église assez curieuse, taillée sur le talus de la rive gauch
e , précisément auprès de l’endroit où j ’avais fait
dresser ma tente. On peut voir le plan de cette église
dans la partie archéologique.
Le 5 avril, nous nous dirigeâmes vers les hauteurs
de Tchollé. Le roi congédia les chefs gallas à mesure
que l’armée passait dans les pays occupés par leurs tribus.
A midi, nous montâmes le gradin qui conduit au
plateau de Fitché, et vînmes camper dans une prairie du
pays de Ouadjo. Le 6 avril nous traversons successivement
les districts de Ouadjo et Golba, en passant par
les villes de Ouadjo, Lalibé, Ouofané, Boufa et Golba.
Tous ces pays sont compris sur la continuation du plateau
d’Angolola. Nous nous arrêtons, dans l’après-
midi, auprès des sources de la rivière de Fintchoa, et le
lendemain matin, par une brise de nord qui faisait
descendre le thermomètre à 9°, nous prenons notre
course au grand trot pour arriver de bonne heure à
Angolola.
Il était midi lorsque nous atteignîmes la muraille
d’enceinte, qui a été construite pour arrêter les incursions
de la cavalerie galla. Avant de la franchir, le roi
fit faire une halte pour recevoir les félicitations du
clergé, venu en corps à la rencontre de Sa Majesté, de
toutes les provinces du Choa et d’Ifate.
Ces députations répétèrent ici les mêmes cérémonies
que nous avons eu lieu de décrire plusieurs fois : elles
chantèrent des hymnes et dansèrent au son du tambourin.
De son côté, le roi les gratifia de quelques-uns
des bestiaux enlevés aux Gallas.
L’armée défila ensuite, chaque guerrier faisant parade
de ses titres honorifiques, et l’on se remit en
marche jusqu’au château royal. Ic i, à l’exception de
quelques chefs qui restèrent auprès de Sa Majesté,
tout le monde se dispersa.