Arrivé au sommet du plateau, je traversai le village
d’Idéammeur, et, à cinq cents toises de là, un ruisseau
nommé Bollo. Puis, je poussai au S. S. 0 . jusqu’au village
de Sertaxos, dont les habitants me firent un accueil
très-hospitalier. C’est là, qu’à sept heures du soir,
étant en observation pour voir les étoiles filantes, j’aperçus
une comète dont le corps était à 15° de l’horizon.
La queue se dirigeait à l’ouest, et s’étendait jusqu’au-
dessous de la constellation d’Orion. Un orage violent
qui survint m’empêcha de faire des observations plus
précises.
Un peu avant d’arriver sur ce plateau, je trouvai au
bord de l’escarpement la plante nommée amidja; au
sommet, je rencontrai l’arbre Embeurje, dont le bois
fait d’excellent charbon.
On voit, de ce plateau, celui d’Aiafeudje, derrière un
abaissement de la montagne de Merabétié.
Le mardi 7 mars, j’allai faire une reconnaissance le
long du ravin qui termine le plateau, èt borde la Djemma.
Je me dirigeai du côté de l’ouest, et m’étant placé
au village de Ouanta, je pris une vue générale du pays.
J’aVais en face la montagne de Lame Oüacha. La
Djemma, à partir de Ouanta, tourne un peu vers le sud
jusqu’aux environs de Selalé Moguer ; elle remonte ensuite
vers le nord en se rapprochant de Oualimou ; et
enfin elle court ouest jusqü’à son entrée daùs le Nil.
Le soir, à 7 heures 15', j ’aperçus la comète; sa distance
à la lune était de 53° 3'.
M. Rochet revint enfin, avec la tête d’un hippopotame
qu’il avait tué.
Le lendemain, j allai au village de Ouaabé, tout proche
de Ouanta. La brume m’empêcha de prendre des relèvements.
Dans l’après-midi, je pris la longitude du
lieu. Quelque temps après le coucher du soleil, j ’aperçus
la comète; mais les nuages ne permirent pas une
observation régulière.
Les courriers qui partent d’Angolola pour se rendre
au Godjam, arrivent le premier jour à Ouaabé ; de là,
ils descendent à Fékomeda, couchent à Dingo Maskal,
puis arrivent le lendemain au plateau deDéra, qui borde
le Nil : ils traversent ce fleuve et entrent dans le Godjam.
Je quittai Oueïra Amba le \ 0 mars pour revenir à
Angolola; j’y arrivai le lendemain dans la matinée. Je
ne pus rendre visite au roi ce jour-là ; mais il nous fit
appeler le dimanche 12. Deux de nos quatre fusils
avaient été offerts à Sa Majesté, qui les avait refusés,
ne les trouvant pas assez beaux. Afin, sans doute, de
juger du mérite de ceux que nous ne lui avions pas
montrés, il nous engagea à tirer avec lui, et exhiba
les fusils qu’il avait reçus en présent é e s Européens,
et, entre autres, quelques-uns d’un grand prix qui lui venaient
de 1 ambassade anglaise. Il les essaya tous en tirant
sur un but placé à cinquante pas, et ne le manqua
jamais : je l’atteignis également. Il me défia alors pour
atteindre un colibri avec une carabine chargée à balles •
mais je ne me sentis pas de force à soutenir le pari. Il tira
pour montrer son adresse, et un instant après un de
ses gens apporta l’oiseau, dont la tête avait été enlevée.
Cela fait, il.essaya nos armes, choisit nos deux meil