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5 0 D I S S E R T A T I O N SUR LA
lem en 167%, imprime à Paris en i 6 y 6 . avec une Verfion Latine Bite
par un Moine Bénédictin, qui à grand peine (àvoit lire le Grec, tant cette
Verfion efl: remplie de fautes. Mais comme ce Synode a été aflèmblé exprès
contre Mr. Claude, cjui eft nommé dans la Préfacé, Miniftre des Calviniftes
de Charencon, je crains cjue les Proteftans ne le tiennent pour (a)
fufpea:. Il ne s'y paflà pourtant rien (^ui ne foit fclon le droit ordinaire.
Ces Evêques fê trouvèrent dans ce tems-la à Jeru(àlcm pour la dédicacé d'u-
, ne Egli{ê, & on les pria de prononcer fur les Articles qu'on leur préfènta,
où les Proteftans de France attribuoient à l'Eglife Grecque leurs propres erreurs.
Ils paroillênt très-bien inftruics des matières dont il étoit queftion, en
fe (èrvant judicieufèment de l'autorité de plufîeurs livres compo(és par ceux
de leur Communion, où ces erreurs ctoient condamnées. Ils produifènc cn-
„ tre
Editeur font remplies d'injures des halles, & par confcquent indignes d'un homme qui en fc dépouilhnc
de fa vieille Religion a prétendu fe reformer. Ceux qui examineront attentivement les deux traductions
fur les remarques d u Sieur Aymon trouveront qu'effeftivement, il y a des différences afles confîderabks
; que le fens a été quelquefois mal rendu par l'Auteur de la traduftion allegue'e dans l'Ouvrage
d'Arnaud & de P o i t - R o y a l ; & enfin qu'il fe trouve des omiffions dans cette traduÔion. Reftc à
favoir fi ces de'fauts viennent de l'Original fur lequel le t r a d u â e u r de Port-R.oyal a travaillé , ou de
l'incapacité de cc traducteur. Le Sieur Aymon croît encore que Dofithce Patriarche de Jerul-ilem cft
feul Auteur de ce Concile, il allégué pour raifon, que dans le fécond Cliapitre du Concile Dofîthée
parle feul Se au fingulier : (h pi-eu\'e eft foible, un Patriarche préfident peut-bien s'exprimer quelquefois
de cette façon fans q u ' o n doive le trouver mauvais, Se d'ailleurs il ne faut pas exiger ime certaine précifion
de termes & de formalités dans les circonftances, oîi fe trouvent aujourd'hui les Chrétiens Orientaux)
ce que je dis ici fert de répliqué i une autre raifon de l'Autexir des Mommens, qui eft que Dofithée
déclare, à la tête des décrets, qn'il a lui-même mis par écrit (on plutôt qu'il a prefer,te) cette ConfeJJÎon
*brege'e. Mais de plus ce Patriarche y ajoute exprelTement, que c'ç/? a» nom des Chrétiens fournis à fon
Throne Apofloliqnt. La raifon prifc de la maniéré dont l'Amballadeur Nointel s'exprime au fujct de Do-
Cthée eft tout auCTi peu valable, & pour peu q u ' o n y faflè réflexion, ou verra que les çlus finceresEcclefiaftiques
peuvent dire fans blefferleur confcience, <]t'ils ont Jaiisfait à ce ^h'on a exigé d'eux &c. loi's
q u ' o n a demandé qu'ils s'affemblent pour condamner quelque erreur, ou pour juftifier des dogmes. Au
refte le démêlé des Grecs avec les Latins au lujet du Saint Sépulcre ne regarde en rien l'affaire d u Concile
de Jerufalem : c'eft mal à propos que le Sieur Aymon amené cet incident pour juftifier la prétendue
intelligence de Dofithée avec les Latins. La parenchefe prife d u Cli. XIX. de VEtat de l'EgUJi Greçwe
pai- Ricaut ne fc trouve pas dans la traduftion Françoife, & l'on peut tout au moins fufpendre fon
jugement j j u f q u ' à ce qu'on ait v û l ' O r i g i n a l , o ù le Sieur Aymon veut infmuer qu'elle fe trouve. Enfin
Ricaut témoigne que Dofithée étoit contre les Latins dans les diiFérens qu'ils eurent avec les Grecs
au fujet du faint fépulcre; & voici les propres termes de cet Auteur felon la traduârion Françoife:
„ D'autres difent que le hatter-fcherif, ou ordre du Grand-Seigneur (qui mettoit la garde du faint fé-
'„ pulcre entre les mains des Grecs feuls) avoit été accordé dés le regne d'Amurat I V ce
Il nouveau différent entre les Religieux Latins & les Caloyers avoit obligé le Grand Vifir d'en renou-
„ veller la rigueur, pour reprimer l'infolence des Latins, dont les Grecs fe plaignoient hautement. La
