
RELIGION DES PROTESTANS. 369
l'honoraire efl; pour l'Avocat qui a plaide au barreau. Ici l'Avocat reçoit cet
argent non comme iâlaire, mais comme un honneur d'avoir plaide,là on n'oferoit
dire abfolument que c'eil pour un pareil motif, mais l'abus & la vanité
que le tems y a introduit doivent faire regarder ce Pathen geh feulement
comme un honoraire donné à l'enfant. Si je ne craignois de m'exprimer d'une
maniéré qui ne paroitroit pas aifés noble , j'appellerois ce Pathen geit denier
à Vieu plutôt (^aho^ioraire : car je croi que cet argent donné par les Parrains
n'ctoit dans fa premiere origine qu'un engagement pris par eux pour élever
& nourrir l'enfant au défaut de (es parens. Je repeterai ici que j'ai déjà dit
ailleurs, que les ulàges religieux, même ceux qui font d'inftitution divine, ne font
devenus que trop fouvent des moyens honnêtes pour fê faire donner des préiens.
Une preuve que les hommes cherchent tous les moyens poffibles de (âiistaire leur
avarice, fans craindre même de leur donn.er un air de Religion, fe trouve dans
deux ufàges allés prophanes que j'indiquerai fimplement. En quelques endroits
d'Allemagne les compagnons font paffer par une efpèce de Baptême les jeunes
gens qui ont fini leurs années d'aprentiflage. Cela procure aux premiers dequoi
te regaler aux dépens des autres. Les gens de mer obligent ceux qui
n'ont jamais ctc dans certains parages de fe racheter à prix d'argent d'une ccremonie,
qu'ils ont audi nommée Baptême, &; qui confifte à jetter de l'eau fur
le corps de celui qui n'a pas dequoi payer.
Difons quelque chofe de la Confirmation des Luthériens. Elle diffère prefque
entièrement de celle des Catholiques, i. Les Luthériens n'y employent
point de Chrême, z. Un fimple Minillre peut confirmer. 5. L'enfant qui reçoit
la Confirmation doit rendre exadement railon de la foi.
Mon Auteur parle en ces termes de la confirmation des Luthériens de ion
païs. Un enfant qui a atteint l'âge de douze ou de quatorze ans eft repute
en état de communier (au premier âge les filles, au fécond les garçons) pourvii
que l'inrelligence & la raifon fe trouvent formées en même tems. La premiere
Communion de ces enfaiia i.fL XIA.;^ râv^uc^ ou à la s Michel. Oti
les annonce trois femaines auparavant du haut de la chaire, & on les inftruit
& examine deux fois par femaine pendant ce tems là. On leur reprélente aut
fi les devoirs des Communians & le metite de la Communion &c. Enfin
on les confeffe la fécondé fête de Pâques & on les communie le jour fuivant,
qui eft le Mardi, quelquefois en particulier, & fouvent aulfi avec les autres fidelles.
Ces jeunes communians le rangent en forme de demi-lune devant l'Autel
à mefute qu'ils font communiés par le miniilre. Apres cet acte religieux
le même Minilfre fait une pnere. Se fe tournant enfuite vers l'allcmbléc des
fidelles, il leur annonce que ces enfens vont rendre tout haut raifon de leur foi :
&c. il les interroge fur divers points de Religion; après quoi il leur fait une
afles longue exhortation, & l'alTemblée chante un hymne qui eft fuivi d'une
colleéte & de la benedidion. Voilà ce que je devois faire remarquer au lecteur
touchant la Confirmation des jeunes Luthetiens de Saxe. Si j'ajoute que
la jeuneffe y eft aflés regulierement («) catediifée en public, ce n'eft pas que
cette pratique (oit ni plus finguliere ni plus méritoire qu'ailleurs : mais il faut
tout dire, autant qu'il fe peut, quand on décrit une Religion, & même les riens,
lorfqu'ils (ont placés à propos, font fouvent plaifir au lefteut. Finiffons cette
mariere pat quelques queftions qui demandent unefolutionclaire, accompagnée
de
(-1) O n a r c p i - c f e m c dans la figure de la planche placée à la page 5 4 6 . la m a n i é r é de a t e c h i f e r en p u -
b l i c à A u g s b o u r g.
Tome lU. Part. IL A a a a a