soah. Si l’on n’avait besoin que de la troisième qualité,
au lieu des deux premières qui sont ordinairement
demandées, le prix serait bien moindre.
On chasse l’éléphant dans beaucoup d’endroits;
dans la province du Ouolkaïte, dans celle du Chiré, où
le lieu le plus productif est le district d’Addi Abô,
dans celle de Séraé, à Adde Golbo, Aréza, Dembelasse.
On fait encore chasse dans la province de Ras el fil,
dans le pays Taltal, à la frontière du Ouodjérate, et enfin
dans le pays galla. Tout le monde peut l’entreprendre
avec la permission du chef de la province, qui
l’accorde moyennant un droit ou un cadeau.
L’introduction de meilleurs fusils que ceux qui y sont
employés, amènerait de grandes améliorations. Les
Abyssins ne se servent que de fusils à mèche, et les éléphants
en sentent de loin l’odeur.
Janvier, février et mars sont les mois de grande
chasse : à cette époque, les animaux, tourmentés par
les mouches et la so if, remontent des basses terres
sur le plateau du Ouolkaïte.
Les Abyssins se servent de la peau des éléphants pour
faire des boucliers, et n’emploient la chair à aucun
usage : les Arabes de la frontière du Ouolkaïte la mangent;
ils obtiennent le droit de chasse sur les terres o 7
des Abyssins, en leur abandonnant les dents de chaque
éléphant qu’ils tuent.
Ce sont les négociants qui provoquent les grandes
chasses et en achètent d’avance les produits. 11 y aurait
sans doute pour le comptoir grand avantage à se pourvoir
directement par les chasseurs : mais il faudrait
d’abord être bien établi dans le pays, ce qui exigera
toujours quelque temps.
Une certaine quantité de l’ivoire d’Abyssinie, celui
du marché d’Aliyô Amba, s’exporte par la voie de
Tedjoura.
En 1841 , j’ai compté douze caravanes qui se sont
arrêtées à Adoua, se rendant à Messoah; la quantité
des mules chargées d’ivoire était de huit cents.
Deux caravanes venant d’Antalo ont passé par la
province d’Agamé, avec vingt charges d’ivoire.
Cent vingt charges ont passé par la province de
Séraé : elles étaient fournies par les districts de Dembelasse,
Adde Golbo, Aréza.
La quantité d’ivoire exportée d’Abyssinie par la voie
de Zeila ou Tedjoura, au dire d’un négociant de ce
pays, est d’environ trois cents charges de mule. (Ic i
les transports se font à dos de chameau).
Le total des charges est de douze cent quarante. Chaque
charge peut s’estimer 8 0 kil.; c’est donc 99 200 k.
pour la quantité d’ivoire exporté annuellement d’A-
byssinie par les deux ports de Messoah et de Zeila.
Musc de civette. — 11 vient des pays gallas; on en
exporte à peu près mille cornes par Messoah, contenant
moyennement 5 kilog.; il se vend un thaler l ’once; soit
168 fr. le kilog. On peut estimer l’exportation par
Zeila à deux cents cornes, ce qui porte la valeur de
l’exportation approximativement à un million.
Cafe. — Le café se vend à Messoah à raison de 4 kil.
n. 3