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96 II. D I S S E R T A T I O N SUR LA
Prctre Eiic la priere de [a] la préfentatim, & la 6it fecretcraent. Après une
fuite de prieres, de mouvemens de devotions S: d elevations de cccut, le Celebrant
fait (h) trois inclinations, le Diacre baife l'Horaire & fait trois autres
inclinations. On (c) recite le fymbole, le Prêtre dit, (d) furfimi corda, pour préparer
l'affemblcé;le Choeur lui repond (t) d'une manicre convenable. Le Prêtre
recite encore une Oraifon fecrete: le Diacre prend \'ajlerifqm, fait le figne de
la croix fur la Parene,(ƒ) l'elTuye fur le corporal, la b.iilè, met W . . . . Il
paffe au côté drort & agite l'air fur les chofes fames avec une (g) efpèce d'éventail.
Une autre Oraïfon fecrete fuit; le Celebrant s'incline, levé refpeûueufement
la main droite pour bénir le pain en prononçant {h) tout haut & dif
tinaement ces paroles, pems, mmgés, ceci ejl mon corps &c. de même l'élévation
du Calice eft accompagnée de ces paroles, hwvés tous &c. ceci ejî mon fang.
Ces deux élévations étant faites, le Diacre Ce défeit de fon éventail, ôte le
voile Se s'approche du Celebrant. Ils font trois profondes inclinations devant
l'Autel & prient fecretement. Le Diacre f u t une inclination de la tête , Se
montrant le pain facré demande tout bas la benediftion de ce pain. Le Prctre
fè levant alors dit (/) fecretemenc , Seigneur faites de ce pain le précieux corps de
'votre Chrifî. Il obierve les mêmes choies pour la benedidion du Calice. Eufuite
le Diacre montre de fon Horaire l'une & l'autre efpèces. Le Prêtre les
benic en difant Seigveur changés les par ^ootre Saint Efpriî. Ici le Diacre reprend
l'eventail Ôc le Prctre dit une Oraifon fecrete , dans laquelle il faut
remarquer quelques-unes de ces expreffions qui ne paroiffent pas favorifer
l'opinion attribuée aux Grecs, qu'il n'y a que les vrais fidelles qui prennent le
Corps & le Sang deJefusChrift. Le Diacre encenfe la Table & les (/) Dipticlies:
on Élit la commemoration tant des morts que des vivans,&: le Prctre
s'inclinant recite une Oraifon fecrete. En faveur des vivans il dit, pour le falut,
la {m) purification de tel ou de tel pour !a remijjiondes péchés-, en faveur des
morts il dit ,pour Je repos ^ pour la déli'vrance de l'ame d un tel. Ce qui fuit confifte en
prieres pour le Patriarche, ou l'Archevêque, pour le Prêtre celebrant, pour toutes
les Dignités inférieures de l'Eglifc, pour l'Eglife même &c. en des actions
de graces pour les faints Dons offerts ^ facrifiés^ en des prieres pour obtenir de
Dieu fa mifericorde &: fa protedion.
Apres
(a) TïfirAnih offrande.
(b) Sur ces inclinations & Tur tout ce qui peut s'appeller adoration, comme fe prolteymr , flcch.r le
genoH, s'mchmryfe lever & fi «»'> p"»'' >*" homm.tge religieux , étendre les mains & fe de-
(ouvrir U têieponr prier Scc. Voy. le Pomif. Grxc. d'Habert p. 147.
(c) Qui diffère de celui de l'Eglife Latine en ce qui concerne k ProcefTion du St. Efprit &c.
\d) Elevés vos coeurs : il fe trouve de femblables formules dans toutes les Religions.
Cf) Habimhs ad Dominnm^ nous les e'ievons au Seigneur.
furprife ^
j e , qui paroit plutôt deftiné à chaffer les mouches qu'à toute auue myflere, vo)'. Habert dans le Ponuficd.
Grec. p. a 12. la figure fervoit à la page 87. , • r
(h) Au contraire dans l'Eglife Latine la Rubrique ordonne de dire tout bas ces paroles, qui font
la Confécracion.
(»•; Il eft bon d'avenir que par tout où l'on trouve en Grec ftyçiKw.;, on traduit indifféremment tout
bas & fecretement.
Comme celles-ci, afin i]ue (ce corps) foit aux Fidellcs U retablîjfcment de leur amc, la remij/ion de
leurs pèches &c. & non pai leur jugement (jr Icr condamnation.
(l) Le Latin de la Liturgie met mal à propos Corporal,a pour Diptyche. Les Diptyches Croient des tables
ou des regiftres, qui contenoient les noms des Fiddles, tant morts que -vivans. Il y avoit plulieurs
forces de Diptyches, furquoi on peut voii- Habert Pontif. Crac. p. i5<>. & fuiv.
(m) 'Eiir/jxJ^I^»? iuftration.
