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390 D I S S E R T A T I O N S SUR LA
midi ; & ainfi dc fuite jufqii'à la fin du Synode. Chaque Scdion commence
Se finit par la priere. Le fecret eft extrêmement recommandé aux membres
dc cette aflemblcc, & afin que les deliberations & les décifions des Synodes
ne deviennent point publiques, les Eglifes doivent avoir (oin de retirer
les papiers fynodaux qui font relies entre les effets d'un Miniftre mort.
J e viens de parler de examen feremptoire. C'eft cet examen que doivent
fubir les propoûns avant que d'être reçus Miniftres. Je ne dois pas oublier
qu'outre l'examen, les étudiaus &; les propofans font obligés dc prononcer un
Sermon devant le Synode, p s premiers ont quinze jours pour fe préparer liir
le texte qu'on leur a donné, mais les propolans n'ont que huit jours. Après
le Sermon & l'examen joint aux autres formalités requifes, qui font la
verification des lettres où eft contenue la vocation du nouveau Miniftre & une
nouvelle fignature des décifions de Dordrech contre les 5. Articles des Remontrans
& de la ConfcOEon de foi &c. on lui donne l'impofition des mains. Cette
ceremonie eft précédée de trois proclamations publiées trois dimanches confécutifii
dans l'Fglife que le jeune Miniftre va défervir, & fe tait dc la maniéré
fuivante dans le Confiftoire de cette Eglife ou dans le Synode. On commence
par un Sermon convenable à la circonftance, après quoi l'Ordinant,
(je demande la permiffion de me fervir ici de ce terme) lit le formulaire de •
limpofition des mains au nouveau Pafteur qui eft à genoux. Le formulaire contient
une exhortation affes longue fur tous les devoirs du miniftre & une priere
que l'Ordinant prononce les mains pofées fur la tête du nouveau Pafteur. La
priere étant finie, l'Ordinant prefente la main d'aifociation au nouveau Pafteur,
& tous ceux qui compofent le Confiftoire font la même choie {a) après lui.
L'après-midi, fi l'impofition a été fiiite un Dimanche, le Pafteur qui vient d'être
admis au Miniftere fait le Sermon que les Wallons appellent le Sertmi d'entrée.
Il eft nécellaire de remarquer i c i , que les Proteftans font obligés d'avoir recours
à la diftinâion (Qu'ils ont fi fouvent reprochée aux Catholiques. „ Que
„ les Pafteurs foient mcchans, piopliaucs, impies, cela nuit à leurs perfonnes,
„ (h) dit M. Claude, mais cela ne nuit point à leurs fonflions, parce que
„ leurs fondions ne font pas à eux, & qu'elles font à l'Eghlè. " Il avoit dit auparavant.
„ Tout ce que font les Pafteurs (en ce qui concerne la Religion ) ils le
, , font au nom de l'Eglilè, & par conféquent au nom de J. C . " Cette d it
tinftion eft remarquable, & l'on peut ajouter aufli qu'elle eft jufte. Accordons la
aux Proteftans, diront peut-être des Catholiques ïo/mKj-, mais qu'ils nous laillènt
jouir en paix de celle que nous mettons entre le Siege Apoftolique & le Pape.
J e ne dis rien des Bcoles, finon que la Difàplme des Eglifes Reformées de
France les foumettoit à l'examen & à l'autorité des Confiftoires. Mais je dois
remarquer une coutume fort louable de (c) l'Academie de Die. C'eft qu'elle
donnoit des prix à fes Ecoliers pour les encourager par cet honneur à faire des
progrès dans la pieté.
Le
Dans U fiçore qui reprcTente l'impoCtion des mains deux Minillrcs font la ceremonie. Celui qui
lit le formulaire étant obligé de le tenir à la main a feulement l'autre polc'e fur la tête du propolanr
( t ) Difi^fi dt U f.€fnmai. &c. Tome II. p. ; 6 8.
