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392 D I S S E R T A T I O N S SUR LA
lâns r é p l i q u e , outre q u a ces paflages fi clairs & fi dccifîft en apparence o n en
oppofe d'autres qui nous ramènent dans I'Dbfcurite.
Je remarquerai ici qu'il paroic par le Synode de G a p (^7) que les premiers
R e f o r m é s impofoient les mains à leurs Anciens ^ puirqu'il parte d'abolir cette
c o u t u m e . U n autre ufage fut rejette par les Synodes de la Rochelle & de T o n -
n e i n s , qui étoit (b) qu'en quelques Eglifes les Anciens n o m m o i e n t leurs fuccefleurs,
La Difcipline Eccleliaftique des Provinces-Unies ordonne a ces M i -
n i l l r c s Laïques de l'Eglifè de salfcmbler toutes les (cmaines pour vaquer a
l'examen des affaires qui (ont de leur département. Je finis cette matière par
une autre remarque tirée de la même D i i c i p l i n e , & qui répond aux objections
que pourroient faire les étrangers fur la féparation des Reformés des
P r o v i n c e s - U n i e s en deux c o r p s , aflavoir des Hoilandois & des Wallons, (c)
„ C o m m e ainfi f o i t , dit la D i f c i p l i n e , qu'en ces Païs-bas, on ufe de deux
„ Langues Flamande & W a l l o n e , a été trouvé bon que les E g l i f è s,
„ tant de l'une que de l'autre l a n g u e , tiennent d i f t i n d e m e n c leurs C o n f i f l o i -
„ res, Claifcs & Synodes particuliers. . . . Neantmoins. . . . es villes, où
„ il y aura Eglife des deux langues, quelques Miniilres & Anciens de chaque
, , C o n f i f l o i r e s'aflcmbleront cous les ans une f o i s , pour entretenir b o n accord
„ de correfpondance " Conformément à ces decifions les Hoilandois
f o n t leurs cendires, leurs exhortations 6c leurs prêches en Flamand ôc les
autres en Wallon.
Il e f l b o n d'expofèr ici quelques points de D i f c i p l i n e qui influent confîderablemenc
fur tout le corps de l'Eglife R e f o r m é e , & entretiennent les liaifôns
mutuelles des membres qui le c o m p o f e n t . Je c o m m e n c e par l ' é g a h c é , l ' u n i on
& la correfpondance fraternelle des Eglifes. La Difcipline des Eglifes R e f o r -
mées de France (d) recommande exprclfemenc ces trois chofes. Elle n'eft pas
moins attentive .aux fuivantes. Les admonitions & les cenfures ecclefîaftiques
f e fâifoient e n France fe f o n t auffi en Hollande dans les C o n f i f t o i r e s , & de
m ê m e les reparations. Ceux qui perfifîrent dans leurs péchés doivent être fufpendus
de la C e n e & enfuite excommunies c n t k i c m c n t . Je n e copierai point
ici le redoutable formulaire d ' E x c o m m u n i c a t i o n que la D i f c i p l i n e de France (e)
c m p l o y o i t autrefois contre les i m p e n i t e n s , & qui fer vie à excommunier le M i n i t
tre Ferrier, (ƒ) au Synode de Privas tenu en 1 6 1 1 . Mais je dirai feulement
q u e la (ufpenfion ne ramenant point le p é c h e u r , après des exhortations reiterces
plufieurs fois cctte D i f c i p l i n e ordonnoit de procéder publiquement contre
lui par une admonition générale adreffee au peuple par le Pafteur , & cela
trois dimanches confecutifs. Il étoit même permis de le n o m m e r , pour lui faU
re plus de honte, dit la D i l c i p l i n e . Au quatrième dimanche le Palleur lançoit
l ' e x c o m m u n i c a t i o n du haut de la Chaire. La D i c i p l i n c des Païs Bas fe rapporte
à peu
(a) ^lîes d4s Sjnodis &C. Torae pr. p. i6r.
(b) ^Eles &c. ubi fiip. p. 505.
(c) Difcipline Ecctef. des Pais-Bas au chap, qui traite des ^ffsmbUes Ecclef. Arcicl. 51. & 52, dans le
RtCHcil intitulé Confetti de Foi Sic. imprimé en 1726.
(d) Ch. VI. un Article du Synode de Charenton tenu en 1644 s'exprime fortement à l'occafion de
l'Union des Eglifes contre les Independans d'Angleterre. &c. Tome I I . p. 678 & 679. On doic
lii-e cet Article & la remarque qui le concerne.
ie) Difcipline Sic. ubi fup. Ch. V.
(/) Voy. .^dts dis Synodes Sic. Tome T. J-e formulaire d'Excommunication du Synode d'Alais qu'on
trouve à la p. 181. du fécond volume de ces Aftcs eft fort peu différent de celui de la Difcipline. Il y a
beaucoup plus de retenue dans le formulaire qui fcrvit à excommunier la Milletiereau Synode de Charenton,
ôrque l'on peut voir à la page 68(5. des même? Actes T o m e I I . i l tient le millieu entre les deux autres.