, , maniéré violente, dont l'exécuta Dofithée, Patriarche de Jerufalem-, Prélat plein de feu, plein de
„ hai-dieffe , remuant & entreprenant, irrita infiniment les Latins. Mais leur colere fe trouva entièrement
„ impuiffante, faute de forces pour fe vanger, "
(.1) L ' A u t e u r des Monumens ylutemiques &c. le traite à'e'crit forgé clandij}inement & fraudulenfiment
par Ht Ex-PiUriarche, (Dofithée) tjui, après avoir fait ce coup de perfidie, ahandwn.t fonEglife, pour fe
venir mettre fous la proteSlion de l'^mhjfadeur de France V. page jfîj». de ces Monumcns. Cette circonftance
eft contredite à la p. 4 4 p . oii l'on trouve àla fuite de ces paroles,/« deàfms de Dofithée (le Concile
de Jerufalem) biert loin d'avoir été confirmées par une ^ffemblée Spodde des Grecs non LatiniféSy furent
rejettées par tous eeux cjui retenaient l'ancienne DoUrine de L'Eglife Orimale cellcs-ci, i caufe de ce'
la, ils s'élevtrent contre le Patriarche Dojit bée ^ l'obligèrent a prendre la fuite &c. S'il n ' y a pas une cont
i a d i f t i on d i r e d e dans ces deux paffages, on y voit du moins une grande inexadlitudc ; car ces deux
expreCfions fin (iege, & en être c&fl/«,nefontp3s abfolument fynommes. Pour revenir au Concile
de Jerufalem, on ne fauroit nier qu'il n ' y ait de la negligence dans la manière dont on s'y exprime
: par exemple il manque un peu de prccifion dans un endroit de ces paroles qui fuivcnt le titre du
Concile; contre les HérétieiHes <jHi difent, tjue l'Eg^Hfi Orientale ejl conforme duns fes fimimens atix m.iHvaifis
opinions des Cahinifies TOUCHANT Dinv; ET LES CHOSES DIVINES. JO ne trouve pas le même
défaut dans cet autre endroit de la préface des D^ci fions du ConcUe, qu'il a plù au Sieur Aymon de
cenfurer avec fon aigreur ordinaire. Dofithée y d i t , ; « parle au nom des adorateurs ORTHODOXES
qui viennent &c. avec lefquels TOUTE l'Eglife- Caiholique efl d'accord. Il n'cft queftion là que
des Orthodoxes & point d u tout des Seûes reconnues Hcrériques. Si le cenfeur avoit bien lu cet end
r o i t , il le lêroit épargné demi-page d'inveiftives contre le Patriarche d : Jerufalem.
R E L I G I O N DES GRECS. 5 - 1
„ trc autres livres, les reponfes du Patriarche Jeremie aux Théologiens dc\^it-
,, temberg, un livre de Jean Nathanaël Prê:re & Oeconome de l'Eglife de
„ Conftantinople, cjui coiirienc (a) une explication de la Liturgie, Gabriel
„ Severe, autrement l'Archevêque de Philadelphie,qu'ils appellent/'.^rtr/jifz;^-
„ i^ne de leurs Freres qui rejtàoknt ci Verrife : ce c|ue l e T r a d i i i l e u r a i j î t e r p r ê c é,
„ l'Archevêque de nos Freres de Crete. Ils c i t e n t de p l u s l a C o n f e f l i o n o r t h o -
„ doxe de l'Eglife Orientale, cjui avoit été publiée depuis ou 7 ans, puis
„ corrigée & expliquée par Mcletius Syrigus par l'ordre d'un Synode de Molj,
davie, & imprimée enfuite par les foins du Seigneur ("c-) Panagioti. ils
,, concluent de tous ces Ades, qu'il y a de l'impudence, pliirôt que de l'igho-
„ rance, dans les Proteftans de France, qui impofenc au fimple peuple, [d)
„ en attribuant leurs Hercfies à l'Eglilê Orientale. Enfin ces mêmes Evêques (f)
„ tâ-
(a) De Interpretatione fient Liturgia,
{b) MrTfû-roAiTsiy im èv »ST.IJT« àêiX'^Sv.
{c) OU Panaioti Interprête de la Porte, & Grec de Religion , màis Latinifé, felon les Proteftans,
& tout dévoué à l'AmbafTadcur de France. Auffi effuye t'ii en plufieurs endroits des Monumens autcntiques
la bourrafjues du Sieur Aymon.
(d) C'eft ce qui a donné lieu à divers gros Traités pour & contre, qui ont rendu ces queftions fi
problématiques, qu'après un examen réitéré, de longues reflexions, & une attention extraordinaire, on
ne fait pas trop encore à quoi s'en tenir. Outre l e i préjugés dans lefquels on cft élevé,. & qui nous
fuivent malgré nous dans nos recherches les plus exaftes, nous trouvons dans notre chemin une difficulté
preftjue infurmontable ; c'eft cette ignorance dont j'ai parlé. Les Grecs d'aujoui'd'hui font incapables
d'exaâitudc dans les termes, leurs idées font confufes, leurs raifonnemens vagues Se peu fuivis.
