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1 9 0 I I I . D I S S E R T A T I O N S U R LA
„ l'anncç trente deux fêtes de l.i V i e r g e , dont l'Auteur fiit le dénombrement;
„ & il r e m a r q u e entre a u t r e s , la fête d ' u n e certaine Image de la V i e r g e , qui
„ fe changea miraculeulêment en c h a i r , dont l'hiftoire eft écrite dans un livre
„ E t h i o p i e n , qui traite des miracles de la Vierge.
„ Le m ê m e P. Vanllebe rapporte auffi fort au l o n g les ceremonies qu'ils o b -
„ fervent dans le B a p t ê m e , lelquelles confittent en ce que l'on célébré pour
„ cela après minuit une Meffe accompagnée de plufieuts prières; 6c après
„ qu'on a chanté quelque rems, les Diacres portent à l'autel les e n f a n s , q u ' on
„ oint d u chrême : & ils difcnt q u e les e n 6 n s font alors devenus nouveaux
„ hommes fpirituels. Cela étant fini, l'on recommence à c h a n t e r , & l'on
„ oint les enfans pour la fécondé f o i s , en fiifant fur eux trenre-fepc croix ; ce
„ qui leur lèrt d'exorcifme. Us continuent enfuite de c h a n t e r , & les femmes
, , qui font prefentes à cette ceremonie , f o n t un très grand bruit p o u r témoigner
„ leur joye. Cependant on met de l'eau dans les Fonts B a t i û n a u x , Se les Prêtres
„ s'en approchent. Celui qui baptife bénit l'eau en y verfant d u c h r ê m e , & en
„ l'y mettant en f o r m e de croix: puis il prend d ' u n e main l'enfant par le bras
, , droit & par la jambe g a u c h e , & de l'autre m a i n par le bras gauche & la
„ jambe d r o i t e , formant une efpcce de croix avec les membres de l ' e n & n t,
„ qu'ils revêtent d ' u n petit habit blanc: & pendant cela les Prêtres c o n t i n u e nt
„ toujours de lire & de c h a n t e r . Se les femmes de crier, ou plutôt de hur-
„ 1er. E n f i n le Prêtre fouffle trois fois au vi&ge de l ' e n & n t , afin qu'il r e ç o i v e,
, , di(ênt-ils, le St. Elprit. L'enfant n'eft pas p l u t ô t b a p t i f é , que le Prêtre lui
„ donne la c o m m u n i o n ; ce qu'il f a i t , en trempant lôn doigt dans le calice,
, , & le m e t t a n t en la bouche de l'enfànt. Toutes ces ceremonies étant ache-
„ vées, on allume les cierges. Si l'on fait une proceffion dans l'Eglife où l'on
„ chante. Les Diacres p o r t e n t les enfans entre leurs b r a s , & les Prêtres mat-
„ chent devant eux ; Se enfin les hommes & les femmes qui aflTiftcnt à la c e.
„ remonie fuivent après t o u t cela, les femmes f a i f i n t leur hurlement ordi-
5, naire. :—• > .LX,:...
„ l i s e n t , felon le m ê m e A u t e u r , quatre grands jeiines pendant l ' a n n é e;
Z dont le p r e m i e r c o m m e n c e avant la fête de la Nativité de n ô t r e S e i g n e u r , Se
5, il d u r e pendant 2,4. jours. Le fecond, qui dure tfo. jours, eft le grand
„ Carême. Le troifième fe n o m m e le jeûne des Difciples de n ô t r e Seigneur,
s, qui c o m m e n c e la t t o i f i è m e fête de la P e n t e c ô t e , & il dure 31. jours. En-
„ fin le q u a t r i è m e , qui dure 15. j o u r s , eft le jeûne de la Nôtre-Dame
„ d'Août.
„ Les Images font e n grande veneration p a r m i eux, quoi qu'ils n'ayent pas
'„ de ftatues; Se les Images les plus ordinaires font celles de n ô t r e S e i g n e u r , de
„ la V i e r g e , de St. G e o r g e , des Anges, favoir de St. Michel, de St. Ga-
„ briel, de St. R a p h a ë l , Se p l u f i e u r s autres. Ils baifent ces I m a g e s , & ils al-
„ lument devant elles des lampes, dont ils p r e n n e n t l'huile p o u r s'en oindre
„ quand ils font malades. II y a de l'apparence qu'ils n ' o n t p o i n t d'autre S.i-
„ crement d ' E x t r c m e - O n d t i o n , que cette forte d ' o n d l i o n ; fi ce n'eft peut-être
„ qu'ils la f o n t avec u n peu plus de ceremonie.
„ L'on remarquera, que le P. Vanllebe parle des Abyffins dans fa R e l a t i o n,
auflS bien que des véritables Cophtes ou E g y p t i e n s , parce qu'en effet ils
„ font tous Cophtes de R e l i g i o n , & fournis à un m ê m e Patriarche, qui re-
„ fide d'ordinaire au C a i r e ; & qu'il n'y a q u e fort peu de Cophtes à Alexan-
„ drie, qui devroit être le lieu de fa refidence. Ce Patriarche prend la quali-
„ té de Patriarche d'Alexandrie Se d e J e r u l â l e m , Se il fe dit fuccefleur de St.
