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8 D I S S E R T A T I O N SUR LA
tiemc oecumenique tout sy fit prefqu'emierement felon les fouhaits d'Ad
k n - i l f c m b l e q u e rien n'auroit manqué à la reunion, f. I o n eut p u s a f f ue
t P h » ; s l de^Evêques de fon p a r t . ' C'eft ce out n'arriva ^otnt. D'autre cote
les pré ntions que l e \ a p e s'attrtbuou fur la Bttlgarte au ptcjudrce des Grecs
en foutenant hautement par fes Légats & avec la m^me chaleur cjue s .1 fe fitt
a ë r T u r a r t i c l e fondamental de la foi , que ce païs éto.t une dcpmdance de
î ' i u f ë Romaine, alienerent l'efprit de l'Empereur Grec. Amfr le Sch.(me ne
f a t W o Ù p i X rout cela il L i t ajouter encore (a) qu'il ctoit dur pour les
G e ^ d ' vofr été obligé de foufcrire à la définition du Concile elon la formui
? R o m a ne donnée p'ar le Pape, ce qui mettoit l'Eglife de C o n l ^ t i n o p l e fous
& dépendance & le Pape lui-même au deitus du Concile Univerfel.
Le p a S de Photius & tous les ennemis des Latins furent profiter des (ujets
de mécontentement que les Grecs prétendoient avoir contre les derniers. Suri
u r o n é t d t irrité I s hauteurs de la Cour Romaine : & comme ces haur
s f a ' b b i e n t attaquer la Majefté Imperiale, elles indifpoferent enrierement
'EmP reur Bafile. En l'année 878. ce Pape (Jean VIIL) n'ufint daucun men
! Z e r m e n a ç a le Patriarche Ignace de l'excommunication, & de la dcpofirima
« fc. fi dans le terme d'un mois qu'il lui prefcnvoir, tous ceux que
P a t t X avoit ordonné Evéques, Clercs &c. n'étoient hors de la Bulgarie.
La S e nnée Photius trouva'le fecret de rentrer dans I p bonn^es graces de
I W r l r Bafile, en le flatant par une (S) fiuffe Genealoçie alTes groffietern
™'^ ^ e n ^ e : r^ais la vanité du Prince qui fe voyoit flaté , & l.gnorance
du f e le L c l u o i e n t ftcilemenr la penetration. Cependant Ignace m o u r u t , f^
W P h t i u qu'on foupçonne de l'avoir empoifonne repnt le fiege Patriarcal,
s f l'on n croit b e a u c o ^ d'H.Horiens, furtout les Latins , .1 continua dette
le i r f c c u t e tr du parti d'Ignace & de tous ceux qui voulurent demeurer attai
n » dernier Concile gênerai. La neceflité des-tems ou d'autres raifons enj
^er nt e X l e Pape § reconnoitre Photius pour Patriarche legitime a ccrt
! f e l d i t L s , d o n t l a principale étoit, c^^Jl M o ' en ple,n Cc^
r L X cette econnoiflance le Pape détruifoit le Concile qui avoit comdamé
Phonos Un autre Concile tenu en 87?- » Conftantinople, appelle commu
n eme n t llee tofxirnhuu itieme, ,abros^é afolemnellement ^^ c^e^l ui de 8 « s . ^a ve^c^ tout ce
r S k i t e s Pape,hnfttuato'n des Lelats envoyés à ce Concile ac
^ / l a e s r^ême du Concile: mais ce qu'il y a de certain eft qu on trouve
d ns U o S d'une partie de ces hoJes AfopU^ues affemblés four la f a , .
dans la conauite H j équivoques, es redridions & les refttves,
^ u i ^ r r n L ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ . s i t e s ^d'air;mblées inftruaueufes avant ac
^ > T . <;rhinne Te ne dois pas oublier que les Grecs firent aprouver & fît
P " u c f c o n i r u n e pro'feffion de è t conforme à la croyance de l » r
l i f e &r l'Article de la Proceffion du St. Efprit. On a même une lettre du
Z e T an v m â Photius, dans laquelle il ufe d'exprelTions très-fortes contre
L n x £ r e ç l e n t l'addition faite L Symbole de Nicée pour expnn^r que
le S T f p it procédé du Fils comme du Pere : & l'on doit avouer auffi que
cette le tre a T n n é lieu aux Grecs de prendre avantage fur les Latins. Mais
« u x qui veulent juftifier le Pape attribuent encore cette lettre a la nccefiitc
(cj NaiJis ^/M. » f t . Ecclrf. Tom. VI.
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des tems, & à la complaifance qu'elle l'obligeoit de témoigner à l'Empereur
Grec Se i fon Patriarche. Les Lettres qu'il écrivit en 880. au même Empereur
& à Photius peuvent être (a) regardées comme le correflif de ce qui s'étoit
fait au préjudice des Latins.
