Nous avons, à propos de Djeddali, donné un aperçu
des relations de cette place avec Suez : en thèse générale,
toutes les marchandises qui ne passent pas le
détroit viennent à S u e z , d’où s’expédient, pour l’É-
gypte : le café, la cire, la gomme, la myrrhe, quelques
perles; pour les États barbaresques : le musc et l’i voire,
quelques plantes médicinales; pour l’Europe :
l’écaille, les plumes d’autruche, le séné, la coloquinte,
l’ivoire; et indirectement par l’Égypte, de l’or; pour la
Turquie : beaucoup d’anthelmintiques e t des esclaves.
Suez frète aussi un certain nombre de barques arabes
pour Mascate et la côte orientale d’Afrique, jusqu’à
Zanzibar.
COSSEIR.
Immédiatement après Suez, au su d , on trouve Cos-
seir : il exporte les blés de la haute Égypte dans les
ports de l’Arabie Pétrée, et quelques-uns de ces cotons
lisses, ainsi que de gros calicots bleus et blancs à
l’usage des Arabes. Il vient dans ce port quelques
grandes galères de l’In de , e t, par an , un bâtiment
d’Amérique, avec des étoffes de différentes sortes.
SOAKIM.
Plus au sud encore, on rencontre, après Cosseir, Soa-
kim, sur la côte de Nubie : ce port appartient, comme
le précédent, à Méhémet Ali. La tribu arabe des B i-
cbaris lui envoie des plumes d’autruche, de l’or, de
l’ivoire. Soakim fait en outre le commerce du sel dans
les différents ports de la mer Rouge, où les bâtiments
de l’Inde prennent cette denrée pour charge de retour.
Les côtes avoisinantes de Soakim produisent le macbilla
(gros millet d’Afrique) en assez grande abondance pour
que les habitants en fassent un objet d’exportation : la
charge d’un chameau de ce grain coûte un thaler.
Après Soakim, nous devrions parler immédiatement
de Messoah; mais comme cette ville est la porte principale
du commerce de l’Abyssinie, elle mérite toute
notre attention; et autant pour nous étendre à lpisir
sur ce sujet, que pour offrir au lecteur une transition
plus naturelle entre cette partie et la suivante, nous
allons terminer celle-ci par quelques considérations
sur la situation commerciale de la mer Rouge : nous
parlerons immédiatement après de Messoah et de ses
relations avec le plateau éthiopien.