
RELIGION DES PROTESTANS. 371
le petit bourgeois va fe marier à l'Egllfe, s'y fait efcorter des gens de û nôce
& prcccder de mulicicns. Ailleurs on fait plus ou moins, & par tout on mêle
bien de la bizarrerie & fouvent de l'extravagance avec le mariage & tous fes
préliminaires. Je remarquerai quelques unes de ces coutumes. Dans quelques
Trovuices du Nord, après les informations Elites touchant celui qui fiiit
la recherché d'une fille, le pere la préfente gravement au galand , & lui dit,
„ je vous donne ma fille pour vous faire honneur, pour vous fervir de fem-
„ me, pour la coucher avec vous, pour avoir la clef de votre porte , jouir
„ du tiers de votre argent & de vos biens". En beaucoup d'Etats Allemans,
quoi que les peres meres des mariés fe chargent ordinairement; des fraix des
noces de leurs enfans, ceux c|Lii font invirés à ces noces font tous des préfehs
à la mariée, „ & (a) les prefens que les invités donnent à cette occafion font
„ fouvent fi gratis, que bien loin de perdre, ils (les pcrc & mere de la mariée)
,, gagnent confiderablement". Je m'imagine que cet ulàge s'efl: introduit pour
luppléer à l'aboliflement du ilîforgragaJ, c'ert à due, préfent du matin. Ce
Morgengah croit un préfent que le nouveau marie faifoit à (a femme , comme
pour la remercier ou plutôt pour la recompenfèr de la virginité qu'elle lui avoit
donnée la nuit précédente. LcMorgengahctoizchf^z les Lombars la quatrième
partie des biens du mari : mais ne compilons pas davantage le flvant Du Cange, (J)
chez qui l'on peut voir plufieurs autres chofes concernant ce don, & contentons nous
de dire, que la maniéré de reconnoitre .1 fon époule par le contraél de mari.lge
une fommc d'argent fouvent affcs forte, & quelquefois même furpaHânt huit
ou dix fois la dot de l'épouie, maniéré établie furtout en quelques Provinces
de France, en Hollande &c. pourroit fort bien avoir fuccedé au (ir) Morgengah.
Aux ufages nuptiaux que je viens de rapporter il faut ajouter celui de conduire
les mariés de leur maifon à l'Eelife par des chemins jonchés de fleurs, ufàge
reçu dans quelques endroits de Ta Suabe, &c qui me rappelle ici celui qui
fe pratique dans (U) ime célébré Ville de Hollande : iii.,I, poLii ne pas (fa ire
à deux fois, je décrir.ii ici toutes les fingularités des ceremonies nuptiales de cette
Ville, fi différentes des nôtres.
O n fait que la coutume des Reformes ell de faire publier leurs mariages pat
trois annonces. Celui qu'on appelle leftcur ou chantre lit ces aOToscM tout haut
.à l'aflemblée le matin avant le fermon pendant trois Dimanches confecutifi.
Deux ou trois jours avant la premiere annonce les maries vont fe Ciire eurcgif
tret à l'Hôtel de "Ville: & c e l l prefque toujours alors que l'on célébré les fiançailles
, que l'on fiit le contraft de mariage &c. Le Dimanche de la premiere
annonce,ou dans l'un des jours de la femaine qui fuit, les mariés placés d'ordinaire
fous un grand miroir & ayant à droite & .i gauche leurs proches parens
reçoivent des viliies de ceremonie non feulement de leurs amis, c'efl: trop peu
dire, mais fouvent même des principaux bourgeois de la Ville & de beaucoup
d'étrangers, que la curiofité, l'envie de fe divertir & autres femblables motifs
attirent là. Plus il fe rallcmble de beau monde pour voir deux perfonnes fort
parées, expofées, s'il faut ainfi dire, en public pour être examinées en détail,
prefque toujours fort graves au millieu d'un grand cercle de perlonnes tout aulTi
f.f) M. MMihcliits ALumfçrit iibi fup.
V o y . dit Cange Glojjiir. ad Scripores meMa iufma Lallaltxlis. Aiticlc Mor^nnî^.éa.
Ce) Les Grecs avoient aullî leurs SiavafS'mu. C'étoient, comme cliez les Allemam, d.s prefenî donnes
k !a nouvelle femme pour s'êcre lailTé prendre fa virginité,
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