soah pour y prendre des mules ; j’en rencontrai un en
1839, qui en embarqua trois c en ts, achetées à raison
de 15 thalers, en moyenne. Si cette expédition eût été
mise à même de réussir par des mesures convenablement
prises, elle aurait pu réaliser de beaux bénéfices,
puisque les mules se vendent à Maurice et à Bourbon
de 1 000 à 1 200 francs. Mais ces mules étant arrivées
à Messoah les unes après les autres, avaient eu à souffrir
de leur séjour dans cette ville, dont le climat ne
leur est pas favorable; elles étaient en outre blessées
pour la plupart, parce que leurs conducteurs, en se
rendant à la mer, les avaient chargées outre mesure.
Presque toutes les mules périrent dans la traversée ;
ca r ie bâtiment ne s’était pas muni de foin ou de paille,
non plus que d’orge, qui est la seule nourriture qui
leur soit agréable, tandis qu’elles rejettent absolument
le doura.
A ce sujet, j’ai pour moi l’expérience d’avoir transporté,
sur une barque arabe, une mule de Messoah au
Caire. La traversée fut de trois m o is , et nous eûmes
constamment des vents de nord très-violents. Dans les
moments de fatigue et par-les grandes chaleurs, ma
mule refusait le doura, et quelquefois l’orge; mais
elle mangeait fort bien la paille et le foin que je lui
faisais donner en petite quantité à la fois , mais
souvent.
11 faut se garder, à bord, de faire suivre aux animaux
le même régime qu’à terre ; car si on leur donne
beaucoup de nourriture à la fo is , aussitôt qu’ils sont
rassasiés, ils repoussent le surplus, et le gâchent :
d’ailleurs, c’est une distraction pour l’animal que de
manger.
Ainsi, un bâtiment destiné à faire le transport des
mules doit se pourvoir de foin et de paille hachée, et
d’orge au lieu de doura. Il faut aussi veiller à ce que
les mules soient bien aérées, qu’elles soient séparées
les unes des autres, et ne se blessent pas entre elles en
trébuchant par l ’effet du roulis.
Myrrhe. — Très-peu à Messoah, mais en assez grande
quantité au marché de Tedjoura et surtout à Berbera.
Écailles de tortue. — La tortue se pêche dans presque
toute la mer Rouge, mais principalement dans le voisinage
d’Amphilah et dans celui d’Eïde, possession de
la compagnie Nanto-Bordelaise.
On en vend à Messoah environ 200 kil. par an; on
en trouve aussi dans les autres ports de la mer Rouge.
Perles. — Se pèchent dans l’archipel Dhalac, aux
environs de Loheiah, sur la côte d’Arabie, et aussi dans
le voisinage de l’île Hassan, vis-à-vis Cosseir. Il peut y
avoir en tout une soixantaine de barques occupées à
cette pêche.
M. Darche, qui nous accompagnait dans le but de
faire des expériences pour le compte de la maison
Mention et Wagner, n’obtint presque aucun résultat,
quoiqu’il eût fait pêcher un très-grand nombre de coquilles
; toutes les perles, .quoique d’une bonne couleur,
étaient trop petites pour avoir de la valeur. 11 est
à croire que si l’on restait quelque temps sans pecher,