Marin Succeffeur de Jean VIII. ne fe crut pas oblige de (ôutenir ce que celui
ci avoit fait contre les reg/es de l'Egli/e. il condamna Photius , Se après
Marin Adrien 111. en ufa de même. Le Patriarche de Conllantinoplc écrivit
alors une lettre contre les Latins au fujet de la Proceflion du St. Efprit. Leon
le Philofophe fils de Bafile & fon Succeffeur, chaCla Photius de fon ficge, mais
cela ne reiinit point les Grecs aux Latins. Au contraire {h) les dédiions des
Légats Romains fur les quatrièmes noces de Leon alienerent encore plus l'efprir
des Grecs : l'ignorance qui augmentoit de part & d'autre par le commerce
des B.irbares & par le défaut des études, augmentoit audi l'aveiîîon. Ce fut ainfi
que s'établirent de nouveaux motifs d'éloignement, à quoi il 6 u t ajouter, que
les Ecrivains du tems groffiffoient extrêmement ces motifs ; guidés ou par ce
zcle qui ne garde aucune moderation, ou par cette opiniâtreté mêlée d'ormeil
que le peuple prend fouvent pour un effet de la veritable Religion. A cela Ce
niêloit aulli la j.>lourie. Les deux Empereurs fe difputoient les titres &; la fupériorité
: plus l'Empire Grec approchoit de fa ruine, & plus il lemble qu'il
étoit jaloux de cette ombre de grandeur qui lui reftoit. Cela parut en j t f 8.
au fujet du titre d'Emferei/r des Romains, que le Pape donnoit à O t t o n dans les
lettres qu'il envoya par fes Légats à l'Empereur Nicephore.^ Ceux ci furent
extrêmement maltraites par les Grecs. A peu près dans le même tems ce Prince
défendit la celebration des mylleres en Latin dans la Pouille & la Calabre,
où les Grecs confervoient encore quelques domaines.
Vers le millieu de l'onzieme fiecle Michel Cerularius Patriarche de Conftantinople
attaqua les Latins (îir les azymes & le Sabat , leur reprochant la célébration
de l'Euchariftie avec les azymes, & le jeune du Samedi , les accufant
de communiquer ainfi avec les Juifs. Le Pape (Leon IX.) répondit,
mais en fiifant l'Apologie des Latins il attaqua par des dcclam-rtions les erreurs
des Grecs, à quoi il fit intervenir la fuprême Autorité de fon Siege. Humbert
Cardinal répondu aulH d'une maniéré alTes exafte. Je dois remarquer
ici les abus que cet Auteur reproche aux Grecs de fon fiecle, qui f o n t , de rebaptifer
les Latins, d'enterrer es relies de l'Euchariftie, de permettre aux Prêtres
l'uCige du Mariage, de refiifer le Baptême ou la communion aux femmes
en danger pendant leurs couches , de ne point baptifer les enfuis avant huit
jours, de condamner les Moines qui portent des Calleçons, ou qui mangent
de la chair étant malades. Le même Humbert repondit auffi à un certain
Nicetas Peftorat, qui Eiifoit aux Latins les mêmes reproches que Cerularius,
&: finit Cl reponfe p.ar un anatheme ptononcé à Nicetas, qui enfuite fe r e t r a âa
C^J Si nos Ugm, dit-il i l'Empereur Grec, on! f.iit fjitetqiie chop mitre nùj ordres > nom ne le net'
vous poiijc, & ne jugeons point cfniL fait d'aucnne vertu. A Photius il declare qu'il reçoit le Concile de
C o n f t j n t i n o p l e , itinis avec des r e f t r i a i o n s ; aprè^ s'être plaint de ce q u ' o n n'avoir pas fuivi tes ordres &c.
i t ) Cependant felon le P. AtexAnJee H i f t . Ecclef. Tom. V I . le Scliifme s'éteignit par la mort de
Photius, ne recommença q u ' a u tems de Michel Certdarius. Les quatrièmes nôces de l'Empcijur
Lcon ne rompirent point l'union des deux Eglifes, l'oppofition de Nicolas le Myftique , c'eft-5-dire
le Confeiller fecrer, ou plutôt le Confefleiir, P.rtriarche de Conftantinople, fa de'pofition , & l ' é l c a i on
d ' u n autre à fa place, ce qui forma deux partis dans le Clergc', n'cmpécherent pas qiie les Eyèques des
deux partis ne fullent également unis de communion au Siege de Rome. Divers incidens qui fmvire^t
i u f q u ' à CentitriHs n'intérronipii-ent point cette Communion. Comme une longue note fur cette matière
ne conviendroit point i c i , on peut voir l'Ouvrage du P. Alexandre.
Tome m . Part. I. C
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