Les rouges sont plus recherchées en Abyssinie que
les bleues, et il y en a de plusieurs qualités. Il sera
bon de voir les échantillons.
Les Abyssins les effilent pour en faire la bordure de
leurs toges ; les femmes gallas les mettent à la façon
des voiles antiques sur leurs têtes. Dans certaines tribus
on adopte la couleur bleue, dans d’autres la couleur
rouge : la province de Doba, celles des Azebo,
des Royas, des Gafras, des Ouellas, portent les toiles
bleues : dans l’Ifate, à Djarso, à Gouragnié, on les
porte rouges.
Ces guinées, comme nous l’avons déjà dit, ne donnent
pas de, grands bénéfices à Messoah, par la raison
quec’estune marchandise courante et d’un débit assuré;
mais dans les pays gallas les bénéfices sont énormes.
Indiennes. — 11 s’en vend partout, en Abyssinie et
dans tous les ports de la mer Rouge, quoique cependant
ces derniers commencent à préférer les indiennes
françaises.
En Abyssinie, c’est un article de petite importance;
on s’en sert pour doubler les pelleteries que les naturels
portent sur les épaules et qu’ils appellent Lemde.
Ces indiennes portent en Abyssinie le nom de Soura.
Quoique très-communes, elles se vendent très-cher.
Il faut qu’elles soient à fond rouge et à palmes : toute
autre couleur ne convient pas.
Nous ajouterons à ces indications le tableau suivant,
extrait des renseignements consulaires au ministère
du .commerce.
MARCHANDISES D'IMPORTATION EN ABYSSINIE, DEPUIS LE CAIRE ET SURATE JUSQU’A GONDAR, ET QUANTITÉS ARRIVÉES A liESSOAH EN 1842.
II. U