RELIGION DES PROTESTANS. 595
à peu près {a) aux mêmes ufâges. Le formulaire <ju'elle employe n'efl pas
moins terrible que celui des anciennes Eglifès Rcfbrmees de France. A la fuite
de ce formulaire o n trouve la maniéré de réconcilier le pécheur e x c o m m u n i é . Le
M i n i i h e s'adrefle d'abord à l'alfemblée des fidelles, pour être alfuré qu'il n'y a
point d'empêchement à cette reconciliation. Endiite il le réconcilié en s'adref^
làjit encore aux fîdclles & à lui en particulier, pour (avoir s'il efl: fincercment
repentant : après quoi le Miniitre déclare au pénitent qu'il eft délié du lien de
l ' E x c o m m u n i c a t i o n . La reconciliation eft terminée par une priere. A u refte les
C o n f l l t o i r e s des Provinces-Unies ufènt {h) de beaucoup de retenue dans les procedures
qui précèdent la publication des fcandales pour lefquels on excomm
u n i e .
Je ne dis rien de la f o n d a t i on & de la dé<]icace des E g l i f e s , puifcju'à l'égard de ces
deux choies accompagnées chez les C a t h o l i q u e s de tant d ' é v o l u t i o n s , & de ceremonies
miftcrieufès, il n'y a rien à faire chez les Reformés que quelques prieres
rivant &c après un Sermon préparé exprès pour cette fôlennité, & par confoquent
aflorti d'allégories & d'allufions, de types m ê m e , s'il le f a u t , pour
^aprocher ingenieufement la parole de D i e u de la circonftance fur laquelle on
prêche. Pour ce qui eft de {c) {'ereUion, ou de l'établinèment d'une nouvelle
E g l i f e , {d) le Synode envoye deux députes, qui font un Pafleur Se un A n c i en
p l i s de l'Eglife v o i f i n e , & autorifés par lui pour former un C o n f i f t o i r e & c.
Difons deux mots de deux établilfemens peu connus hors de la H o l l a n d e , &
qui ne laiflent pas d'être remarquables. L'un eft la Bonrfe des Ecoliers y & ['m-
Xccles Eglifes examinatrices, {e) Les Synodes (Wallons) ont deux f o n d s , dont
i ' u n eft proprement celui q u ' o n appelle la Bourfe des Ecoliers & confifte en o-
U i g a t i o n s ôc c o n t r a d s qui font à la garde des Eglifes d ' A m f t e r d am & de M i d -
4elbourg. C'eft dans cette Bourfe qu'on prend dequoi entretenir les pauvres
Ecoliers qui fc dcflincnc au Miiùftcic. L'autre f o n d s , q u i hors du Synode n'eft
guéres c o n n u q u e fous le m ê m e n o m de Bourfe des Ecoliers, eft la Bourfe de Mouche,
& confifte en un c a p i t a l , que cc Mouche, qui étoit un riche FÎollandois ou
W a l l o n , avoit deftiné (ƒ) „ pour faire prêcher l'Evangile aux Infidelles o u Sau-
„ vages de l ' A m e r i q u e en leur propre langue j & il n'étoit pas permis d'en
„ employer les revenus à aucun autre u f a g e , ni d'en faire aucun emprunt.
„ Mais c o m m e il ne s'eft trouvé jufqu'ici (en l y i « ? ) perfonne q u ' o n ait pu
„ envoyer en A m é r i q u e , le Synode a été autorife par les Etats en
,3 i j 16 à employer ces revenus à l'entretien des Etudians qui fè deitinent au
, , Miniftere. " Le Synode mérite d'être loué a caufe de l'ingénuité de l'aveu:
mais qui auroic ofé croire q u ' u n e R e p u b l i q u e c o m m e la Hollande fèroit hors
Tome i n . Part. IL
d'état
" • L'Article dil Chapitl'e qui traite des Cenfures s'exprime de la maniéré fuivante. „ Avant
l'Excommunication, on fignifiera publiquement au peuple l'obftination du pécheur L'E-
„.glife fera exhortée, de l'admonefter & de prier pour lui, & fe feront les avcrtiffemens par trois diver-
„ fes.fois. Au premier le pécheur ne"lëra point nommé, afin qu'on l'épargne aucunement. Au fécond
•^'jjfftfï nom fera ex'pvimé par advis-dela Claffe. Au troifième on déclarera àti peuple, qu'il fera forclos de
a, ,1a Communion de l'Eglife, s'il ne fe convertit, afin que s'il demeure obftiné, fon excommunication
„ fe fafTe par le confcntcmenc de toute l'Eglilè. L'efpace de tems entre ces adverciffemens fera i la dif-
'„ crction du Confiftoire."
(h) Voy. Reglemens du S^noie &c. Ch. i l - Art. i. l . 7. 8. & lô.
U) Par ce terme le Synode Wallon entend l'établiITement d'une affemblée de fidelles en quelque endroit,
avec Confiftoire &c.
. {d) Rtglem. Sic. ubi fup. Ch. t ^ Article 6. & 7.
(c) Relier». Scc. ubi fup. Ch. 14.
(ƒ) Tiré du Reglem. ubi fup. Art. j •
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