CO Citât, du Synode dc Loudun dans la Dijcipltue Sic. par à'Hni(ft^fi p. 5 7 . Cependant l'Articlc de
ce Synode qui fe trouve à la p. 796. du Tome II. des ^Set des Synodes blaiiomux ne dit pas exprcffement
que l'Academie donnât des prix pour ce fujet. „ Cette coutume, dit le Synode, . . . . d'a-
„ voir l'ttil fur les moeurs & l'éducation des Ecoliers dans la véritable Relif;ion , d'examiner les propres
„ qu'ils faifoicnt dans les fcicnces humaines, & de leur donner des prix en public f u t hautement louée
„ &c. 'î
R E L I G I O N DES PROTESTANS. 391
Le Confiftoire a feul le droit d'élire les Anciens & les Diacres. Après qu'ils
ont été élus on les {«) annonce au peuple pendant trois dimanches, afin que
fon confentement intervienne. Le troifième dimanche on les reçoit en prcfence
de l'anèniblée, s'il n'y a point eu d oppofition à leur e k a i o n . Le formulaire
de leur reception confifte en une exhortation qu'on leur adrellè & à toute l'af
femblée en même tems. L'exhortation eft fuivic d'une priere. „ L'office des
„ Anciens, dit la Difcipline Ecckfiafiqne des EgHfes Reformées de France, eft de
, , veiller fur le Troupeau avec les Pafteurs, faire que le peuple s'aflèmble, &:
„ que chacun fe trouve aux fàintes congregations, fiiire rapport des (canda-
, , les. . . . en connoitre avec les Pafteurs " La Difcipline des Pais-Eas ajoute,
[h) , , q u ' i l s doivent veiller fur les Pafteurs. . . . & les Diacres, . . .
„ 6ire la vilite ( paftorale ) foit devant, foit après la Ccne pour confoler Si
„ enfeigner" empêcher que les Sacremens ne foient prophanés & entretenir
l'Orthodoxie clans l'Eglile. Il femble du moins que l'on doit expliquer ainfi^
ces paroles „ ils doivent prendre garde fur toutes chofes à la DoiSlrine" : 5c
par conféquent il feroit bien permis d'en conclurre que la charge de ces Miniltres
Laïques de l'Eglile eft très difficile à remplir. Cependant elle eft generalement
occupée par des perfonnes embaraffées des fonds du fiecle &: qui ont
pafle la plus grande p.artie de leur vie à toute autre choie qu'à ces hautes études
des miftères dc la Theologie Chrétienne. L'office des Diacres eft dc diftribuer
les charités aux pauvres, de les vificer & d'avoir foin d'eux, de Élire
valoir les fonds qui font deftines à l'entretien dc ces pauvres, & de prendre
garde qu'ils n'abulènt des aumônes. Une autre fonaion de ces Miniftres La'iques
des Eglilês Reformées c'eft d'aller, accompagnés chacun d'un Ancien, dans
les maifons des fidelles pour leur annoncer la Cene, mais cette coutume n'eftpas
générale, non plus que celle de diftribuer de maifon en maifon de petites marques
de plomb au.x; fidelles qui font en état de communier. On é it & inftalle
les Diacres de la même maniéré que les Anciens. Ces deux charges ne font
point à vie. Dans les Provinces-Unies le miniftere, ou felon le ftile Wallon,
le fervice des Anciens Se des Diacres cil de deux ans, après quoi ils fortent de
fervice, & d'autres rentrent en leur place. La Difcipline des E^ifes Reformées ordonnoit
d'éviter les trop fréquens changemens d'Anciens Se de Diacres, à caufe
que cela étoit préjudiciable à l'Eglife.
Larroque, qui étoit un lavant Miniftre de l'Eglile Reformée de Rouan, a
prétendu (c) que l'origine des Anciens de fon Eglife eft prdque du fieclc des
Apôtres, s'ils n'en font plutôt eux mêmes les Auteurs, dit-il enfuite. Il croit cette
inftitution fondée fur celle des Anciens des Juifs qui avoient part au gouvernement
de la Synagogue. Il cite même un palfage du Diacre Hilaire, qui
dans le quatrième fiecle parloit des Anciens de l'Eglife, fans le confeil defquels
on n'y fiifoit rien, & qui ajoute, que de fon tems on avoit aboU cette inftitution
, par la négligence, on plutôt par l'orgueil des Doïhurs. Il rapporte plufieurs
autres palTages, qui femblent prouver que la charge d'Ancien, de la
maniéré qu'elle fubfifte cliez les Reformes, eft de l'Eglife primitive. Par exemple
il en cite u n , où les Anciens font diftingués des Evcques Se des Prêtres,
un autre où ces Anciens font appcllés des hommes Ecclejtajliques^ un autre, qui
eft une fufoription de lettre an Clergé ^ aux Anciens. Mais tout cela n'eft pas
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(a) Difciplite &c. ubi fup. Ch. III.
(S) Art. X X n i . p. 7 0 . Se i ; « .
(c) Conformité ds U Dijcip. Scc. p. loj;
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