R E L I G I O N DES G R E C S. 97
Après ces prieres le Choeur recite l'Oraifon Dominicale, le Prctre celebranc
donne la paix. Le Diacre, qui a demandé auparavant qu'on Bfle une inclination,
la flit lui même, & voyant que le Celebrant adore, il adore aulTi après
lui. Quelques autres Oraifons fecretes ayant été prononcées, toute l'afTemblée
adore de même.
AulTi-tôt que le Diacre voit le Celebrant étendre les mains, & toucher le
pain lâcrc pour faire l'élévation, il dit ces mots fayons attentifs, le Prêtre ajoute
(tï) les chofes faintes font pour les Saints. Le Diacre fe ceint de l'Horaire en
maniéré de croix, fe tient à la droite du Celebrant, & lui demande la divifioa
du pain. Le Celebrant le divifc en quatre portions en difant ces paroles, {h)
tagneau de Dieuy le fils du pere ejl féparé di^ifé: il ejî féparé fans être pourtant
déchiré {ou rotnpu) ; il efl toujours mangé y mais il n'efl jamais (ir) confumt. Il fanUifie
ceux qui participent (d) à cette manducation. Après ces paroles, il prend en fà
main une portion du pain (àcré : le Diacre lui montre le Calice en lui demandant
de le remplir ^ â quoi le Celebrant repond pat (e) ces paroles , c'ejî ici
(ou que ce foit ici) la plenitude du St. Efprit , & fàilànt en même tems le figne
de la Croix il prend une des portions du pain Se la met dans le Calice,
où le Diacre vcrlê aulTi de l'eau ( ƒ ) chaude que le Prêtre bénit auparavant.
Cette eau chaude (ê verfe en forme de croix. Enfuite le Prctre préfente le
pain au Diacre, & le Diacre en le recevant bailè la main du Prctre & dit ces
paroles, faites moi participer au Corps facré de J. C. 'notre Dieu d^ notre Sauveur-,
à quoi le Prctre repond, je 'vous fais participer au Corps facré fans t^che de
J. C. notre Dieu ^ notre Sawveur pour la remij^on de "vos péchés pour 'vous obtenir
la 'vie éternelle. Après cela le Diacre (è retire derriere la table & prie. Le
Celebrant fe communie & fait la prière fuivante, après s'être incliné devant l'Autel
, je crois Sei^eur, je confefe que 'vous êtes Jefus Chrifî le Fils du Dieu "ui-vant,
. . . . recelés moi aujourd'hui à 'votre repas (g) myflerieux. Je ne dis point ce
myfîere à ^os ennemis. Seigneur je ne 'vous haiferai point comme Judas, mais je
mous confeferai comme le larron. Sowvenés 'vous de moi Seigneur dans 'votre Royau'
me. . . . Vous n'a^vés pas rejette la femme pécherejfe, ne me rejettés pas non plus.
Après la communion {h) il e0liye le Calice : il s'effuye auffi les levres en
prononçant ces paroles. Ce Calice a touché mes levres, il otera mon iniquité ôcc.
Le Diacre s'approche & adore en difant, je m'approche du Roi immortel. Le Prêtre,
qui tient le Calice le lui préfente. Recevés , lui dit-il en même tems,
le Corps précieux & facré, ^ le Sang du Seigneur notre Sauveur]. C. &c.
Enfin le Diacre met la Patene fur le Calice, elTuye {/) l'un & l'autre, couvre
le Calice du voile, met l'Afterifque fur la Patene, ouvre la porte du St.
(h) Tabernacle, &c prenant relpedtueufement le Calice il fe prcfente à la port
e ,
(a) Par cette formule le Prêtre invite les fidelles à participer au Sacrement, & en exclud les prophanes.
Voy. Habert Pontif, Grac. p. 249.
Sur ces paroles, où il eft queftion de la divifion non fanglante , & de l'impa(ribilité du Corps
de J . C. Voy. ce qui a été dit ci-devant page. . . & le Pontijîcal Grec d'Habert p. 154. & fuiv.
(c) C'eft-à-dire qu'il ne fouffre ni le changement, ni la diffolucion qui arrivent aux alimcns ordinaires.
(d) Le Grec dit fimpkmcnt, tjui participent.
<0 Sur ces paroles. Voy. Haberti Pontifie. Grec. p. 254?
( f ) Sur l'antiquité 8c la raifon de cet ufage. Voy. Habert Pontifie. GrdC. p. 257. & fuiv.
(g) Le mot Grec fignifle myftique & myfterieux. Dans le premier fens i\ hnimtmduixc repas fignré :
Je pretis le fécond, qui eft plus conforme à l'analogie. Perfonne n'ignore l'idée que prcfente le mot de
Myliere dans toutes les Religions.
(h) •Z.rayy'^H. Voy.ci-delTus.
0 ) Avec ce que les Grecs appellent Mufa. Voy. ci-devaïit.
(.k)
Tome III. Part. I. Bb