Le défaut de méthode & d'attention, défauts oi-dinaires à ceux qui ne font pas exercés dans la fpçculation,
rendent les Grecs peu fixes dans la maniéré de s'énoncer ; ces mêmes défauts les rendent obfcurs,
& s'ils trouvent la moindre apparence de conformité à leurs idées dans celles q u ' o n leur préfente, en voilà
alTe's pour leur faire prendre le change.
(e) Dans la préface du Concile de Jerufalem on d i t , que jamais CEglife d'Orient n'a reconnu Cyrille
pour tdejue l'ont dit les adverfaires, ni les Chapitres, (c'eft-à-du'e, la Confeffion de Cyrille) pour l'envrage
de cc Patriarche-, qu'en fuppofànt que ers Chapitres étaient de lui, il les avoit donnés en cachette, fans
qu'aucun des Orientaux tn cm cennoijjance, é" bien moins encore l'Eglife Catholique; f d ' O r i e n t ) qu'il efl im~
poffible que les Orientaux ayent connu cette Confeffion, eu s'ih l'ont connue, qu'il t f i impolfible qu'ils ayent étéChré'
liens ; que Us Orientaux ont eu une telle averjion pour ces Chapitres, que Cyrille les a fiuvent .iefavonés avec ferment
, A enfeiqnédans l'Eglife le contraire de ces Chapitres. On finit par ces paroles t feulement Cyrille a été
frappé d'^'wheme ^ d'excommunication par deux Conciles nombreux (ou plutôt complets, c'eft ainfi que je
traduirois le mot Grec) rf w»/? qu'il n'a pas écrit contre ces Chapitres. Je ne m'amuferaipoitit à extraire ici le
long Se inutile verbiage de l'AuteuJ' des iMommcns auientiqiies : Voici ce que je crois pouvoir conclurre.
O u Cyrille manquoit de courage pour déclarer (es fentimensen public, ou c'étoit un de ces politiques
temporifeurs, ft'oid '^le chaud. Dans l'une & Vautré clrconftance il a pu être Calvinifte chez
l'Ambafladeur d'Angletcire & avec les autres Calviniftes de Conftantinople, fans fe demafquer abfolument
devant fon Eglife, quoiqu'il fe fut donné à connoitre pour ce qu'il étoit dans les lettres qu'il écrivoit
en Angleterre, en Hollande &: à Geneve. Etoit il difficile à ce Patriarche de fe gouverner de la foite
avec im peuple ignorant, & en ce cas là Parthenius n'a-t-il pas en raifon de dii-e, fans être ni fauffai.
re, ni impofieur, que durant la vie de Cyrille, il n'a rien p.mt de fin Culvinifme à la face de fon Eglifil
Si tous les jouis nous voyons des gens n'ofer déclarer tout haut leurs vrai\ fentimens, ou ne les communiquer
qu'en fecret à un petit nombre d'amis ; fi avant ou après leur mort il échappe quelquefois de
leur cabinet des écrits qui les rendent fitfpeâs & même décelcnt fouvent leur véritable croyance. pourquoi
Cyrille n'a-t-il pû être dans le mcme cas? Cela étant, tout ce que le Concile de Jerufalem a dit
au fujet de Cyrille fe trouvera exaftement \'rai. Il aura eu raifon d'avancer que ce Patriarche n'avoit
pas les opinions qu'il explique dans fa Confeffion« de F o i , parce q u ' i l ne paroiffoii pas les avoir à la face
de fon Eçlife. Riais cependant on répliquera, que long tems avant le Concile de Jerufalem les deux
Synodes de Jnffy Se de Conftantinople avoient fonnellement anathematifé Cyrille pour fon Calvinifme.
À cela on pounoit répondre, que ces Synodes ont pû traiter Cyrille comme un Calvinifte déclaré, puifqu'il
refufoit d'écrire contre les Chapitres qu'il étoit foupçonné de favorifcr. Ne fait-on pas qu'entre
Théologiens l'un vaut l'autre? Si par les letti-es de Cyrille on croit prouver que les opinions de ce Patriarche
étoient les mêmes que celles de fon Eglife, on pourra répondre auffi, que Cyrille Lucar n'eft
pas le premier qui a attribue fa propre crovance à fon Eglife, outre que cela étoit peu difficile dans
une Eglife telle que j'ai caraftèrifé celle ies Grecs. Mais cette réponfe n'eft pas neceffaire: j'ai mont
r é que les Lettres de Cyrille ne Ibnt nullement claires fur cet article.
Il y a deux points, fur lefquels on peut décider fans témérité: c'eft i . que Cyrille étoit ennemi j u -
é des Latin )up d'inclination pour h Relit^ion Proteftance. Ces difpofitrons roules
feules purent lui attirer beaucoup de chagrin. Je n'examinerai point fi dans cet état il put refter
extérieurement attaché h la communion de foni EEgglliiffeê,, fans paffer "p our " " "
Mais quoi qu'il en foit il eut le fort de ces Théologiens que l'o
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Hipocrite & trahir fa conxoît
éloignés des fentimens
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