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232 m. D I S S E R T A T I O N SUR LA
„ change, on (ç retire à l'ombre d'un arbre. Là de bonnes viandes font perdre
• „ l'idée de l'affliflion : la douleur lè noye. . . . dans les liqueurs, & les ré-
„ jouiffances de l'après midi font aulTi extravagantes & auffi outrées que.
„ les lamentations du matin. ". *•
Quelques bizarres que foient ces pratiques, elles ne le font pas tant encore que
hCoimmmoratim des murtj decrite 'pdxCormilk le Bf»», & reprélèntée ici. Il femble
que cette ceremonie foit particulière aux Arméniens de Julfa. J'emprunterai
pour la décrire les paroles même du Voyageur. „ Le vint fixième Août,
„ jour auquel les Arméniens ceiebrent la Fête de la Croix. . . . les femmes fé
„ rendent deux ou trois heures avant le jour au Cimetiere, où l'on enterre les
„ Chrétiens. Elles y portent du bois, du charbon, des cierges & de l'en-
„ cens. Enfuite elles font du feu à côté des tombeaux de leurs parens & de
„ leurs amis, fur lefquels elles pofent des cierges allumés & jettent cominuel-
„ lement de l'encens dans le feu, en fâifànt de grandes lamentations. . . . (è-
„ Ion qu'elles font plus ou moins animées de douleur. Elles fe jettent même
„ fur ces tombeaux, qu'elles embraifent & baignent de leurs larmes. . . Les
„ perfonnes de condition y allument jufqu'à cinq & fix gros cierges en fàifint
„ des cris & des hurlemens effroyables. . . . A voir ces tombeaux d'im peu
„ loin, ils reffemblent aux ruines d'une ville détruite par les flames, entre
„ lefquelles les perfonnes qui fc font fauvées viennent chercher avec de la lu-
„ miere pendant les tenebres de la nuit, leurs parens & leurs amis & les de-
„ bris de leurs biens, en fe plaignant de leur trifle fort. Bien que les maris
„ reflent à la maifon pendant que leurs femmes font occupées à cette fblem-
„ nité, on ne laiffe pas que d'y en voir quelques-uns, & des Prêtres qui font
„ des prieres pour ceux qui les riy™- Piiucs liabilUo df noir font
„ un fpectacle allés bizarre parmi toutes ces femmes vêtues de blanc. . . "
A l'égard des enterremens-, les femmes y affiftent generalement comme les
hommes. Les Prêtres & les Diacres chantent en chemin.' Le corps efl porté
par quatre ou par huit perfonnes fur une elpèce de brancard. Ces porteurs fe
relayent quand le chemin eft trop long. On enterre le corps fans cercueil, la
tête un peu haute. Le Prêtre jette de la terre fur ce corps en forme de croix
& les affiftans après lui. '
De la CREANCE des COUTUMES des
MARONITES.
„ Le Jefuite (o) Dandini, qui fut envoyé par Clement VIII. en qualité de
„ Nonce aux Maronites du Mont Liban, a compofé en Italien une Relation
„ de ion voyage, qui a été depuis peu traduite en François avec des Remar.
„ ques où la Religion de ces Peuples eft expliquée affez au long. Comme
„ l'Auteur de ces Remarques a fait la critique des ôutes, où ce Jefuite &
„ plufieurs autres qui ont parlé des Maronites font tombes, nous avons crû
„ ne pouvoir mieux faire, que de produire ici un abrégé, tant de la Rela-
„ tion du Jefuite Dandini, que des Remarques critiques, d'où l'on pourra
„ apprendre la créance & l'état jirefent de ces Peuples.
„ Il eft difficile de favoit prccifément l'origine des Maronites. Ceux qui
„ portent ce nom prétendent qu'ils le tirent d'un certain Abbé Maron, dont
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