elles auraient le temps de se développer, et qu’on obtiendrait
de meilleurs résultats ; mais il faudrait pour
cela prendre des mesures de police qu’on ne saurait
attendre du gouvernement turc.
On peut évaluer à 100 000 fr. la valeur des perles
recueillies dans la mer Rouge pendant une année.
Nacre. S exporte pour la Syrie. On achète mille
coquilles pour 1 thaler.
Cardamome. — Vient du Godjam : on en donne
2 000 gousses pour 1 thaler.
Sésame. — La graine de sésame se trouve aussi à
acheter en Abyssinie, a raison de 100 k il. pour 1 thaler;
les brochées de 2 à 3 thalers. Mais la consommation de
cet article est peu importante, et il faudrait, en tout
cas, n’en porter à Messoah que sur échantillons.
Beurre. — Il s’exporte d’Abyssinie une grande quantité
de beurre dans tous les ports de la mer Rouge. Il
provient généralement du pays Choho; mais on pourrait,
en stimulant cette production, en tirer du plateau
abyssin.
Malgré la haute température qui règne à Messoah, ce
beurre est assez bien préparé pour se conserver plus
longtemps que le beurre d’Europe. Il est fondu ; on ne
le sale pas, mais on le fait bouillir avec des racines
qui le conservent tout aussi bien que le sel. Pour les
usages de la cuisine, il m’a paru préférable au beurre
fondu d’Irlande qui s’exporte en Amérique, et surtout
au beurre salé, qui ne se garde pas très-longtemps.
Gomme. — La gomme d’Abyssinie est d’une très-
belle qualité ; son prix, sur le marché du Caire, est
beaucoup plus élevé que la gomme arabique. Tout le
pays en produit; mais il n’y a guère que les Chohos
qui en fassent l’exploitation, et sur une petite échelle.
Cependant, dans ces dernières années, ce commerce
a pris quelque activité. Un de mes domestiques q u i,
après avoir reçu son congé, s’était établi négociant à
Messoah, acheta, pour faire un essai, 400 kil. de gomme
à raison de 20 fr. les 50 kil. : il les revendit au Caire
au prix de 40 francs.
Encens. — On en trouve de petites quantités à Messoah.
Les Abyssins négligent complètement cette production.
Nous ne donnons ici avec dessein que celles des
productions du pays sur lesquelles s’exerce plus ou
moins le commerce d’échanges. Il en est beaucoup d’autres
fournies spontanément par le so l, ou que développerait
une culture facile ; mais ce serait induire le
commerce en erreur que de lui suggérer l’idée d’en
vouloir tirer parti sur-le-champ. Nous en donnons une
énumération aussi complète que possible dans la note
( B ) en y comprenant, sous la forme de vocabulaire
l’ensemble des productions fournies par les trois
règnes.
Nous allons maintenant examiner au même point de
vue les articles d’importation qui sont en faveur en
Abyssinie, et que l’on trouve habituellement sur le
marché de Messoah.