que le Baptême fê doive faire un jour
ouvrier.
On a des Fons Baptifmaux dans les Eglifes Lutherienes, mais non pas generalement
dans toutes. Dans plufieurs Eglifes de Saxe un Ange tenant un
bafïîn defcend du haut de la voûte par le moyen d'une poulie ou de quelque
autre reffort, & préfente le baffin au miniflrc qui doit faire le Baptême. Ailleurs
on apporte une table de la fàcriflie, on la pofe devant l'Autel & l'oii
met un bafTin defTus, ce qui fê fait à peu près de même à Augsbourg, félon
la figure que voici, - -
Apres les demandes préliminaires, qui (h) font connues de tout le monde,
le Miniftre fait un difcours en forme d'exhortation, apr^ quoi il exorcifè le
demon par ces paroles, {c) retirg toi d'icij Efprit immonde fais place au Saint
Efpriî. Le Miniftre fait alors le fîgne de la croix fur l'enfant en lui difant, reçois
le figne de la croix &c. & pofant la main fur lui il recite les prieres & réitéré
l'Exorcifîne. (Du moins ou le réitéré en {d) Suede & en plufîeurs autres
endroits.) Au moment du Baptême le miniflre qui baptifê demande aux parrains
pour l'enfant, s'il renonce au D' iab"l e ^ ' à fefess oeuuresy s'il croit à Dieu le
pere y au fis ^ au Sain! Efprit &c. enfuite il le baptife par une triple afperfîon
d l'honneur de la Trinité. Toute la ceremonie finit par une aiâion de graces,
la bcnedi<5tion de l'enfant & une exhortation aux parrains.
Je ferois tenté d'appeller honoraire du Baptême cet argent que les parrains
donnent après le Baptême de l'enfant. Comment traduire autrement en François le
mot Alleman Pathen-geltî & comment exprimer la nature de ce don? Je ne
trouve que ce mor. 11 me femble donc que le efl pour l'enfant baptifê
dans l'Eglife de Saxe & des autres Païs Luthcriens où il fubfifle ce que
(4) On à la même coutume en d'autres endroit?.
{b) A qui l'enfant appartient, s'il n'a pas été baptife dans la maifon & le nom qu'il doit recevoir.
( 0 M. Pfa^tis & plufieurs autres The Iroient que rExôrcifme fut banni de
leur Baptême. Ex EccUfiA Romana, dit-il, in EcclejUs quAidam Protefiantts trfwfiit Scc.
(d) Litnrgit manutiU en Suédois imprimée à Gottenbourg en
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