Les fusils pour la chasse à l’éléphant, dont la balle
est de quatre à la livre, se vendent de 15 à 28 thalers ;
ils sont en général fort mauvais et éclatent souvent entre
les mains des chasseurs, qui les chargent, il est vrai,
outre mesure. Il est rare qu’un Abyssin qui tire un éléphant
ne soit pas renversé par le contre-coup.
Lames de sabre. — Les Abyssins mesurent la longueur
de ces sabres par le travers de la main : un sabre
a complètement la longueur voulue quand il a douze
travers de main. Il faut qu’il soit un peu recourbé, large
jusqu’au bout, que la lame soit forte et bien polie. Les
habitants y font eux-mêmes la poignée et le fourreau.
Une lame de sabre bien à leur convenance peut se
vendre jusqu’à 20 thalers, et une médiocre en vaut 5.
Cet article peut donc être la source d’un très-grand
bénéfice.
Cuivre rouge. — Les Abyssins le fondent ët en font
des bassins, des aiguières, des croix, des clochettes,
des colliers de m u le , des brides. 11 se vend à Messoah
à raison de deux livres pour \ thaler.
Dans les pays gallas, il est vendu très-cher; il sert
à faire des ornements.
On vend avec le cuivre les divers alliages qui sont
nécessaires à sa fonte.
Boîtes à miroir. — Il en vient d’Allemagne : elles
s’apportent dans toute l’Abyssinie et dans les ports de
la mer Rouge.
Tabac— • Les Abyssins l’achètent en feuille; on en
donne:
50 kilogrammes pour 1 thaler................................. à Messoah.
5 _ à Adoua.
25 à Gondar.
Les Abyssins le réduisent en poudre et y mêlent de
la cendre d’aloès, ce qui forme leur tabac à priser.
Pour fumer, ils emploient du tabac indigène.
MARCHANDISES IMPORTÉES DE l ’ i NDE.
R iz. — Se vend dans toute la partie sud de la mer
Rouge. Les Abyssins n’en achètent pas.
Cannelle. — Se vend en Abyssinie, ainsi que dans
tous les ports de la mer Rouge.
Poivre. — D’une grande consommation en Abyssinie
et dans tous les ports. A Messoah, se vend à raison de
3 kilogrammes pour \ thaler; à Adoua, 2 kilogrammes
pour le même prix; à Gondar, 1 kilogramme et demi.
Coton de mauvaise qualité.— Se vend assez cher aux
Abyssins voisins de la mer ; il sert à faire des toiles
communes. On l’achète aussi dans les ports pour remplir
les matelas et les divans.
Étain brut. — Objet de grande consommation dans
tous les ports de la mer Rouge. Les Arabes se servent
d’ustensiles de cuivre pour la cuisine ; ils ont même
dés tables de ce métal, et les étament continuellement.
Guinées. — L’objet du plus grand commerce de la
mer Rouge et de toute la côte orientale d’Afrique,
jusqu’à Zanzibar.