tribut à cette communauté d’efforts : mais précisément
lalatitude que comporte notre exploration, et l’objet tout
particulier qu’il s’agit de traiter maintenant, nous font
une loi de rester dans le domaine des généralités; parti
fort sage à'prendre, nous le croyons, pour quiconque
aborde une question spéciale avec les seules lumières
du bon sens. Si le petit nombre d’idées que nous avons
à produire à cet égard, ont le bonheur de rencontrer
l’assentiment des hommes du métier, leur expérience
suppléera, nous n’en doutons pas, aux lacunes et aux
omissions de cet essai .
Ce parti pris nous soumet à une dernière condition,
celle d’établir sur-le-champ des réserves que nos conclusions
générales serviront à développer. Nous ne pouvons
que rester fidèles à nos prémisses , lorsque nous
disions qu’aucun essor commercial, en Abyssinie, ne
serait indépendant de modifications politiques convenables.
Mais cette op in ion , certainement discutable,
se rattache à un ordre de considérations tout à fait en
dehors des moyens pratiques que nous allons proposer;
elle ne pourrait d’ailleurs que confirmer leur valeur
intrinsèque, dans le cas où elle serait reconnue
exacte; tandis que si elle est fa u s s e , on n’en a nul
compte à tenir.
Nous pouvons donc immédiatement aborder 1 objet
spécial qui nous occupe, mais, bien entendu, tout à fait
à l’exclusion des complications de politique générale
ou particulière, qu’on peut légitimement supposer, et
dont nous renvoyons l’examen au chapitre suivant.
11 s’agit donc de trouver les moyens pratiques
propres à développer le commerce d’échanges en
Abyssinie.
Une des premières données à déterminer pourrait
être l’étendue des moyens appliqués à l’entreprise ; mais
que ce soit un gouvernement qui la prenne en main, ou
le commerce privé, il est certain qu elle réclame 1 unité
qui résulte de l’association régulière et d’une organisation
bien entendue des membres actifs. Pour rendre
nos explications plus simples à cet égard, nous établirons
l’hypothèse d’une société spécialement constituée
à cet effet, et comme nous ne pouvons, à p rio ri, donner
aucune supputation plausible sur la valeur du capital
qui lui serait affecté, nous chercherons des moyens
qui en soient indépendants au point de vue de la quotité
, et soient de nature, suivant le cas, à être proportionnellement
réduits ou amplifiés. Une pareille intention
nous obligera à leur donner ce caractère n e t,
fixe et certain qui ne peut provenir que de principes
irrécusables.
Les éléments de ce commerce existent : tels qu ils
s o n t, il faut en tirer le meilleur p o ssib le , et ne
pas songer tout d’abord à en créer de nouveaux.
Expliquons-nous. Les échanges que fait actuellement
l’Abyssinie sont bien déterminés, quoique restreints •
ils entrent pour une certaine portion dans les mouvements
de la mer Rouge. On pourra sans doute
pousser les Abyssins à une beaucoup plus grande consommation
des articles demandés sur leur marché, mais
y jeter brusquement nos produits manufacturés, dont
ils n’ont aucune idé e , serait une chance grave d’in