circulé à ce sujet; tantôt on nous avait dit qu’Oubié
était malade, et son armée livrée à une affreuse disette
, tandis que Balgada avait repris de nouvelles
forces; tantôt on nous représentait Oubié comme
ayant complètement reconquis le Tigré, et s’apprêtant
à attaquer une seconde fois Ras Ali.
Cette fo is , nous sûmes toute la vérité, et elle était
des plus tristes ; car, plus que jamais, ces riches contrées
étaient en proie à tous les fléaux de la guerre.
CHAPITRE QUARANTE ET UNIÈME.
SOMMAIRE.
Événements survenus dans le Tigré depuis notre départ.
On sait dans quelle situation respective nous avons
laissé les armées d’Oubié et de Balgada Aréa, à notre
départ du Tigré. La tactique adoptée par ce dernier
fut sur le point de réduire l’ennemi aux abois, par la
famine qu’elle jeta dans son camp. Oubié sentit bien
qu’il y avait péril en la demeure, et sa politique, surmontant
le préjugé de l’asile , si fort enraciné dans
la population, avait justement profité de cette circonstance,
que tous les vivres et la majeure partie des
armes des Tigréens se trouvaient cachés dans les villes
asiles, pour s’en emparer sans coup férir, et ramener
l’abondance dans son armée, q u i, par la su ite , s’accrut
encore de tous les déserteurs affamés de celle de