„ Marc.
R E L I G I O N D E S G R E C S . 191
Marc. Il étend fa j u r i f d i d i o n fur l'une & l'autre E g y p t e , fur la N u b i e Se
„ fur l'Abyffinie. Il y a de plus onze Evêques C o p h t e s , q u i dependent de l u i,
„ favoir les Evêques de JeruCilem, de Behnefe, d ' A t f i h , de F i u m , de Mo-
„ h a r r a k , de M o n t f a l l o t , de S i j u t , d ' A b u t i g , de G i r g e , de Negade, fur
„ Girge, & enfin le Métropolitain d'Abyffinie. Ceux qui tiennent le premier
„ rang après les E v ê q u e s , font les Arcliiprctres, dont il y a un grand nom-
„ bre parmi e u x , & après ceux-là fuivent les Prêtres, les Diacres, les Lec-
„ teurs & les Chantres.
„ Pour ce qui eft de leur O f f i c e , le Samedi après le coucher du foleil, le
„ Prêtre va à l'Eglife accompagné de ces Miniftres pour chanter l e s V e f p r e s,
„ qui durent environ une heure ; & ceux qui s'y trouvent dorment après cela
„ dans l'Eglife. Ceux q u i ne dorment point prennent du tabac en fiimée, ou
„ du c a f f é , ou bien ils s'entretiennent enfemble de ce qu'il leur plaît. Deux
„ heures après minuit ils difent M a t i n e s , & enfuite la M e f f e , o ù il vient q u a n -
„ tiré de monde. Quand ils entrent dans l'Eglife, {a) ils ô t e n t leurs fouliers,
„ & ils b.ii(ênt la terre proche de la p o r t e d u S a n d u a i r e ; puis s'approchant de
„ l'Archiprêtre, ils baifent fa m a i n , en inclinant la t ê t e , afin de recevoir Ci
„ b e n e d i a i o n . Si le Patriarche eft p r e f e n t . Se qu'il n'officie p o i n t , il s'affied
„ dans u n T h r o n e élevé au deffus des Prêtres, ayant à la main une croix de
„ cuivre ; & après q u e chacun a fait la revérence ordinaire devant le S a n f t u a i -
, , re, il la fait encore devant le Patriarche, Se baifè la terre proche de l u i:
„ après s'être levé il bailê la croix Se la main du m ê m e Patriarche.
„ Comme la plupart de ces ceremonies font communes à tous les O r i e n -
„ taux, je n'en parlerai pas d a v a n t a g e , non plus que de la maniéré de celebrer
„ leur M e f f e , q u ' o n peut voir dans la Relation d u p. Vanllebe : outre qu'.Is
„ different f o r t peu des Grecs, dont ils ont pris une b o n n e partie de leurs ce-
•„ remonies. Ce qui eft r e m a r q u a b l e , Se q u ' o n pourroit i n t r o d u i r e dans les
„ Eglifes des L a t i n s , c'eft qu'ils ont un livre d'Homilies tirées des principaux
) , Peres, dont o n lit q u e l q u e cholè après la l e d u r e de l'Evangile : & cela fert
„ d'explication ou de Paraphrale au m ê m e Evangile, de forte qu'il n'eft point
„ befoin de Prédicateurs pour les inftruire.
( C e qui fuit pourra fervir de fuplement à ce que le P. Simm a dit des C o p -
tes . Ils ont plufieurs Eglifes en Egypte Se f u r - t o u t au Caire. Ces Egliles o nt
deux d ô m e s , l'un pour le Saint des Saints qu'ils n o m m e n t Heikel ( c'eft l'hechal
de la Synagogue chez les Juifs ) devant la porte duquel il y a t o u j o u r s un voile
tendu : l'autre pour le S a n f t u a i r e , qui eft le C h oe u r i n t é r i e u r , toujours t o u t -
né au Levant. O n célébré la Mellè dans ce Heikel^ on n'y entre jamais fans
s'être lavé les p i e d s , Se n u l n'y e n t r e , s'il n ' e f t au moins Diacre. Les Eglifes o n t
trois p o r t e s , l'une pour les h o m m e s , l'autre pour les femmes Se la troificme
pour les offrandes Se les dons q u ' o n porte.
Voici l'abrégé de leur Meffe. (h) Après la préparation du pain & du vin
fur la petite table près de l ' A u t e l , Se que le Prêtre Se fes Miniftres ont pris
les habits facrés, on allume des cierges, le Prêtre recite la priere de la préparation
, q u i eft fuivie d ' u n e O r a i f o n d ' A f t i o n s de graces. Le pain pofé fur la patène
& le vin mélé d'eau font mis fur l'Autel Se offerts à Dieu par la priere de l'oblacion
& de la p r o p o f i t i o n du pain Se d u vin. Les termes de cette priere m o n -
trent que le changement du pain &c d u vin au corps Se a u fang de J . C. n ' e ft
pas
(a) Vôy. ci-aprcs au fujet du Saint des Saints.'
(l>) Tiré des tunrgies dn P. le Brun Tom. II.
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