sans doute cette prospérité à sa position médiane dans
le g o lfe , et surtout à son voisinage de la Mecque, qui
fait affluer dans son port, pendant trois mois de l’année
, de décembre à mars, une foule de pèlerins musulmans.
Ces pieux voyageurs trouvent moyen de concilier
leurs devoirs religieux avec un amour immodéré
du lucre, et se font les agents d’un négoce très-considérable,
qui profite entièrement à Djeddah. C’est donc
de cette ville que nous parlerons d’abord.
DJEDDAH.
Ce port reçoit d’Égypte toutes les denrées d’approvisionnement,
telles que grains, légumes, comestib
le s, etc.
Et d’Europe, par cette même voie : é ta in , plomb,
mercure, cuivre, fer étamé, antimoine * vitres pour
miroirs, verroteries de toutes espèces pour l’exportation
en Afrique, bouteilles de Bohême, petites bouteilles
dorées pour essenc es, miroirs à tiroirs de diverses
qualités, verres dorés avec couvercles grands et
p e tits, vases à fleur d’oranger en verre bleu coupé à
diamants, assiettes de verre, verres de lampes arabes
de 10 centimètres de hauteur, vaisselles de toutes
sortes, petites tasses turques avec support en cuivre,
tabatières à miroir et autres en cuivre avec miroir intérieur,
quincailleries de toutes espèces, briquets à
amadou, couteaux à étui, rasoirs de pacotille, aiguilles
à voiles de deux qualités, perles vertes et roses,
petites perles bleu-ciel, filigrane, sucre en pain, thériaque,
pains à cacheter, savons, draps, tarbouches,
soieries de Livourne et de Florence, soies de Syrie,
ceintures de coton ouvrées, indiennes.
De l ’înde : nankins qui servent à une grande partie
de la population arabe, mousselines pour les turbans
et les vêtements , ceintures faites d’un tissu extrêmement
fin dans lequel on entremêle le coton jaune et le
coton blanc, soie en écheveaux, indiennes, soieries
en petite quantité, sucre brut.
Djeddah reçoit encore de la côte d’Afrique, mais
principalement de Soakim : dents d’éléphant, plumes
d’autruche, or, musc, mules, esclaves.
Des ports de l’Arabie Pétrée : une assez grande quantité
de dattes.
De Loheiah : des perles, de la nacre.
D’Hodeidah, de Mokha : de l’encens, des plantes
médicinales, du bois de construction.
11 v ient, année moyenne, à Djeddah, vingt galères
de l’Inde, dont les retours, depuis que le commerce du
café a subi une si sensible diminution, se font principalement
en argent. Dans son commerce avec l’É -
gypte, ce port entretient en outre le mouvement d environ
quatre cents barques. En 1837, l’auteur anglais,
Welsted, estimait à 10 000 tonneaux la valeur représentative
moyenne par an, des échanges de 1 Inde avec
Djeddah. Cette année-là, le nombre des bâtiments venus
des divers ports de l’Inde et du golfe Persique
avait été de vingt-six. Pour donner une idée plus explicite
de l’importance des mouvements du port de
Djeddah, nous empruntons les chiffres suivants aux