nemment propres à l’immigration, quelle que soit la
manière dont elle sera conduite. Ajoutons que leur caractère
, leurs moeurs, leur religion en font des élèves
aussi dociles que des ouvriers laborieux. Les ouvriers
n’on t, en Abyssinie, presque aucun salaire; les cultivateurs
encore moins : cinquante thalers constituent en
Abyssinie une fortune considérable. On engagerait très-
facilement un naturel à s’expatrier pendant cinq ans
par 1 espoir de revenir possesseur de cette somme.
INous l’avons d it, le relâchement du système politique
a beaucoup distrait l’Abyssin de ses foyers et de
sa famille : la main qui le nourrit, l’homme qui le fait
vivre, le seigneur, enfin, a la première place dans son
affection. Nous avons vu, pendant notre séjour en Abyssinie,
divers exemples qu’il serait superflu de citer ici.
Comme preuve que l’expatriation est dans le caractère
des Abyssins, disons qu’à notre retour en France nous
avons été accablés de demandes d’un grand nombre
d’entr’eux pour nous accompagner. Quand les bâtiments
de Maurice viennent à Messoah chercher des mu les,
plusieurs Abyssins font volontiers le voyage pour les
soigner. Enfin, rien n’est plus commun que de voir un
Abyssin partir pour le pèlerinage de Jérusalem, quelque
exigus que soient ses moyens et difficile la route.
11 faut conclure de là que l’Abyssinie est, de toute la
côte d’Afrique, l’endroit qui fournirait les immigrants
les plus aptes à l’objet proposé, et où il serait même
le plus facile de faire des enrôlements volontaires.
FIN DE LA RELATION COMMERCIALE ET DU TOME DEUXIÈME.
AI