lines au pied desquelles est bâtie la ville de Guendé-
chéno. Trois heures après nous traversions la rivière
OuassaZobi, qui, à cet endroit, court au sud 30° ouest,
revient en longeant la plaine dans une direction N. 0 . ,
et descend ensuite à 1 0 . dans un ravin qui porte ses
eaux à la Djemma. Nous laissâmes à notre gauche les
districts Ispé, Bocado, Boullô, Djarha, et nous gravîmes
une rampe de la chaîne E llène, sur un plateau boisé
où l’on trouve les arbres cosso, atate, enguetcho et l’olivier
: l’orge y était la seule céréale en culture. Ce pays
appartient à la tribu Bidassa. A droite, on découvre le
pays Ouobo, gouverné par Mari Sabarô; à gauche, celui
de Djarsô ; à l’E. N. E ., celui de Choa Meda, et quelques
brisures du ravin de la Djemma. On descend de
ce plateau par une côte encore plus b o isé e , au bas de
laquelle est le ruisseau d’Endirisse, que nous traversâmes.
Nous cheminâmes ensuite dans une plaine dont
l ’un des bords encaisse la Djemma, dans une profondeur
de 800 mètres. Nous passâmes par les tribus Irkô et Ida-
bô, laissant à petite distance, au S. 0 . , ceux de Moutté
et Béno, au S. E ., ceux de Kalakane et Isti. 11 était cinq
heures lorsque nous arrivâmes àla limite de la plaine, au
village de Guedarô, dont notre guide, Abba Soké, était
le chef. Ce village est bâti sur un sol calcaire disposé
par couches, la plupart horizontales. C’est une pierre
très-blanche et dure dans les parties supérieures ; dans
les couches inférieures, elle devient plus tendre, jaunâtre,
et se remplit de coquilles qui annoncent un ter-
sain secondaire. Le lendemain, nous descendîmes dans
le ravin escarpé de la Djemma. Abba Soké craignait probablement
quelque embûche, car il ne nous y accompagna
qu’avec une suite de deux cents soldats; encore,
malgré une force aussi imposante, eut-il la précaution
d’envoyer des éclaireurs sur plusieurs points
dont l’élévation permettait d’apercevoir à grande distance.
Le premier gradin, au-dessous de Guedarô,
prend le nom de Ouézenni : tous les lundis il s’y
tient un marché nommé Gabia Ouda. A partir de cette
hauteur le calcaire n’est plus séparé en cou ch e s,
mais on y trouve un grand nombre de fossiles. A 100
mètres au-dessous de Ouézenni, nous rencontrâmes le
grès, auquel succédèrent bientôt des schistes argileux.
Ce n’est qu’après avoir continuellement descendu
pendant trois heures que nous arrivâmes au lit
de la Djemma, qui avait une largeur de 130 mètres.
Mais comme nous étions alors à l’époque de la sécheresse,
ce lit n’était pas entièrement plein; quelques
filets de 10 à 15 mètres de largeur, sur
1 mètre tout au plus de profondeur, se frayaient un
passage à travers les sables et les cailloux roulés dont
il est rempli. Nous passâmes ces filets à gué. Sur
l’autre bord, nous étions dans le pays de Metta ( ce
mot s’applique à une foule de pays gallas : j ’ignore sa
signification). Abba Soké prit congé de nous en nous
laissant deux guides pour nous conduire chez Mari
Sabarô. Il nous conseilla de ne pas perdre de temps en
route et de ne nous arrêter qu’à notre destination. Cinq
heures de marche furent à peine suffisantes * malgré nos
excellentes mules, pour escalader le revers du ravin, qui
s’appelle Borka. Les terrains de schiste calcaire et de