cette industrie n’a-t-elle fait que prospérer, malgré les
diverses entraves qu’elle a eu à surmonter. En 1826 elle
formait encore l’aliment principal des relations de-Pondichéry
avec Bourbon, lorsque 1 administration centrale
crut devoir frapper l’entrée de ces guinées dans
cette dernière colonie d’un droit de 20 pour 100 ; coup
mortel dont ce commerce intercolonial ne se releva
point. Cette mesure, prise dans l’intérêt de la métrop
o le , n’eut pas l’efficacité qu’on en attendait, puis-
qu’aucun tissu métropolitain ne peut remplacer les
gu in é e s, qui servent à l’habillement des noirs. Ce
produit, également interdit dans les ports de France,
qui ne l’admettent qu’en entrepôt, n’eut plus de débouchés
avantageux que dans les établissements français
du Sénégal ', et ils furent assez considérables, non-
seulement pour préserver les fabricants de 1 Inde de la
ruine complète qui les menaçait, mais encore, comme
nous l’avons d it , pour donner à leur industrie une
prospérité qui, depuis lors, a toujours été croissante.
Aujourd’hui, une filature est en pleine activité à
Pondichéry, et l’homme habile qui l’a montée songe à
augmenter notablement le nombre des métiers.
Les guinées entrent pour une valeur moyenne de
deux millions dans les exportations de Pondichéry.
Le comptoir de Messoah aurait donc le plus grand avan•
Ces toiles, lors de leur réexportation des entrepôts de France pour
le Sénégal, ne sont soumises qu’à un droit de 51 centimes pour 100 kil.,
et de 15 cent, pour 100 fr. de leur valeur, lorsqu’elles ont été apportées
directement des établissements français de l’Inde par navires français.
Dans tout autre c a s, le droit est de 5 fr. par pièce.
tage à venir chercher cet article d’échange à Pôndi-
chéry, où il jouit d’une prime d’exportation de 5 pour
100. Si l’on songe en outre avèc quelle extrême faveur
il est reçu en Abyssinie et dans toute la mer Rouge,
il demeure évident que nos négociants n’auraient, pour
ainsi dire, aucune chance d’insuccès à redouter, et
pourraient au contraire, en raison du grand développement
que prendrait la fabrication dans l’In d e , accaparer
le monopole de c e , commerce dans la mer
Rouge.
Enfin, notons encore que le port de Pondichéry
n ’est soumis à aucune des règles d’interdiction qui
pèsent sur les autres colonies françaises, que les marchandises
sur des navires nationaux y entrent et en
sortent franches de tous droits, qu’enfin, nous le répétons,
si le système douanier auquel Bourbon est
soumis doit se perpétuer encore longtemps, quoique
l’administration centrale s’occupe de le modifier,
les mouvements indirects d’entrepôt que le comptoir
de Messoah occasionnera entre Pondichéry et Bourbon
aideront, sans aucun doute, nos colonies à supporter
les fâcheuses influences du régime exclusif.
Venons-en maintenant aux moyens d’effectuer les
mouvements entre ces trois points, Bourbon, Pondichéry
et Messoah. La première condition indispensable
est, pour la compagnie, d’avoir un correspondant
dans chacune des deux premières localités; la seconde
est de ne commencer les opérations qu’après
l’établissement du comptoir à Messoah, et des agents
dans l’intérieur de l’Abyssinie. Quant aux moyens de