l’herbe était dure et courte comme toute celle des hauts
plateaux. La population est ici moins nombreuse que
sur le plateau de Choa Méda, ce qui tient peut-être aux
trop nombreuses visites des armées du roi; car c’est
surtout vers le Gouraguié et l’Ennaréa que se portent
ses vues d’agrandissement.
Bientôt nous vîmes se dérouler à nos yeux une grande
partie des pays gallas. Le plateau allait en s’abaissant
vers la droite, et laissait à découvert les deux chaînes de
Garagorfou et Selalé Moguer ; on apercevait en face les
couronnements de Tchollé.
Nous descendîmes quelques collines pour entrer
dans la plaine de Kao, dont nous traversâmes le ruisseau,
et après avoir longé une prairie, nous vînmes camper
près de la source de Fintehoa, qui court vers l’ouest
et va se réunir à la Djeumma, au-dessous du plateau
de Choa Méda. On planta d’abord la tente du roi, autour
de laquelle vinrent se grouper celles de sa maison,
et le tout fut entouré d’une enceinte de toile, maintenue
par des épieux. Cela fait, chaeun campa où il voulu
t, et fixa son choix d’après la qualité de l’herbe;
car c’est en broutant dans le cercle développé par son
licou, que le cheval et la mule devaient se refaire de la
fatigue d’une route de huit lieues.
A peine ma tente fut-elle établie, après quelques petites
disputes entre mes gens et les voisins touchant
la longueur à donner au licou des animaux, que les
nuages amoncelés sur Angolola depuis midi, arrivèrent
jusqu’à nous et nous lâchèrent des torrents. Grâce à la
tenté de laine que m’avait prêtée le roi, je ne reçus pas